L'éditorial d'Adama Koné : Ouattara face au congrès : Réflexion sur les mystères d’une adresse

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L'éditorial d'Adama Koné : Ouattara face au congrès : Réflexion sur les mystères d’une adresse

Le 19/06/24 à 16:43
modifié 19/06/24 à 17:25
Ce mardi 18 juin 2024 est une date triplement importante. D’abord, nous sommes aux lendemains de la célébration de la Tabaski, qui a coïncidé avec le jour de culte chrétien, le dimanche. Ensuite, ce jour marque le début des épreuves écrites du Baccalauréat. Enfin, tous les regards et les oreilles sont orientés vers le palais des congrès de l’hôtel ivoire, où le Chef de l’État Alassane Ouattara s’adresse à la Nation, à travers les élus du peuple et des collectivités.

Lorsqu’il prendra la parole, ce mardi 18 juin 2024, à 10h, le Président de la République Alassane Ouattara aura eu la bénédiction du Tout- Puissant. Deux jours avant, le dimanche 16 juin dernier, les musulmans célébraient la fête de la Tabaski.

A cette occasion, des prières ont été dites pour la paix en Côte d’Ivoire et la santé et la clairvoyance du Chef de l’État, dans les différents lieux de prière. Le même jour, les chrétiens, dans le traditionnel culte du dimanche, ont prié, entre autres, pour une vie paisible et pour les dirigeants du pays. Cela dit, on ne peut pas se tromper en annonçant que le discours du premier magistrat de la Côte d’Ivoire est très attendu.

Devant le Parlement réuni en congrès, quelle sera la nature ou le contenu de l’adresse d’Alassane Ouattara ? Bien malin celui qui répondra avec succès. Toutefois, le contexte invite à participer à la réflexion.

Il faut rappeler tout de suite que les occasions de s’adresser au peuple ivoirien sont connues. De façon traditionnelle, le 6 août, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance, chaque année.

Le 31 décembre, à la faveur du nouvel an, un message du Président de la République est également attendu. Mais, depuis l’annonce du rendez-vous du 18 juin 2024, c’est la foire aux supputations. Beaucoup de salives et d’encres se sont intéressées au sujet.

Le Chef de l’État n’est pas à son premier exercice pourtant, en la matière. On peut recenser les cas suivants. Avant le Parlement avec ses deux chambres (Assemblée nationale et Sénat), en 2017, le 10 janvier, il s’était adressé aux élus du peuple pour faire le point sur la situation du pays.

Occasion saisie d’ailleurs pour annoncer Daniel Kablan Duncan au poste de vice-Président de la République. Le 5 mars 2020, le Parlement était réuni en congrès, à Yamoussoukro. Le 19 avril 2022 également, devant le congrès, il adressait un message sur l’état de la Nation, toujours dans la capitale ivoirienne. Le 25 avril 2023, cette fois-ci à Abidjan, le congrès était également à l’écoute du Chef de l’État.

Bien d’observateurs de la vie politique ivoirienne s’attendent à un moment fort, ce 18 juin. Et permettez que nous partagions notre réflexion sur la question... à haute voix.

En effet, le premier temps fort pourrait être une déclaration sur la présidentielle de 2025. Précisément, une éventuelle décision sur sa candidature ou pas. Si certaines langues pensent que ce n’est pas le lieu, il faut simplement leur rappeler le 5 mars 2020.

En effet, ce mardi, Alassane Ouattara prend la parole en tant que Président de la République de Côte d’Ivoire et non comme le président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Il est alors bien fondé d’en dire un mot. Tout comme, il peut attendre 2025 pour le faire. S’il prévoit d’en livrer sa position, nul n’en sait la substance.

Toutefois, deux faits majeurs édifient. Le 5 mars 2020, contre toute attente, il annonçait qu’il ne sera pas candidat. Dieu en a décidé autrement par la suite. Passons. Le 16 octobre 2023, prenant à contre-pied les analyses et pronostics, le Chef de l’État nommait Robert Beugré Mambé à la Primature.

Et comme l’adage le dit, jamais deux sans trois, une nouvelle surprise pourrait surprendre, permettez la formule, le peuple ivoirien. Il est le seul maître de la situation. Le deuxième temps fort pourrait porter sur les cas Gbagbo, Blé et Soro. S’agissant de la justice, la messe est dite. Elle a fait son travail. Le Président de la République ouvrira-t-il une piste de réflexion sociale ou politique face au congrès ? La constitution le lui permet en même temps que rien ne l’y oblige.

Le dernier temps fort, mais en réalité et dans la logique de l’ordre du jour, le premier, c’est l’état de la Nation. La santé du pays. Et ce point ne donne pas lieu à des spéculations. La Côte d’Ivoire se porte bien. « Très bien même », comme l’affirmait la représentation de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire, à l’occasion du débat politiquement suscité sur la soutenabilité de la dette ivoirienne.

Les performances économiques, sociales, environnementales et diplomatiques se passent de commentaire. Est-il besoin de revenir sur les nombreux chantiers en achèvement ? L’échangeur de l’amitié ivoiro-japonaise, celui du carrefour Akwaba, le quatrième pont, la voie de contournement du grand Abidjan, la Y4, les nombreux travaux routiers à l’intérieur du pays ne relèvent pas de la fiction. Ce sont des faits vérifiables. Sans compter la multitude de réalisations achevées sur les plans économique, social, scolaire, universitaire, sanitaire, électrique, énergétique, pétrolier, etc.

Les faits parlent et militent en faveur du Président Ouattara. Mais, il a décidé de prendre la parole ce jour, en tant que maître d’ouvrage de cette Côte d’Ivoire qui renaît agréablement, pour donner plus d’espoir au peuple.


Le 19/06/24 à 16:43
modifié 19/06/24 à 17:25