Festival des Cités du patrimoine : Promouvoir la richesse des villes historiques, trésor unique de la Mauritanie !

La mosquée de la vieille ville de Chinguetti. (Dr)
La mosquée de la vieille ville de Chinguetti. (Dr)
La mosquée de la vieille ville de Chinguetti. (Dr)

Festival des Cités du patrimoine : Promouvoir la richesse des villes historiques, trésor unique de la Mauritanie !

Le 18/12/24 à 07:19
modifié 18/12/24 à 10:21
Chinguetti, cité du Centre-ouest de la Mauritanie est considérée comme la 7e ville sainte de l’Islam. C’est une localité construite sur les plateaux désertiques de l’Adrar (région montagneuse), à environ 500km de la capitale, où se mêlent traditions vivantes et monuments, savoir-faire et édifices, qui racontent à l’unisson l’histoire du peuple mauritanien.

C’est aussi un foyer intellectuel du monde musulman, inscrit il y a 30 ans au patrimoine immatériel de l’Unesco. La localité a abrité du vendredi 13 au lundi 16 décembre 2024, la 13e édition du Festival des cités du patrimoine. Un évènement culturel d’envergure organisé par le gouvernement mauritanien pour préserver et promouvoir la richesse du patrimoine culturel, un trésor unique du pays.

Il a vu la participation d’éminentes personnalités, entre autres, le Président de la République islamique de la Mauritanie, Mohammed Ould Cheikh El Ghazouani ; la directrice générale de l’Unesco, Audez Azouley et l’ex-ministre de la Culture de la France, Jack Lang.

La ville est située sur des plateaux désertiques. (Dr)
La ville est située sur des plateaux désertiques. (Dr)



Chinguetti est caractérisée par sa fameuse mosquée ainsi que ses bibliothèques qui font sa renommée et qui incarnent cet héritage transmis de génération en génération. L’on y découvre d’anciens bâtisses avec son architecture en terre qui sont depuis des siècles les gardiens de manuscrits, de nombreux legs, à savoir les traités de mathématiques, poèmes, écrits coraniques ou documents juridiques rédigés sur du papier de Chine ou de la peau de gazelle par les premiers étudiants et pèlerins.

Chinguetti centre des échanges commerciaux entre le Sud et le Nord du Sahara

Pour le Chef de l’Etat, la localité de Chinguetti est connue pendant de longues années par sa centralité dans les échanges commerciaux entre le Sud et le Nord du Sahara, son rayonnement culturel et la renommée de ses savants qui ont influencé de façon indélébile tout le spectre des sciences islamiques. A telle enseigne que la ville est devenue une référence dans le monde du savoir et des connaissances, un étendard pour la Mauritanie durant les siècles, avant l’établissement de l’Etat moderne du pays.

La nouvelle mosquée de la ville de Chinguetti. (Dr)
La nouvelle mosquée de la ville de Chinguetti. (Dr)



A sa création en l’an 777, Chinguetti portait le nom « Aber », selon certaines publications d’historiens. La première ville a été malheureusement ensevelie par l’ensablement. Une autre a été fondée en 1264, connue de nos jours comme étant « la vieille ville ». Quant à l’actuelle ville, elle a été créée par les Français en 1917 sur les plateaux pour la protéger de cet ensablement.

Pour le ministre de la Culture, porte-parole du gouvernement, Houssein Meddou, pas question de perdre cette richesse que regorgent presque l’ensemble des villes historiques telles Tichitt, Ouadane et Oualata. L’Etat organise à cet effet depuis 12 ans, un festival dénommé Festival des cités du patrimoine pour sauvergarder ces vestiges.

L’Unesco, de son côté appui le gouvernement pour atteindre son objectif. Au dire de la directrice générale, Audrez Azoulay, l’institution a octroyé un soutien pour l’acquisition de matériel pour les bibliothèques. Ce sont des boîtes de conservation, des étagères, des climatiseurs portables, des ordinateurs, des scanners et des disques durs, destinés à protéger et à transmettre cet héritage.

