Concert: Soum Bill tout feu tout flamme !
‘‘ Faites du bruit ’’
La soirée a démarré avec plusieurs artistes en première partie. Notamment Abomé l’éléphant, Mister Pico.
Il est exactement 21 heures et 45 minutes, quand les projecteurs s’éteignent et plongent la salle dans l’obscurité. La lumière des téléphones portables des spectateurs donne l’impression d’un ballet de lucioles. Soudain, un écran géant s’allume et projette un compte à rebours : 10, 9, 8, 7... 1. À zéro, les spectateurs qui languissent d’impatience ont des frissons lorsque Soum Bill fait son entrée en entonnant son titre «Baba god». Le public, déjà chauffé à blanc par la première partie du spectacle, exulte. Et quand l’artiste instaure une relation dynamique avec la salle en lançant au public «Faites du bruit», la foule, en délire, rassure la star du zouglou en hurlant toute sa joie de prendre part au concert. Pendant presque deux heures, de sa voix soyeuse rodée à l’exercice du live, Soum Bill égrène les titres de son vaste répertoire musical. Et donne une autre saveur à ses chansons millésimées, extraites de quelques-uns de ses albums, à savoir « Terre des hommes», «Que la lumière soit «, Zougloumanity» ou encore «Impérial», son dernier opus en date. Le spectacle prend des allures de grand bal, quand l’assistance debout danse et reprend en chœur le refrain de ses chansons.
Hommage aux disparus
L’ancien membre du groupe zouglou «Les salopards» joue avec son public, le fait chanter et celui-ci ne se fait pas prier pour se faire entendre et reprendre les paroles. Avant d’interpréter son titre «Si la mort savait», Soum Bill tient à faire savoir qu’il le dédie au défunt Président de la République, Henri Konan Bédié; aux Premiers ministres disparus, Amadou Gon Coulibaly et Hamed Bakayoko, ainsi qu’à feu Amadou Soumahoro l’ex-président de l’Assemblée nationale, aux chanteurs Dj Arafat, Dezy champion et bien d’autres illustres personnalités décédées, dont la contribution au rayonnement de la Côte d’Ivoire ne fait aucun doute. Pendant qu’il chante le morceau hommage, les images des disparus défilent sur l’écran géant. Une grande émotion s’empare de la salle. Le spectacle prend, ensuite, une autre couleur, quand pendant 3 minutes, le masque Zaouli fait son entrée sous les notes du titre «République de président», avec des pas de danse du terroir Gouro. Le public conquis, se régale, salue la prestation par des applaudissements nourris et en redemande.
En langue malinké, bhété ou en français, Soum Bill, le «Fils du pays», célèbre le vivre-ensemble dans une ambiance chaleureuse des jours de fête.
Il n’en faut pas davantage pour conclure le spectacle de façon prodigieuse avec sa chanson «Ne samenfou». À minuit moins le quart, quand les rideaux se baissent, les spectateurs, heureux de la prestation de leur artiste, ne tarissent pas d’éloges sur lui. Des compliments bien mérités pour Soum Bill dont les qualités vocales et la capacité à faire de ses concerts de grands moments de communion populaire font de lui l’une des valeurs sûres de la musique ivoirienne.