Performance du service public : Des experts font des propositions pour une transformation culturelle des fonctionnaires 

Les panélistes en plein débat. (Ph: Julien Monsan)
Les panélistes en plein débat. (Ph: Julien Monsan)
Les panélistes en plein débat. (Ph: Julien Monsan)

Performance du service public : Des experts font des propositions pour une transformation culturelle des fonctionnaires 

Le 25/06/24 à 16:42
modifié 26/06/24 à 12:55
La performance individuelle des agents et fonctionnaires de l’Etat reste un sujet délicat, qui progresse lentement. Les agents de la fonction publique sont une large majorité à s’impliquer pleinement dans leur travail et vouloir proposer un service de qualité.

Cependant, le manque de différenciation entre les performances individuelles de chacun des agents peut les freiner à s’investir davantage.

Une problématique bien comprise par la ministre d’Etat, ministre de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, Anne Désirée Ouloto, qui en fait l’une de ses priorités.

Raison pour laquelle, elle a élaboré une thématique « Transformation culturelle des fonctionnaires et performance du service public », qui a donné lieu à un panel le mardi 25 juin 2024, au deuxième jour de la 4e édition des Journées de la fonction publique.

Dans une salle Kodjo Ebouclé sise au Palais de la culture remplie, les panélistes du jour que sont : Prof Theoua Pelagie épouse N’Dri, vice-présidente de l’Université Alassane Ouattara de Bouaké ; Sepy Yessoh Narcisse, directeur général de l’Ena ; Soro Gninagafol, directeur général de la Fonction publique, ont fait le tour de la question.

Tout d’abord, le fonctionnaire nouveau que prône le gouvernement doit être avant tout, selon Soro Gninagafol, celui qui s’éloigne de tout ce qui est tares et récriminations formulées contre l’administration. Notamment l’absentéisme, la corruption, le favoritisme. En somme, tout ce qui peut être noté dans l’administration comme des déviations par rapport aux normes, aux règles.

Pour revenir à ces normes, il a déclaré : « Nous devons nous réapproprier nos valeurs qui sont celles du service public. C’est-à-dire rendre le service aux citoyens d’une manière qualitative ».

Les panélistes ont instruit les participants. (Ph: Julien Monsan)
Les panélistes ont instruit les participants. (Ph: Julien Monsan)



Selon lui, lorsqu’un service public est délivré, le fonctionnaire doit s’interroger : est-ce qu’il a été fait selon les règles, a-t-il été fait à la satisfaction de l’administration, de l’usager ? Est-ce que l’usager a été brimé, il lui a été escroqué de l’argent ? Il lui a été demandé de l’argent au-delà des taxes et impôts légalement institués ? « C’est cela qui doit nous ramener à la culture de notre administration », a-t-il suggéré.

Donc, dit-il, il faut délivrer le service public de qualité dans les délais, selon les normes et mettre l’usager client au centre des préoccupations.

Sepy Yessoh Narcisse, dans son propos, a indiqué qu’il y a nécessairement une corrélation entre la qualité du fonctionnaire et la performance du service public. Parce que c’est le fonctionnaire qui délivre le service public. « Ici la qualité du fonctionnaire a été traduite par sa transformation culturelle qui implique sa formation, son attachement aux valeurs, sa prise de conscience de son statut, de sa mission, de son rôle d’animateur d’administration », a-t-il relevé.

Aussi, il a souligné les points de faiblesse de la vie et du comportement du fonctionnaire. Egalement, il a mentionné les qualités des fonctionnaires dans leur formation, leur savoir-faire et savoir-être. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de continuer à rendre les fonctionnaires performants pour le bien du service public.

Pour la performance du fonctionnaire, il propose une recette axée sur une très bonne formation. « Que le fonctionnaire ait des valeurs et des principes autour desquels il délivre les services publics », a-t-il indiqué.

Le public a répondu présent. (Ph: Julien Monsan)
Le public a répondu présent. (Ph: Julien Monsan)



Pour la performance du service public, il demande que celui-ci se rende attrayant. « Que l’administration mette en place des bases beaucoup plus attrayantes afin que les fonctionnaires soient plus heureux d’être au service de l’administration », a-t-il suggéré.

Et d’ajouter ce qu’il appelle un élément essentiel, la digitalisation. Il souhaite que l’administration se donne les moyens de s’équiper, et également d’améliorer son appropriation chez les fonctionnaires.

Prof. Theoua Pelagie épouse N’Dri a pour sa part suggéré que le fonctionnaire voit comment parvenir à ce changement de mentalité. Ce qui suppose dès le départ, qu’il prenne conscience qu’il doit se mettre au service du bien-être collectif et non chercher à se servir ou s’enrichir sur le dos de l’administration.

« Parvenir à cette transformation culturelle, est une action collective qui implique l’Etat dont sa part est l’accompagnement institutionnel à apporter aux fonctionnaires en créant le cadre approprié au travail », a-t-elle ressorti.

Pour ce qui concerne le fonctionnaire, il s’agit selon elle, du sens du devoir. Celui de la contribution à la chose publique qui lui donne en même temps le droit de réclamer un certain nombre de droits à l’administration. Et enfin, l’usager qui, dit-elle, est un agent important pour parvenir à cette efficacité du service public.



Le 25/06/24 à 16:42
modifié 26/06/24 à 12:55