L'éditorial d'Adama Koné : Pays en pleine transformation économique (Ppte)

L'éditorial d'Adama Koné : Pays en pleine transformation économique (Ppte)

Le 21/05/24 à 16:26
modifié 21/05/24 à 16:26
La dette ivoirienne est décidément le plat de résistance de bien de groupes politiques ou de personnes, dans une situation où il y a "très peu à manger", en termes de sujets opposables aux actions du gouvernement.

Il y a quelques jours, la question a ressurgi, alors que le message de sérénité sur le sujet semnlait avoir été entendu. Entre amalgame et mauvaise foi, l'intention de manipulation ne saurait échapper à la rigueur des faits.

Le langage de la rue en Côte d’Ivoire, à y prêter attention, est souvent plein de sagesse. « Le comportement est comme un poil. Vous pouvez le raser. Mais il va pousser toujours », pour dire qu’il y a des agissements qui ne pourraient pas être changés. C’est l’exemple de la question de la gestion de la dette ivoirienne.

En 2022, il y a deux ans, des médias sociaux annonçaient la Côte d’Ivoire sur la liste des Pays pauvres très endettés (Ppte). Cette année encore, 2024, la même désinformation a circulé.

L’initiative Ppte, il faut le dire, est un programme des institutions de Bretton Woods, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) et d’autres créanciers multilatéraux, bilatéraux et commerciaux. Il a été lancé en 1996. Son objet, garantir que les pays les plus pauvres ne soient pas submergés par une dette insoutenable ou des difficultés ingérables.

A ce jour, 37 pays dont 31 en Afrique ont bénéficié de cette initiative. La Côte d’Ivoire en fait partie. Après le point de décision en 2009, le pays a bouclé avec brio les conditionnalités en 2012, pour atteindre le point d’achèvement. Aujourd’hui, le pays est classé dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire.

Depuis cette date, il n’a jamais été question d’un retour du pays dans ce programme. Ce qui équivaudrait à un retour à la case départ. Peut-être que c’est le vœu de ceux qui voudraient voir la Côte d’Ivoire rétropédaler, face à l’embellie économique et sociale qu’elle enregistre.

Si les arguments sont recherchés partout pour décrier la gestion de la dette, il est curieux de noter la sérénité des institutions de Bretton Woods face aux agitations. L’explication est simple. Lorsque vous devez de l’argent à quelqu’un, et que ce dernier ne se plaint pas de votre rythme de remboursement, mieux, qu’il ne s’inquiète pas du montant emprunté et continue au contraire de vous faire crédit, c’est qu’il s’est installé un climat de confiance entre vous.

Dans les affaires, la confiance, c’est le socle, la base des relations. Il est difficile de comprendre que des voix s’élèvent pour parler de surendettement et qu’en face, le bailleur de fonds lui-même, ne s’en préoccupe guère. Il est temps de revoir sa copie.

En effet, la Côte d’Ivoire a des raisons de bomber la poitrine. Tout récemment, à la faveur des assemblées de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, il a été rendu publiques les perspectives économiques des pays. Le Fmi confirme dans ce rapport la résilience de l’économie ivoirienne.

Le pays consolide sa position au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Depuis des années, la Côte d’Ivoire ne lâche pas son rang de 2e économie de la région, après le Nigeria. Elle reste dans le top 10 des meilleures économies africaines avec un Produit intérieur brut (Pib) de 55 000 milliards de F Cfa.

La croissance reste soutenue à 7% depuis 2012 et l’institution de Bretton Woods table sur une embellie à 8,5% à l’horizon 2029 pour une richesse nationale de 83 000 milliards de F Cfa. Ce qui représenterait une progression de 47,27%.

En mars dernier, l’agence de notation internationale, Moody’s attribuait la note Ba2, perspective stable contre Ba3, perspective positive auparavant. En début d’année, c’est le marché international qui répondait favorablement au retour de la Côte d’Ivoire, avec une levée de 2,6 milliards de dollars d’Eurobond.

Toutes ces données ne sont pas de la fiction. Ce sont des réalités qui traduisent la confiance du monde économique et financier à la Côte d’Ivoire. Les dirigeants savent que c’est une terre d’opportunités. Et tous les moyens sont mis en œuvre pour créer des conditions de prospérité des affaires. C’est le privé qui tire la croissance. C’est pourquoi les 60% des investissements prévus dans le Plan national de développement (Pnd) sont réservés au secteur privé.

Dernier point, cette Facilité africaine de soutien juridique (Fasj). La Côte d’Ivoire exploite à grande vitesse depuis peu son sous-sol. La découverte et même l’exploitation des gisements de pétrole, de gaz et d’or de grande capacité nécessitent que le pays s’entoure d’une expertise rompue aux négociations en la matière.

Et la ratification du projet Fasj ne fait que répondre à cette exigence de rigueur dans la gestion. La Côte d’Ivoire joue gros. La Côte d’Ivoire est plutôt un Pays en pleine transformation économique (Ppte).


Le 21/05/24 à 16:26
modifié 21/05/24 à 16:26