« En soutenant le patrimoine mauritanien et ses trésors, c’est un héritage riche de sa diversité que nous entendons protéger, valoriser et transmettre, dans ce pays né de la rencontre du monde arabo-amazigh et de l’Afrique subsaharienne », a affirmé la directrice générale, vendredi à la cérémonie d’ouverture du festival.

Exposition d’objets d’art, divers concours

Plusieurs pièces de cet héritage ont fait l’objet d’une exposition lors du Festival. Le Président de la République a fait le tour des différents stands de cette exposition qui regroupe de nombreux ouvrages, des publications, des manuscrits mauritaniens. Il a aussi visité les pavillons de l’artisanat local dans toute sa diversité.

Une course de chameaux et de dromadaire a été organisée lors du Festival. (Dr)
Une course de chameaux et de dromadaire a été organisée lors du Festival. (Dr)



Dans la soirée du vendredi, le Chef de l’Etat a assisté à une compétition traditionnelle de tirs à la cible. Au total, deux équipes y ont pris part. Il a également donné le top départ de la course de dromadaires et a accompli la prière de vendredi à l’ancienne mosquée de Chinguetti. Une invocation a été faite à Allah pour toute la population mauritanienne et de ses dirigeants.

Dans la cour extérieure de la mosquée de Chinguetti, en son emplacement actuel, le Chef de l’Etat a supervisé un concours organisé par le ministère de la Culture en collaboration avec le ministère des Affaires islamiques. Une compétition qui porte le sur le saint coran, la jurisprudence et la biographie du prophète Mohamet ainsi que sur la langue arabe.

Dans son discours le Président Mohammed Ould Cheikh El Ghazouani a relevé que le Festival vise avant tout à promouvoir les villes historiques à leur fournir les moyens de survivre, de se développer et de s’épanouir. Bien plus, l’évènement est organisé pour renforcer chez les citoyens le sens d’appropriation des vertus et de la résilience les bâtisses de ces villes fondées sur une forte cohérence des valeurs religieuses et morales, ciment de la diversité culturelle. D’ailleurs en novembre 20219, dans cette citée du Chinguetti, le Président de la République s’était engagé lors d’une rencontre avec les populations à faire de cet évènement un Festival de développement.

Faire du Festival un évènement de développement

« Pour tenir cet engagement, le gouvernement a mobilisé plus de 16 milliards d’Ouguiya (Ndlr : 240 milliards de FCFA), alloués notamment au secteur de la santé, de l’éducation, de communication et au soutien aux mosquées, aux bibliothèques des manuscrits, aux artisans, aux jeunes, aux femmes de l’artisanat et aux touristes », a détaillé le Chef de l’Etat.

Dans cette optique, divers investissements ont été réalisés par le gouvernement : la capacité de production de la centrale électrique a été augmentée de 1000 Kvolt à 1800 Kvolt, la dotant d’un générateur supplémentaire. Quatre km de ligne à base station ont été construites pour alimenter en électricité les zones qui n’étaient encore couvertes. Le réseau d’eau de la cité n’a pas été oublié. La production a été augmentée, passant de 1000 à 1500 m3 par jour grâce à des puits supplémentaires. La ville a été aussi dotée d’une station régionale de la Radio Mauritanie. L’inauguration été faite par le Premier magistrat du pays.

A cela s’ajoute, selon le Président Mohammed Ould Cheikh El Ghazouani, la construction de la route Atar-Chinguetti pour désenclaver la ville pour un financement de 12 milliards d’Ouguiya, soit environ 180 milliards de Fcfa.

Rappelons que la 12è édition a été organisée dans la ville de Oualata, une autre ancienne localité, dans le Sud-est du pays.

Envoyé spécial en Mauritanie



Le 18/12/24 à 07:19
modifié 18/12/24 à 10:21