Bonne gouvernance: La Habg a enregistré 1 244 déclarations de patrimoine en 2024
Du 1er janvier au 31 décembre 2024, la Haute autorité pour la bonne gouvernance (Habg) a réceptionné, au total, 1 244 déclarations de patrimoine de prise de fonction, portant le nombre de déclarations de patrimoine reçues depuis 2015 à 9 457 sur 10 393 attendues, soit un taux de déclaration de prise de fonction de 90,99% contre 83, 03% au 31 décembre 2023.
C’est ce qu’a révélé, le mardi 28 janvier 2025, au Plateau, Dago Djiriga Désiré, directeur de traitement et de la déclaration du patrimoine à la Habg. Il était l’invité de la tribune d’échanges ‘’Tout savoir sur" du Centre d’information et de communication gouvernementale (Cicg).
Dago Djiriga Désiré a souligné que la Constitution, en son article 41, met à la charge des différents responsables publics l’obligation de déclarer leurs biens en début et fin de fonction. Les personnalités assujettis à cette obligation sont, entre autres, le Président de la République, le vice-Président, le président de la Habg et son personnel, les magistrats, les élus locaux, les directeurs de cabinet.
Le conférencier a ajouté qu’en 2024, l'institution a effectué des missions de sensibilisation dans les régions afin de permettre aux assujettis de déclarer leurs biens.
Ces missions ont permis, a-t-il indiqué, de collecter 532 déclarations de patrimoine. Il précisé que la loi prévoit des sanctions en cas de refus de déclaration de patrimoine.
« Au total, 237 mises en demeure par voie de commissaires de justice ont été servies aux assujettis retardataires. Parmi eux, 19 assujettis n’ayant pas respecté les délais de rigueur accordés ont vu leurs dossiers transmis au Pôle pénal économique et financier pour des poursuites judiciaires.
On peut citer les directeurs de cabinet, les directeurs des structures publiques, les responsables financiers des entreprises publiques", a déclaré Dago Djiriga.
L’envoyé du président Zorro Bi Ballo Epiphane a fait savoir aux journalistes et internautes que la Hagb a reçu 297 appels pour plaintes et dénonciations et 472 requêtes à travers la plateforme « Signalis » dont 354 ont fait l’objet d’analyse.
« Quatre enquêtes préliminaires portant sur des faits de corruption ont été achevées. Les conclusions des procès-verbaux ont été adoptées par le Conseil de la Hagb et transmises au procureur de la République du Pôle pénal économique et financier (Ppef), le 17 septembre 2024, pour des suites judicaires », a-t-il expliqué.
Non sans informer qu'une enquête de flagrance a été menée dans le secteur de la santé, notamment à l’Institut national d’hygiène publique (Inhp) de Treichville. A l’en croire, elle a abouti à l’interpellation de trois agents publics déférés au parquet près le Pôle pénal économique et financier, le 27 septembre.
Dago Djiriga est, par ailleurs, revenu sur l’importance de la bonne gouvernance pour l’économie ivoirienne. « Lorsqu’un pays est bien dirigé, cela renforce la confiance des investisseurs. L’Etat peut avoir accès à des ressources pour mettre en œuvre les différents programmes de développement du pays. C’est une nécessité pour un Etat qui aspire au développement », a-t-il laissé entendre.
Abordant le chapitre de la sensibilisation et de l'éducation, le conférencier a affirmé qu'une session de formation de 20 magistrats de cours et de tribunaux a été organisée "sur les conséquences, les risques de corruption, l'application des normes et principes de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption"
La Habg, faut-il le souligner, est une autorité administrative indépendante qui a pour mission de prévenir et lutter contre la corruption et les infractions assimilées, promouvoir la bonne gouvernance et participer à la moralisation de la vie publique. Elle est chargée, entre autres, d’élaborer et de mettre en œuvre la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, d’évaluer les instruments et mesures administratives en matière de prévention et de lutte contre ce fléau.