Affaire "forêt classée de Monogaga occupée par des nudistes blancs": La chefferie du canton Winnê dément et condamne la polémique
Eu égard à ces affirmations qu’ils considèrent comme des allégations, les chefs, fils et filles du canton Winnê étaient réunis comme un seul homme face à la presse locale le 11 décembre 2024, à Podjo, un autre village de la forêt classée de Monogaga. Ils visaient ainsi à apporter un démenti formel à ces diffamations qui, disent-ils, auraient terni l’image de leur contrée.
Ayé Claude, président central de la jeunesse du littoral et porte-parole de Kounouko Victory, s'en est offusqué. Selon lui, hormis les touristes qui affluent à Monogaga pour contempler ses atouts touristiques, la localité n’a jamais accueilli de nudistes.
"A Kounouko, nous n’avons pas reçu de nudistes, mais plutôt un groupe de touristes au nombre de 85 individus, à la suite d'une demande qu'ils ont adressée au village. Ce groupe de touristes était composé de huit couples et de jeunes gens célibataires. Nous les avons acceptés sous une condition. Celle de ne pas pénétrer nos sites sacrés et ils se sont montrés pleinement coopératifs", a-t-il déclaré.
Le porte-parole du village a ajouté qu’à aucun moment ces touristes n’ont interdit aux populations riveraines, la libre circulation sur le périmètre de leur quartier général. Contrairement à ce que prétendent les publications faites sur les réseaux sociaux.
Ayé Claude a renchéri qu’ils ont juste plaidé pour que durant la période d’un mois qu’ils auraient à passer sur ce site, aucune prise de vue ne leur soit faite et qu’aucun commerce d’alcool, ni de viande ne puisse y être menée.
Il s’agirait, à en croire Têkpê Ange, président des jeunes de Kounouko, de touristes adeptes de la “Rainbow Family” (Famille arc-en-ciel). Une communauté qui de façon éphémère se réunit occasionnellement en plein air en étant guidée par des idéaux de paix, d’amour, d’harmonie et de liberté. En un mot, des gens qui sont en rupture par essence avec le capitalisme et les valeurs des médias de masse et de la société de consommation.
La polémique est allée jusqu’à éclabousser le projet de réaménagement de la forêt classée de Monogaga par agroforesterie, dont la mise en œuvre a été entreprise en février dernier par le gouvernement ivoirien et "Roots Wild Foundation" (Rwf). Les sources à l’origine des publications sur les réseaux sociaux ont établi un lien entre les activités de Rwf et la présence des présumés nudistes aux abords de la forêt classée de Monogaga.
Alors que pour le chef du village de Podjo, Djaka Soro Joseph, ce ne sont que de fausses et stériles accusations. "Le projet n’a rien à voir avec les nudistes imaginés sur les plages de Monogaga par nos détracteurs. Vous savez que la mer attire toujours des touristes vers ses plages. Le passage de ces derniers qui font l’objet de la polémique sur les réseaux sociaux, n’a donc aucune relation avec le projet de reboisement en cours", a martelé la tête couronnée.