Sportivement : Taekwondo, le fleuron sportif en danger

Sportivement : Taekwondo, le fleuron sportif en danger

Le 05/02/25 à 09:51
modifié 05/02/25 à 10:37
C’est un secret de polichinelle ; le taekwondo, fleuron du sport ivoirien, va mal. Une illustration parfaite, l’assemblée générale ordinaire organisée, dimanche, au Centre sportif, culturel et des Tic ivoiro-coréen Alassane Ouattara.

Le premier exercice du genre depuis la prise en main de la fédération par le maire de Cocody, en 2021, a mis à nu le gros malaise qui mine la maison : mauvaise gestion des ressources humaines, des ressources financières et mauvaise gestion administrative.

Tout cela devant l’Union africaine de taekwondo (Aftu) qui avait dépêché un de ses vice-présidents, le Nigérian Jonathan Nnaji et son secrétaire général, le Sénégalais Balla Dièye et le ministère des Sports et du Cadre de vie représenté par Adama Doumbia, conseiller technique. Ça faisait honte de savoir qu’à ce jour, il y a de hauts responsables de ce pays qui n’ont pas la maîtrise de l’organisation d’une assemblée générale.

On a compris pourquoi depuis son élection, le comité directeur avait du mal à rendre compte à ses mandants. On a aussi compris pourquoi ils faisaient le guet pour empêcher l’accès à la salle à un groupe de journalistes libres.

Le commissaire aux comptes, Me Cham Boti Bi Irié, a fusillé l’assemblée générale. Il a relevé une grande proportion de dépenses non justifiées. Des fonds importants sur les deux exercices qui s’élèveraient à 90 020 025 francs en 2022 et 98 949 147 francs en 2023, soit un total de 188 969 172 F Cfa. Cette note finale du commissaire aux comptes a été faite après analyse des bilans financiers.

En outre, il ne s’est pas limité à relever les manquements du rapport financier de l’équipe du président Yacé. Il a fait des recommandations. « Tout taekwondo in appelé à faire des dépenses avec des fonds de la Fitkd doit avoir des justificatifs. Les caissières doivent signaler toute personne qui refuserait de remplir correctement les documents de retrait de fonds à la caisse », recommande Me Cham Boti qui a demandé au président en exercice de veiller à ce que chacun fasse correctement ce qu’il a à faire.

Avait-il vraiment besoin de donner des leçons aux personnalités qui entourent le président Yacé ? Ou de leur rappeler qu’un commissaire aux comptes ne travaille pas sous les ordres du président de l’association ? Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. La Fitkd navigue à vue. Le sport n’est plus un simple jeu. Et cela, beaucoup de dirigeants ne l’ont pas encore intégré.

Si rien n’est fait, on reviendra pleurer quand il n’y aura aucun candidat ivoirien aux Jeux olympiques. Pendant qu’on y est ; où en est-on avec la Task force recommandée par la Fédération mondiale de taekwondo ? Ce groupe de travail conduit par le ministère des Sports et composé du Comité national olympique (Cno) et des deux parties antagonistes devait aider à régler la crise.

Mais contre toute attente, la tutelle qui devait être soucieuse de ce qui se passe dans la maison a décidé de jeter de l’huile sur le feu. En prenant le parti du bureau directeur décrié. Un parti pris flagrant observé lors de l’assemblée générale où le conseiller technique du ministre délégué, Adama Doumbia, a salué « le modèle de bonne gouvernance ( ?) », de l’équipe en place.

Pendant ce temps, plusieurs Ligues d’Abidjan et de l’intérieur du pays annoncent qu’elles se désolidarisent de l’équipe dirigée par Jean-Marc Yacé.


Le 05/02/25 à 09:51
modifié 05/02/25 à 10:37