L'éditorial d'Adama Koné: Le « pétrole politique »
La tradition républicaine sera respectée en Côte d’Ivoire. Demain, mardi 31 octobre 2024, le Président de la République, Alassane Ouattara s’adressera au peuple ivoirien et à tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire. C’est un message attendu. A la veille du nouvel an. Une année électorale en Côte d’Ivoire. Un discours que les politiciens attendent, mais un discours qui va donner surtout, plus d’espoir à la population qui n’aspire qu’à vivre en paix.
Cela fait un moment qu’il n’a pas pris la parole officiellement. Les dernières sorties du Président de la République, Alassane Ouattara, ont été « silencieuses ». Le lundi 25 novembre, à Cocody, à la cérémonie d’ouverture de la 12e édition du forum économique du secteur privé, Cgeci academy 2024, le Chef de l’État, présent dans la salle, n’est pas monté au parloir. L’exercice a été confié au vice-Président, Tiémoko Meyliet Koné qui a brillamment rendu le discours de son mandant. Le Président Ouattara s’est contenté de couper le ruban symbolique ouvrant la visite des stands. Deux jours après, soit le mercredi 27 novembre, le même schéma s’est reproduit au premier Salon international des ressources extractives et énergétiques (Sirexe 2024), au parc des expositions d’Abidjan, dans la commune de Port-Bouët. Il est encore revenu au vice-Président de lire le discours de son patron, en sa présence. On peut s’arrêter là pour le contexte ou l’environnement dans lequel certains grands évènements de ce dernier trimestre se sont déroulés.
Demain, mardi 31 décembre 2024, le Président de la République monte lui-même au créneau. Comme disent les managers, il y a des responsabilités qui ne se partagent pas. Le Président Alassane Ouattara s’adressera aux Ivoiriens. Chez les politiciens, c’est l’espoir discret d’une annonce sur sa candidature, même si rien ne l’y oblige. Pourquoi cette attente suscite tant d’intérêt pour l’opposition ? Pour bien le comprendre, faisons un retour à l’école. A la veille des examens, en effet, certains élèves qui n’ont pas bien préparé leurs compositions se mettent à la recherche des épreuves qui seront données. Dans le milieu scolaire et universitaire, ça s’appelle « le pétrole ou le badjo », selon les générations. Si l’élève réussit à avoir l’épreuve avant la composition, on dit que le « pétrole a coulé ». Ce qui lui permettra d’anticiper en ne cherchant que les réponses justes, pendant que ses camarades seront concentrés sur toutes les leçons étudiées en cours d’année.
Cette pratique frauduleuse est caractéristique des partisans du moindre effort. Transportons-la sur le terrain politique.
En effet, l’opposition attend le « pétrole politique » pour se déterminer. Car l’épreuve pour elle, c’est la personnalité qu’elle doit affronter. Et le Chef de l’État est un redoutable adversaire. Pourtant, la route pour la conquête du pouvoir devait d’abord s’appuyer sur l’organisation et la structuration de son parti d’une part, et la définition d’une offre politico-socio-économique et la stratégie de mobilisation d’autre part. Comme à l’école, il faut plutôt se concentrer sur ses propres capacités à convaincre et
Demain, mardi 31 décembre 2024, le Président de la République monte lui-même au créneau. Comme disent les managers, il y a des responsabilités qui ne se partagent pas. Le Président Alassane Ouattara s’adressera aux Ivoiriens. Chez les politiciens, c’est l’espoir discret d’une annonce sur sa candidature, même si rien ne l’y oblige. Pourquoi cette attente suscite tant d’intérêt pour l’opposition ? Pour bien le comprendre, faisons un retour à l’école. A la veille des examens, en effet, certains élèves qui n’ont pas bien préparé leurs compositions se mettent à la recherche des épreuves qui seront données. Dans le milieu scolaire et universitaire, ça s’appelle « le pétrole ou le badjo », selon les générations. Si l’élève réussit à avoir l’épreuve avant la composition, on dit que le « pétrole a coulé ». Ce qui lui permettra d’anticiper en ne cherchant que les réponses justes, pendant que ses camarades seront concentrés sur toutes les leçons étudiées en cours d’année.
Cette pratique frauduleuse est caractéristique des partisans du moindre effort. Transportons-la sur le terrain politique.
