"Marché Gouro" d’Adjamé: Les femmes de Comagoa interpellent le maire Farikou Soumahoro
Selon Youan Bi Alexis, depuis le 15 décembre 2024, il a dénoncé le contrat liant Comagoa à Dipimo. Mais, a-t-il ajouté, « prétextant que je n’ai pas qualité pour agir, le directeur général de Dipimo refuse cette dénonciation. Pis, il a saisi la police économique ».
Poursuivant, le directeur général de Comagoa a affirmé que le lundi 13 janvier prochain, il répondra à la convocation du commissaire de la police économique et lui montrera toutes les preuves. « Après ce rendez-vous, nous n’allons pas rester les bras croisés », a-t-il souligné, avec colère. Car, a-t-il fait savoir, c’est le 21 août 2021 que la construction d’un marché moderne a été confiée à Dipimo par Comagoa, pour une durée de deux ans. Or, a-t-il souligné, quatre ans après, des commerçants sont sans solution et abandonnés à leur propre sort, « face à un opérateur qui ne tient pas parole et n’a visiblement pas les moyens de sa politique ».
La représentante de la PCA de Comagoa, Coulibaly Mamoune, quant à elle, a interpellé le maire de la commune d’Adjamé. « Le marché Gouro d’Adjamé Roxy est situé dans la commune d’Adjamé. Le maire Farikou Soumahoro a été le parrain de la pose de la première pierre de construction du marché Gouro de Roxy. En sus, le maire est le président de la Fédération nationale des acteurs de commerce de Côte d’Ivoire (Fenacci). Plusieurs commerçants membres de cette fédération sont aujourd’hui dans le désarroi à cause de l’incapacité de l’opérateur Dipimo à construire le marché. Enfin, Comagoa est affiliée à la Fenacci. Le maire Farikou Soumahoro ne peut pas rester indifférent à nos problèmes. Il doit agir pour éviter les troubles dans sa commune », a-t-elle déclaré, sans détour. Elle a fait savoir que les femmes, très remontées vont, dans les prochains jours, protester avec énergie pour que le monde entier voie leur souffrance, du fait d’un opérateur économique défaillant.
Diabaté Sékou, apporteur d’affaires, a également tiré la sonnette d’alarme : « la situation est grave. Actuellement, nous sommes poursuivis par plusieurs commerçants que nous avons incité à souscrire au projet d’un magasin avec Dipimo. Que les autorités interviennent pour éviter que la crise aille de mal en pis », a-t-il annoncé.
Rappelons que dans une déclaration signée par son directeur général, Sanogo Karim, la Fenacci a dénoncé le 3 janvier 2025, « le retard inexpliqué et les manquements graves dans la réalisation du projet de construction du nouveau marché Gouro Roxy ».
Sanogo Karim a déploré qu’à ce jour, la date de livraison des travaux ne soit pas fixée. En sus, il a dénoncé une « gestion jugée opaque des fonds collectés, estimés à plus d’un milliard de F CFA ».
C’est pourquoi, il a annoncé des actions syndicales, administratives et judiciaires pour défendre les intérêts des commerçants et obtenir réparation pour les préjudices subis.
Il a appelé également les autorités municipales et nationales à intervenir pour éviter une crise sociale et économique plus grave.
Par ailleurs, joint au téléphone, le lundi 6 janvier 2025, Koffi Yao Richard, le promoteur a affirmé que les travaux de construction du marché ont accusé un retard pour divers motifs. La première raison, a-t-il affirmé, c’est que le déplacement du réseau d’assainissement de la Sodeci a pris plusieurs mois. En outre, a-t-il indiqué, Comagoa a refusé de donner le dossier technique à Dipimo. En sus, a-t-il révélé, l’entreprise a été traduite devant les tribunaux par Comagoa. Ce qui a amené le partenaire financier de Dipimo à se retirer. « Mais, aujourd’hui, nous avons un nouveau partenaire financier et les travaux avancent », a-t-il insisté.
Koffi Yao Richard a déclaré que l’argent des commerçants-souscripteurs n’a pas été détourné. « Tous ceux qui veulent se faire rembourser, peuvent venir récupérer leur fonds », a-t-il conclu.
Assurément cette crise est loin d’avoir connu son dénouement.