Marché régional de la dette souveraine : Les Etats de l’Umoa lèveront 10 700 milliards de FCFA en 2025

L'Umoa a mobilisé 8127 milliards FCFA de financements en 2024
L'Umoa a mobilisé 8127 milliards FCFA de financements en 2024
L'Umoa a mobilisé 8127 milliards FCFA de financements en 2024

Marché régional de la dette souveraine : Les Etats de l’Umoa lèveront 10 700 milliards de FCFA en 2025

Le 23/01/25 à 14:48
modifié 23/01/25 à 14:57
C’est un record que va battre le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA, 8 Etats membres) cette année. Après avoir mobilisé 8127 milliards FCFA de financements en 2024, c’est un total de 10.700 milliards de Francs Cfa que les huit Etats membres de l’Umoa (Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Togo et Sénégal) pourront lever en 2025, pour leurs besoins de trésorerie et de financements de leurs économies. L’information a été communiquée le 23 janvier par Umoa-Titres, lors de la clôture de son grand événement annuel de début d’année dénommé « Rencontres du marché des titres publics de l’Umoa », en abrégé REMTP.

Dans le détail, comme les années précédentes, le plus grand montant sera levé par la Côte d’Ivoire, qui compte mobiliser 3 700 milliards de FCfa de ressources sur ce marché. Le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger suivent avec chacun environ 1 000 milliards à lever. Le Bénin est censé emprunter sur ce marché à hauteur de 590 milliards de FCfa, le Togo pour 481 milliards et la Guinée Bissau, pour une enveloppe de 262 milliards de Francs Cfa. Ces montants seront levés par adjudication, la voie d’émission de BAT et d’OAT la plus utilisée par les Etats et qui se définit comme une technique permettant l’acquisition de ressources par un système d’enchères. 1 395 milliards de FCfa seront quant à eux mobilisés par syndication (Les opérations de syndications financières concernent surtout le placement d'un emprunt obligataire auprès d'investisseurs ou la mutualisation d’un financement bancaire).

Ce marché régional sur lequel les Etats peuvent solliciter des financements sous forme de bons assimilables du Trésor (BAT, titres de créances à court terme émis par l’Etat par voie d’adjudication) ou des Obligations assimilables du Trésor (titres de créances à moyen et long terme émis par l’Etat par voie d’adjudication), reste donc dans une dynamique haussière, s’agissant des montants mobilisés qui sont en constante progression. 7.187 milliards mobilisés en 2023, 8.127 milliards en 2024 et 10.700 milliards attendus cette année.

Le directeur de l’UMOA Titres, institution régionale créée pour gérer le marché des titres publics au sein de la zone UEMOA, Oulimata Ndiaye Diassé, s’est réjouie de cet approfondissement régulier du marché, qui offre aux pays de la zone Uemoa davantage de ressources à lever pour leurs projets de développement ou leurs besoins de trésorerie, tout en annonçant des innovations qui seront introduites avec pour objectifs d’approfondir davantage ce marché en élargissant la base des investisseurs, de sorte à collecter davantage de ressources face aux besoins sans cesse croissants des Etats confrontés, par ailleurs, à la rareté et à la cherté de l’agent sur les marchés internationaux de capitaux.

Autre bonne nouvelle, annoncée cette fois par le régulateur, le président de l’Autorité du marché financier de l’Umoa, Badanam Patoki en l’occurrence : l’ouverture très prochaine, en principe cette année, d’un Fonds de protection des épargnants qui devrait rassurer les épargnants tout en en attirant de nouveaux. En revanche, l’important et stratégique chantier de l’harmonisation de la fiscalité des titres publics dans la zone Uemoa, qui devrait être un vrai Game Changer pour ce marché régional de la dette souveraine encore en proie à diverses contraintes réglementaires à la peau dure, reste velléitaire. « Il ne faut pas qu’on lâche. Il faut qu’on y aille ». L’exhortation à fort relent de supplique du régulateur sera-t-elle suivie d’effet, cette fois ? Umoa-Titres l’espère fortement, quand les investisseurs, eux, attendent de voir.



Le 23/01/25 à 14:48
modifié 23/01/25 à 14:57