L'éditorial d'Adama Koné/Opposition-Rhdp : Entre sortie de route et mise en route

Le directoire du RHDP lors d'une réunion à son siège. (Ph: Dr)
Le directoire du RHDP lors d'une réunion à son siège. (Ph: Dr)
Le directoire du RHDP lors d'une réunion à son siège. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné/Opposition-Rhdp : Entre sortie de route et mise en route

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Le 20/01/25 à 09:38
modifié 20/01/25 à 10:09
Deux choses. La première, la fausse guerre que mène l'opposition sur l'éligibilité du Président Ouattara. Pourtant, sur le sujet, la messe est dite depuis 2020.

Alors que sa candidature a été validée à cette échéance, conformément à la Constitution ivoirienne, il paraît intellectuellement indécent et légalement illusoire de penser que cette même Constitution de 2016, inchangée, ne lui permette , subitement plus, de briguer un deuxième mandat de la troisième République. La deuxième chose, c'est la dernière nomination en date à la Présidence.

Il est clair que la mauvaise foi est la chose la mieux partagée en politique. Toutefois, l’observation permet de se rendre compte que les trois partis politiques les plus significatifs en Côte d’Ivoire se connaissent en détail, comme on aime le dire dans les rues. Toutes les combinaisons d’association ont été effectuées.

En effet, on a vu le Front populaire ivoirien (Fpi) de Laurent Gbagbo s’allier au Rassemblement des républicains (Rdr) d’Alassane Ouattara, dans le cadre du Front républicain. Le rapprochement entre le Rdr et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), d’Henri Konan Bédié a abouti au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Et en plein vol, au moment de consolider la fusion, le Pdci-Rda s’est détaché de l’attelage.

Le troisième cas est la coalition de l’opposition, à la veille de la présidentielle de 2020, où le Fpi s’est retrouvé aux côtés du Pdci, dans la voie sans issue du Conseil national de la transition (Cnt).

Aujourd’hui, le Pdci-Rda et la branche du Fpi restée fidèle à Laurent Gbagbo, au sein d’une nouvelle formation politique, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-CI), essaient de parler le même langage. Comme quoi, chacun a été l’ami et l’ennemi de chacun. Tous les tours de table ont eu lieu.

Et le rapprochement qui a porté des fruits a été celui entre le Rdr et le Pdci. En témoignent les nombreux cadres du Pdci qui ont cru en un regroupement des enfants nourris au même lait maternel, l’houphouétisme. Et qui n’ont pas hésité à rejoindre avec bonheur le Rhdp.

Seulement, il se trouve que pour la présidentielle du 25 octobre 2025, l’opposition fait fausse route en voulant choisir son adversaire. En tout cas, elle redoute d’avoir pour concurrent le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Alors, dans un débat de détournement du peuple, elle se lance dans la voie de l’inéligibilité du Président en exercice. Est-il nécessaire de dire que le débat est clos ? Et que les adversaires du Rhdp font une sortie de route ? Il y a cinq ans, l’idée du rejet de la candidature en question n’a pu prospérer.

La Loi fondamentale, la troisième de la République de Côte d’Ivoire, votée en 2016, avec la bénédiction d’ailleurs du Pdci-Rda, ayant tranché. Alassane Ouattara a bel et bien été candidat conformément à la Constitution. Pourquoi l’opposition remet-elle encore le sujet sur la table, si ce n’est une fuite en avant, une manipulation ? Les adversaires du Rhdp ne voient-ils pas le temps passer ? Nous sommes à neuf mois du 25 octobre prochain. Ce que le peuple attend, ce sont de vrais arguments qui soutiennent une candidature. Quelle qu’elle soit. Et non des discussions d’arrière-cour, loin d’édifier l’avenir de la Côte d’Ivoire.

En face, au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, il y a du mouvement. Le Rhdp s’est mis en route. Si beaucoup de cadres, et non des moindres, du Pdci-Rda sont depuis au Rhdp et en constituent aujourd’hui des piliers, d’autres, du Front populaire ivoirien d’alors, se sont également engagés pour la cause du développement de la Côte d’Ivoire.

Mais les plus grands mouvements sont observés depuis peu. Le parti est concentré sur son objectif. Décrocher un nouveau mandat (même si le chef de file n’est pas encore connu) pour poursuivre sa lancée sur les sentiers du développement du pays, pour achever les chantiers ouverts.

Pour réussir la mission, le grand patron mise sur la cohésion interne. Il bat le rappel des troupes. Le dernier acte en mémoire est le rappel de l’ancien Premier ministre Patrick Achi. Il y a à peine deux semaines, le Président de la République prenait un décret de nomination le concernant. Ainsi, le 7 janvier dernier, Patrick Achi, parti de la Primature en octobre 2023, rebondit auprès du Chef de l’Etat, comme conseiller spécial.

Patrick Achi, il est bon de le rappeler, est un artisan d’une Côte d’Ivoire solidaire, le programme de société du Chef de l’Etat. Il est celui qui avait représenté le Président Alassane Ouattara pendant la campagne électorale de 2020, au débat à la télévision nationale ivoirienne.

Son expérience de Premier ministre, de ministre, de secrétaire général de la Présidence, de président de conseil régional et même de gestionnaire de la filière café-cacao (avant son entrée dans un gouvernement) fait de lui un cerveau stratégique autour du Chef de l’Etat.

Bien avant, le 3 mai 2024, c’est l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Albert Mabri Toikeusse qui devenait ministre-conseiller à la Présidence de la République. L’homme reste un grand rassembleur dans le Grand Ouest aux côtés de la ministre d’Etat, Anne Ouloto.

Le même jour, la nomination de l’ancien président de Sénat, Jeannot Ahoussou-Kouadio, était annoncée comme ministre d’Etat, conseiller spécial à la Présidence. Il y a aussi cette nomination qui ne peut passer sous silence. Celle de Marcel Amon-Tanoh comme conseiller spécial du président du Rhdp.

L’ancien directeur de cabinet à la Présidence de la République et ancien ministre des Affaires étrangères a développé, à coup sûr, un réseau diplomatique utile pouvant servir pour les besoins de la cause. Il ne faut pas oublier aussi le positionnement de Claude Paulin Danho, militant engagé et stratégique du Rhdp, au poste de premier vice-gouverneur du District autonome d’Abidjan.

On peut l’observer, le Président Alassane Ouattara rassemble tous les enfants de la maison. Gage de stabilité et de cohésion, mais aussi stratégie d’approche avant sa grande prise de décision. Affaire à suivre.


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Le 20/01/25 à 09:38
modifié 20/01/25 à 10:09