Le cacao, l’anacarde, le karité, les fruits et l’artisanat constituent des sources vitales de revenus pour les ménages en Afrique de l’Ouest, particulièrement en Côte d’Ivoire. Pourtant, ces filières sont confrontées à de nombreux défis relatifs à la durabilité et au changement climatique. Un programme dénommé « Equité » vient, comme une panacée, pour faire face à ces problématiques.

La troisième phase de cette initiative a été lancée, le mercredi 22 janvier 2025, à Abidjan-Plateau, par deux partenaires institutionnels, à savoir Commerce équitable France (Cef) et Agronomes & Vétérinaires sans frontières (Avsf).

Selon la directrice adjointe de l’Agence française de développement (Afd), Kreitmann Magali, la troisième phase d’Equité 3 est financée à hauteur de 8 millions d’euros, soit environ 7,5 milliards de F Cfa apportés par son institution, l’Afd et le Fonds français pour l’environnement mondial (Ffem). En Côte d’Ivoire, le Programme se déploiera largement sur la filière cacao. Il s’agira, selon la directrice adjointe, d’améliorer les conditions de production face aux enjeux de la déforestation, du travail des enfants et du changement climatique. Des facilités financières seront octroyées pour renforcer les organisations de producteurs. Ces facilités permettront à des dizaines de coopératives de consolider les acquis d’Équité 2 lancée en 2016 en matière d’accompagnement de la transition agroécologique et de mise en conformité aux nouvelles réglementations. « Le nouveau règlement européen sur la déforestation impose, dès l’an prochain, une traçabilité totale du cacao destiné au marché européen. Une évolution qui nécessite une adaptation rapide et ambitieuse de la filière », affirme la représentante de l’Afd.

Avant d’ajouter qu’un programme de formation agricole pour la filière cacao dédié à l’agroforesterie, au cacao biologique et à la lutte contre la déforestation sera mis en place. Ce sera l’occasion de montrer les innovations agroécologiques à un grand nombre de producteurs, à travers les coopératives, l’Anader et le Conseil du café-cacao. Pour la représentante pays d’Avsf, Edem Komlan, et la déléguée générale de Cef, Julie Still, cette troisième phase sera déployée dans quatre pays en Afrique de l’Ouest : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin. La durée de mise en œuvre est de quatre ans.

Outre la résilience des filières, l’initiative favorisera également un commerce équitable pour assurer aux producteurs une rémunération plus alléchante. C’est pourquoi elles souhaitent que les volontaires pour la justice sociale soient de plus en plus nombreux pour accompagner les chaînes de valeur.

Touré Antoine, directeur de l’évaluation, au nom du ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières, a salué l’implémentation de cette initiative d’envergure qui entre dans le droit fil du Programme national d’investissement agricole (Pnia 2). Un projet de l’Etat dont l’un des axes milite pour la transition écologique. Il a surtout dit sa joie, car Equité 3 va permettre de lutter efficacement contre la pauvreté en milieu rural par l’amélioration des revenus des agriculteurs