Port-Bouët "Terre rouge" : Menacés de déguerpissement, des populations dénoncent un harcèlement 

Une rue du quartier "Terre rouge" de Port-Bouët (DR)
Une rue du quartier "Terre rouge" de Port-Bouët (DR)
Une rue du quartier "Terre rouge" de Port-Bouët (DR)

Port-Bouët "Terre rouge" : Menacés de déguerpissement, des populations dénoncent un harcèlement 

Le 08/07/24 à 06:16
modifié 08/07/24 à 10:38
Des riverains du sous-quartier "Terre rouge" dans la commune de Port-Bouët dénoncent un harcèlement. C'est ce qui ressort d'une réunion tenue le 5 juillet 2024, au secteur carrefour "Terre rouge".

En effet, ces habitants disent avoir été informés une première fois le 3 janvier 2024, par deux agents techniques de la mairie d'un ''déguerpissement imminent'' les concernant émanant des ''autorités étatiques''.

Ces agents techniques, disent-ils, avaient justifié leur visite, dans le cadre d'une assistance de la mairie en amont aux futurs impactés.

« Ce qui nous a tous fait douter, c'est qu'aucun document officiel attestant de cette décision ne nous avait été présenté », a affirmé Kouamé Justin, un leader de la jeunesse.

Après cette alerte, les populations disent n'avoir jamais eu de nouvelles des agents, jusqu'à la publication de la liste officielle des sites à déguerpir dans le grand Abidjan.

« Le district d'Abidjan a publié en février 2024, la liste officielle des 18 zones à risques à déguerpir dans la commune de Port-Bouet. Notre secteur Gonzague carrefour terre rouge n'y figure pas. Cela nous a confortés dans notre position que cette histoire n'émanait pas de l'état et que, soit ces agents municipaux s'étaient certainement trompés, soit ils avaient été induits en erreur par des personnes tapis dans l'ombre aux intentions inavouées » a renchérit dame Angèle.

Après la grande vague de déguerpissement des sites illégaux d'Abidjan, les populations disent avoir été surprise de voir, début juillet 2024, les mêmes agents remettent le couvert en appelant les propriétaires de domicile à une réunion de concertation à la mairie de Port-Bouet.

« Cette fois-ci nous soupçonnons des manœuvres au sein de la mairie, à l'insu du premier magistrat de la commune, pour nous exproprier, si nous y prenons garde, de notre lieu de résidence, au profit d'opérateurs économiques. Nous dénonçons la manière sournoise et illégale dont procèdent ces agents, sans documents officiels, voulant profiter d'un contexte général de déguerpissement pour commettre une injustice. Nous ne nous laisserons pas aussi facilement abuser. La Côte d'Ivoire fonctionne avec des lois et des institutions que nous comptons aviser », a prévenu Camara, doyen du quartier.

Pour rappel, lors du déguerpissement du secteur abattoir de la même commune, le maire Sylvestre Emmou avait regretté de n'avoir pas été informé, au préalable, du démarrage de l'opération.

Pour éviter pareille situation, 130 résidents de carrefour "Terre rouge", constitués en comité ad hoc pour l'occasion, ont décidé de faire constater les faits par voie de commissaire de justice, pour servir et valoir ce que de droit, avant de mettre au même niveau d'information le maire de Port-Bouët et toutes les autorités compétentes en pareille situation.

Joint par téléphone pour en savoir davantage, un membre de la direction de la mairie a dit « ne pas être informé d'un tel projet sur Gonzague carrefour "Terre rouge" ».


Le 08/07/24 à 06:16
modifié 08/07/24 à 10:38