En effet, l’opposition attend le « pétrole politique » pour se déterminer. Car l’épreuve pour elle, c’est la personnalité qu’elle doit affronter. Et le Chef de l’État est un redoutable adversaire. Pourtant, la route pour la conquête du pouvoir devait d’abord s’appuyer sur l’organisation et la structuration de son parti d’une part, et la définition d’une offre politico-socio-économique et la stratégie de mobilisation d’autre part. Comme à l’école, il faut plutôt se concentrer sur ses propres capacités à convaincre et
Le Président Alassane Ouattara s’adressera aux Ivoiriens. Chez les politiciens, c’est l’espoir discret d’une annonce sur sa candidature, même si rien ne l’y oblige. Pourquoi cette attente suscite tant d’intérêt pour l’opposition ? Pour bien le comprendre, faisons un retour à l’école. A la veille des examens, en effet, certains élèves qui n’ont pas bien préparé leurs compositions se mettent à la recherche des épreuves qui seront données. Dans le milieu scolaire et universitaire, ça s’appelle « le pétrole ou le badjo », selon les générations. |
séduire les électeurs qu’à attendre le « pétrole politique ».
Si la variable « Alassane Ouattara » est importante dans l’équation de l’opposition, cette dernière doit avoir des constantes (programme de société) qui doivent constituer le fondement de sa conquête du pouvoir. C’est plus la capacité à convaincre les populations ivoiriennes par le programme qui leur sera servi que la définition du concurrent qui importe. A moins que ce programme ne se limite qu’à faire partir l’occupant du fauteuil. Et après, on fait quoi ?
La conséquence d’une telle attitude serait le balbutiement dans la gestion de l’État, pour ne s’être pas préparé à propos. Il est clair que la mauvaise approche serait de passer le temps à se demander qui sera en face.
De peur d’être pris par le temps. Une situation qu’on a pu observer au début du processus de révision de la liste électorale. Des partis ont perdu le temps dans des débats périphériques sur la durée de l’enrôlement des nouveaux majeurs et la représentativité de la Commission électorale indépendante. Alors que le parti au pouvoir s’était concentré à sensibiliser la population et à asseoir une stratégie de mobilisation de nouveaux militants.
Et au réveil, les formations politiques qui se sont laissé distraire, rattrapées par leur sortie de route, ont crié à l’insuffisance de temps. Pourtant, depuis longtemps, les dates de l’opération étaient connues. Exactement l’image de l’élève qui tente, dans les derniers moments avant l’examen de fin d’année, dans un élan de record Guinness, d’assimiler toutes les leçons de différentes matières, alors qu’il a eu toute l’année pour bosser morceau par morceau. Tout compte fait, le Président Alassane Ouattara détient lui seul l’organisation de son temps. Les politiques restent suspendus à ses lèvres. Il le sait. En fin stratège, il prendra et annoncera sa décision, au moment qu’il trouvera opportun. Il ne faut pas l’oublier, c’est une compétition électorale. En la matière, chacun utilise les techniques légales qu’il peut pour en tirer le meilleur parti .
Si la variable « Alassane Ouattara » est importante dans l’équation de l’opposition, cette dernière doit avoir des constantes (programme de société) qui doivent constituer le fondement de sa conquête du pouvoir. C’est plus la capacité à convaincre les populations ivoiriennes par le programme qui leur sera servi que la définition du concurrent qui importe. A moins que ce programme ne se limite qu’à faire partir l’occupant du fauteuil. Et après, on fait quoi ?
La conséquence d’une telle attitude serait le balbutiement dans la gestion de l’État, pour ne s’être pas préparé à propos. Il est clair que la mauvaise approche serait de passer le temps à se demander qui sera en face.
De peur d’être pris par le temps. Une situation qu’on a pu observer au début du processus de révision de la liste électorale. Des partis ont perdu le temps dans des débats périphériques sur la durée de l’enrôlement des nouveaux majeurs et la représentativité de la Commission électorale indépendante. Alors que le parti au pouvoir s’était concentré à sensibiliser la population et à asseoir une stratégie de mobilisation de nouveaux militants.
Et au réveil, les formations politiques qui se sont laissé distraire, rattrapées par leur sortie de route, ont crié à l’insuffisance de temps. Pourtant, depuis longtemps, les dates de l’opération étaient connues. Exactement l’image de l’élève qui tente, dans les derniers moments avant l’examen de fin d’année, dans un élan de record Guinness, d’assimiler toutes les leçons de différentes matières, alors qu’il a eu toute l’année pour bosser morceau par morceau. Tout compte fait, le Président Alassane Ouattara détient lui seul l’organisation de son temps. Les politiques restent suspendus à ses lèvres. Il le sait. En fin stratège, il prendra et annoncera sa décision, au moment qu’il trouvera opportun. Il ne faut pas l’oublier, c’est une compétition électorale. En la matière, chacun utilise les techniques légales qu’il peut pour en tirer le meilleur parti .