Guémon-Tonkpi/Fêtes de fin d’année : Les commerçants entre désolation et espoir
Couturiers et vendeurs de friperie tout sourire
Les vendeurs de friperie et les couturiers semblent faire de bonnes affaires, avec l'affluence des femmes, pour la plupart accompagnées de leurs enfants, dans leurs magasins et étalages. « Il y a de la qualité. Mieux, le prix des friperies est très abordable », raconte une cliente rencontrée dans une boutique de friperie le 29 décembre.
À côté, Malick Konaté qui tient une boutique de vêtements sur mesure au marché de Duékoué, lui, a hâte de faire de bonnes affaires. Il a un stock fourni pour toutes les tailles, mais pour le moment, les clients se font désirer.
''Beaucoup ont fait leur choix et promettent de venir chercher les articles, avant la fête. J'ai foi que les choses vont bien se passer. Les jeunes de Duékoué seront bien habillés'', soutient le commerçant.
Kouamé Yao, venu acheter les habits de ses enfants, soutient que c'est la mauvaise récolte du cacao qui explique la timidité du marché. ''Le cacao n'a pas donné cette année, alors que le prix bord champ du kilogramme est bon. Nous avons d'énormes difficultés en cette fin d'année'', se plaint-il.
Les magasins des couturiers reçoivent également du monde. Ils continuent de recevoir des pagnes et des tissus pour confectionner des uniformes pour une même famille, une communauté et une association. C'est le signe que les populations de l'Ouest préparent la fête, même si sur toutes les lèvres, les problèmes d'argent reviennent.
À Man, la couturière Yvonne Tia peut se réjouir d'avoir la commande des femmes de sa communauté religieuse. Comme elle, beaucoup de couturiers sont obligés de passer des nuits blanches avec leurs équipes, afin de respecter les délais fixés aux clients pour le retrait de leurs habits.
Salons de coiffure et lieux de divertissement dans la danse
À l’instar des couturiers, les propriétaires de salons de coiffure et de magasins de vente de mèches et de lieux de divertissement se frottent les mains. Les femmes ne lésinent pas sur les moyens pour se faire belles en cette période de fêtes de fin d’année.
Elles rivalisent même d’ardeur pour être à la mode avec des coiffures qui coûtent naturellement plus cher. ''La femme doit toujours être belle, même si c'est chaud. Je suis venue faire mes cheveux pour éviter le monde dans les salons à la veille des fêtes'', raconte dame Koné Mariam rencontrée dans un salon de coiffure à Toulépleu.
Les lieux de loisirs ne sont pas en reste dans la ferveur des fêtes, avec les vacances scolaires qui drainent du monde vers l’intérieur du pays. Ainsi, de Duékoué à Man, en passant par Guiglo, les maquis font le plein ces derniers temps et jouent jusque tard dans la nuit des décibels qu’affectionnent les jeunes. Les hôtels profitent également de la ferveur.
Les oubliés de la fête, entre désolation et espoir
Chez les fermiers, c’est la grande désolation. Ils sont confrontés à des problèmes rencontrés dans l'approvisionnement en poussins. La production n'est pas abondante et il pourrait être difficile de couvrir les besoins dans toute la région.
Mais pour l'instant, l'on est loin de ce schéma, car les clients ne se bousculent pas chez eux. Malgré tout, ces derniers espèrent que les populations viendront s'approvisionner chez eux et leur donner l'espoir de faire de bonnes affaires.
Idem chez les commerçants de boubous traditionnels appelés communément boubou yacouba. Certains ont vu leurs magasins partir en fumée au cours de l'année et peinent à se relever.
Malgré tout, les populations du Guémon et du Tonkpi se préparent à entrer en 2025 dans la joie et l’espoir de lendemains meilleurs.