Sportivement : Budget de préparation ou prime ?

Sportivement : Budget de préparation ou prime ?

Le 22/06/24 à 15:14
modifié 22/06/24 à 15:41
L’État de Côte d’Ivoire a déboursé 450 millions de FCfa pour la préparation des athlètes qualifiés pour les Jeux olympiques. Presque le double de l’enveloppe qui avait été dégagée lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro, en 2016.

C’est le Premier ministre, ministre des Sports et du Cadre de vie, Robert Beugré Mambé qui a fait l’annonce, vendredi dernier. Séance tenante, il a procédé à la remise de deux chèques de 70 millions de F Cfa chacun à Cheick Cissé Sallah (taekwondo) et Marie-Josée Ta Lou Smith (athlétisme).

C’est la deuxième fois de l’histoire du sport en Côte d’Ivoire que l’État appuie sincèrement des athlètes qualifiés pour les Jeux olympiques du Cio. La première fois, en 2016, Albert François Amichia, alors ministre des Sports avait distribué 240 millions de FCfa pour la préparation des 15 athlètes ivoiriens qualifiés pour les Jeux olympiques et les Jeux paralympiques qui se sont tenus à Rio au Brésil respectivement du 5 au 21 août et du 7 au 18 septembre de l’année 2016.

Sauf que cette année, l’argent a été directement viré sur le compte bancaire des athlètes concernés. Ce qui fait grincer des dents. Pas que le Premier ministre a mal fait, mais cela sonne un peu comme un mépris pour les fédérations et les encadreurs qui se saignent nuit et jour pour aider ces jeunes filles et garçons à donner le meilleur d’eux-mêmes sur les pistes, dans les salles de jeu ou sur le terrain.

En sport, ce sont les directeurs techniques nationaux et les entraîneurs qui définissent le plan de préparation de l’athlète. Ce sont eux qui savent où et comment préparer un athlète en fonction de la compétition et des performances attendues.

Dans ce cas, pourquoi ne pas leur demander le plan de préparation de leurs athlètes et leur donner les moyens de travailler sérieusement ? C’est comme cela que les choses se passent dans le monde entier. Ou alors il s’agit d’une prime pour encourager les athlètes qualifiés. Qui prend donc en charge les frais de préparation dans les différents camps ?

Surtout que le Comité national olympique (Cno) qui est le principal acteur de cet important rendez-vous n’est pas écouté en Côte d’Ivoire, depuis la remise en selle de la direction générale des sports.

En tout cas, en 2016, l’argent avait été remis aux fédérations qui ont qualifié des athlètes à cette compétition, selon la répartition suivante : la Fédération d’athlétisme, 63 600 000 FCfa pour 4 athlètes ; la Fédération de judo 26 838 000 FCfa pour un athlète ; la Fédération de natation 9 300 000 FCfa pour deux athlètes ; la Fédération de taekwondo 63 853 420 FCfa pour 3 athlètes ; la Fédération de tir à l’arc, 24 140 000 FCfa pour deux athlètes et la Fédération des sports paralympiques, 38 204 057 FCfa pour 3 athlètes.

Les 14 064 523 millions de FCfa restants avaient été réservés aux charges diverses. Ces sommes avaient servi, d’une part, à payer les indemnités de prise en charge des athlètes qui ne requiert pas de justificatifs. Il s’agit, entre autres, des primes mensuelles, des frais de transport urbain, de massage et de chiropractie. D’autre part, à assurer les charges relatives au salaire des coaches, aux équipements sportifs, à la location de salles d’entraînement, etc.

Des justificatifs devraient être délivrés par les fédérations en ce qui concerne ces charges. Par ailleurs, ces ressources ont servi au paiement, sur cinq mois, de prime mensuelle de 750 000 FCfa pour chaque athlète et de 500 000 FCfa à chaque encadreur.

Des montants qui avaient été reversés en deux tranches, une de 3 mois et l’autre de 2 mois. Le défi des athlètes à ces Jeux olympiques et paralympiques était grand car la Côte d’Ivoire, jusqu’aux Jeux de Rio 2016, ne totalisait qu’une seule médaille (argent) obtenue au 400m par feu Gabriel Tiacoh à Los Angeles, en 1984 ; et trois médailles (2 en bronze et une en or) remportées à l’issue de cinq participations aux Jeux paralympiques.

Le résultat est connu de tous. Cheick Cissé Sallah Junior a décroché la première médaille d’or de l’histoire du pays. Pareil pour Ruth Gbagbi qui était revenue de Rio avec une médaille de bronze. Un exploit qu’elle a réédité lors des Jeux de Tokyo en 2020.


Le 22/06/24 à 15:14
modifié 22/06/24 à 15:41