Incendie criminel du bloc pédiatrique du Chr d’Agboville: Le service relocalisé, l’auteur au violon
À propos des faits, le directeur du Chr, Essoh Savié, explique qu’il a été joint par téléphone, dans l’après-midi du dimanche, autour de 16 heures 30, par l’administrateur de permanence, l’informant d’un incendie au sein de l’établissement.
« Aussitôt alerté, j’ai dû appeler les sapeurs-pompiers pour venir circonscrire le feu. Peu après, j’ai reçu un second coup de fil m’apprenant qu’il s’agit d’un incendie volontaire perpétré par un individu encore sur place. J’ai aussitôt appelé l’escadron de gendarmerie d’Agboville, qui est venu l’interpeller. Il a été conduit à la brigade de gendarmerie où il est au violon. Les auditions sont en cours », rapporte le directeur du Chr.
12 enfants malades sauvés des flammes
Essoh Savié souligne que l’incendie a fait d’importants dégâts au service de pédiatrie. Le ‘‘pyromane’’, qui a prémédité son acte, est entré avec son véhicule en trombe dans l’hôpital. Muni d’un bidon d’essence, il a aspergé le mur et le plafond du liquide inflammable avant d’allumer une buchette pour y mettre le feu.
« Il y avait 12 enfants hospitalisés et des parents à leurs côtés. Nous les avons tout de suite sortis, puis relocalisés dans une autre salle. Lorsque les sapeurs-pompiers ont fini d’éteindre le feu autour de 19 heures, nous avons dû aménager la salle de réanimation, qui sert d’ordinaire de salle de conférences, en salle de consultation des urgences. On a fait venir tous ceux qui étaient au service de médecine en réa, qui est aujourd’hui le nouveau service d’hospitalisation pédiatrique », confie le patron du Chr d’Agboville.
Il assure qu’aucun des enfants se trouvant dans le bâtiment incendié n’a subi un traumatisme supplémentaire. Il n’y a d’ailleurs pas eu d’interruption de l’offre de soins à ces derniers.
Essoh Savié se veut surtout rassurant. Le dispositif sécuritaire du Chr d’Agboville est efficace. « Nulle œuvre humaine n’est parfaite. L’homme a minutieusement préparé son coup. Mais il faut saluer la réactivité des sapeurs-pompiers qui ont été très prompts à circonscrire les flammes. Sans oublier la gendarmerie », ajoute-t-il.
Le bâtiment sera réhabilité dans l’immédiat
Une équipe de la Direction des infrastructures, de l’équipement, de la maintenance et du patrimoine (Diemp) du ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture maladie universelle (Mshpcmu) a, pour la circonstance, effectué une visite du bâtiment sinistré, hier 8 juillet. Elle a fait l’état des lieux.
« Ils nous ont promis que d’ici deux jours, ils reviendront pour la réhabilitation du bloc pédiatrique. Et ce, sur instructions express du ministre Pierre Dimba. Une délégation d’inspecteurs vient également d’arriver pour mieux comprendre techniquement ce qui s’est passé », indique Essoh Savié.
Mère d’un des jeunes patients du service pédiatrique incendié, Awiko Odjo Lionel, dit avoir vécu la situation avec effroi. « Ça n’a pas été facile. C’est un de mes jumeaux qui est malade. On était couchés quand on a entendu ‘‘sortez’’. J’ai pris mon enfant pour courir. J’étais tellement traumatisée que j’ai oublié l’autre. Dieu merci, un monsieur était déjà sorti avec lui. Heureusement, on nous a mis dans une nouvelle salle. Ça va », relate la demoiselle.
Mme Attéba Élisabeth témoigne, elle-aussi, avoir été choquée par l’acte de Samassi Salimou. « Je somnolais dans la salle à côté de mon enfant. Des cris m’ont réveillée. L’odeur de l’essence avait envahi toute la salle. J’ai soulevé le petit et j’ai même marché dans l’essence pour sortir. Les autres parents m’ont suivie avec les malades. Dès qu’on est sorti, il a allumé le feu et l’a jeté dans le bâtiment », rapporte-t-elle.
Envoyé spécial à Agboville