Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : L’appel de la Fao au gouvernement pour une agriculture durable et compétitive

Dr Guei Gouantoueu, Directeur Afrique de l’Ouest de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. (Photo DR)
Dr Guei Gouantoueu, Directeur Afrique de l’Ouest de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. (Photo DR)
Dr Guei Gouantoueu, Directeur Afrique de l’Ouest de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. (Photo DR)

Sécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest : L’appel de la Fao au gouvernement pour une agriculture durable et compétitive

Le 04/06/24 à 22:07
modifié 05/06/24 à 07:51
Le Directeur Afrique de l’Ouest de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Dr Guei Gouantoueu, a effectué, du 23 au 26 mai dernier, une visite de projets au Sénégal. Il s’agit de projets mis en œuvre par la Fao au Sénégal. Il a proposé au terme de sa mission, quelques solutions pour une agriculture durable et compétitive en Afrique de l’Ouest. Il a exhorté les Etats d’Afrique de l’Ouest à se doter de techniques et de technologies innovantes d’adaptation au changement climatique, telles que les variétés résistantes, l’agro - écologie et l’agroforesterie, l’irrigation de précision, la digitalisation y compris du calendrier cultural, une mécanisation adaptée etc. Il les a également exhortés à veiller à la disponibilité des parcelles de terre, de l’eau et de bonnes semences. En effet, dira-t-il, l’une des premières conditions pour investir dans l’agriculture est la disponibilité de la terre. Ce qui implique une législation forte pour résoudre la question des nombreux conflits fonciers en Afrique de l’Ouest. « Un investisseur ne peut pas injecter son argent dans l’agriculture si un système ne lui garantit pas la copropriété de la terre sur une longue période », a-t-il insisté.

A propos de la mécanisation de l’Agriculture, il a souligné qu’il est inconcevable de voir en 2024, des agriculteurs utiliser des houes et des machettes pour travailler. « Il faudrait une véritable stratégie de mécanisation. La mécanisation ne veut pas dire acheter des tracteurs et les distribuer aux agriculteurs. Cela a été un échec dans de nombreux pays. Il faudrait plutôt avoir une stratégie de mécanisation, c’est-à-dire étudier les sols pour savoir le type de machine à utiliser, pour quelles cultures et pour quel type d’agriculteurs. Il faut penser à mécaniser toute la chaine des valeurs, depuis la préparation du sol, le semis, le désherbage, la récolte, la transformation, le conditionnement et le stockage ...», a-t-il indiqué.

Pour lui, les rendements agricoles en Afrique de l’Ouest ne sont pas élevés du fait de la forte dépendance à l’agriculture pluviale. Les nouvelles technologies et les innovations ne sont presque pas utilisées. Pour lui, la recette pour une agriculture compétitive est l’irrigation. « Les pays européens et asiatiques ont développé leurs agricultures parce qu’ils ont développé des capacités à irriguer leurs agricultures couplées avec l’utilisation des intrants de qualité et les innovations. Que ce soit la petite irrigation avec des puits, les forages ou des barrages, l’irrigation est extrêmement importante. Dans le contexte actuel de changement climatique, sans irrigation, on ne peut pas parler d’agriculture compétitive. Il faut élaborer un véritable système semencier qui fonctionne. De sorte que l’agriculteur, chaque année au moment de démarrer sa production, sache où s’orienter pour s’approvisionner en semences de qualité», a-t-il expliqué.

Il a par ailleurs insisté sur la nécessité pour les Etats de subventionner le secteur semencier. Une autre solution pour un développement agricole durable en Afrique de l’Ouest, ajoute-t-il, c’est le développement des chaines de valeur agricole.



Le 04/06/24 à 22:07
modifié 05/06/24 à 07:51