Éditorial d'Adama Koné/Présidentielle 2025 : Je l’ai fait... ce rêve

Éditorial d'Adama Koné/Présidentielle 2025 : Je l’ai fait... ce rêve

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Le 10/02/25 à 15:12
modifié 10/02/25 à 16:07
Si la Coupe d'Afrique des nations (Can 2023) a duré un mois, du 13 janvier au 11 février 2024, deux dates ont singulièrement marqué les Ivoiriens.

Le 3 février, à la 89e minute, où la Côte d'Ivoire reprenait son destin en main, face au Mali et le 11 février, lors de la victorieuse finale contre le Nigeria. Oui, le pays a connu des sensations fortes. Il s'apprête à jouer un tout autre match, en octobre prochain. Sur le terrain politique cette fois. Et une fois encore, il attend un comportement digne de ses fils.

Sacré peuple ivoirien. Le samedi 3 février 2024 est entré dans l’histoire. Le lundi 3 février 2025, le concept 89’17, marquant l’an 1 de la délivrance du peuple ivoirien dans un match historique et épique, face au Mali, a été grandement célébré. Demain mardi 11 février, il sera question de revivre les souvenirs de la victorieuse finale de la Coupe d’Afrique des nations (2023), organisée par la Côte d’Ivoire. Le pays entretient ainsi sa mémoire.

Avec cette Can, tous les sentiments nous ont traversés. On a fait l’expérience de toutes les douleurs et on a vécu toutes les joies. « Si je n’étais pas née ivoirienne, j’allais épouser un Ivoirien », déclarait Nina Hamann Gavie, opératrice économique, le lundi 3 février dernier, devant son commerce, au regard de l’ambiance de cet anniversaire.

Un anniversaire tellement chaleureux que dans la nuit, ces évènements sportifs se sont prolongés dans un rêve. Seulement, cette fois, c’était une transposition sur le terrain politique. Et au lieu de rester couché pour continuer de rêver, j’ai décidé de me lever pour partager le rêve, avec l’intime conviction de le voir se réaliser.

C’est que, dans mon songe, l’élection présidentielle s’est déroulée sans accroc. Tout simplement parce que les Ivoiriens ont capitalisé sur l’humour, en banalisant cette consultation. A travers un déterminisme. Dans le rêve, en effet, les électeurs ont décidé de donner une leçon aux politiciens belliqueux.

Adoptant un slogan simple : « La paix, mon combat ! ». Car ils se sont rendu compte, au final, que les morts de la crise post-électorale de 2010-2011 n’ont pas eu la joie de savourer la victoire des Éléphants à la dernière Can. Ils ont réalisé que ces victimes n’ont pas vécu l’effervescence de « Djénéba djaba » ou l’audace de Zeinab Bancé.

C’est outre-tombe que leurs dépouilles ont vu pousser le troisième pont avec son magnifique échangeur de Marcory, le quatrième pont et le cinquième pont à haubans ou encore l’autoroute arrivant à Bouaké. Sans compter les nombreuses transformations socio-économiques des villes de l’intérieur.

D’ailleurs, ils ne verront pas la première ligne de métro en Côte d’Ivoire. Ils n’ont pas eu cette chance de voir leur salaire débloqué après plusieurs décennies, d’observer la montée du Smig à 75000 FCfa et de bénéficier de toutes les primes et autres avantages accordés aux fonctionnaires, travailleurs et retraités du pays. Pour ceux qui étaient en quête d’emploi, ils n’auront pas bénéficié du Plan social du gouvernement, qui met la jeunesse au cœur de la transformation économique du pays.

La liste est longue. Mais on peut ajouter que les morts de la crise post-électorale (pour ceux qui sont de l’opposition), n’ont pas eu la chance de voir l’ancien Président, Laurent Gbagbo, regagner la Côte d’Ivoire et de l’accueillir. De savoir que le 14 février prochain, il fêtera la Saint-Valentin avec sa nouvelle compagne.

Tout comme de constater qu’il a remis « une enveloppe », pourtant historique, à Pascal Affi N’Guessan. Le changement spectaculaire-générationnel à la tête du plus vieux parti politique de la Côte d’Ivoire, fait partie des faits dont ils ne seront jamais témoins.

Avec ses implications contradictoires depuis ce vendredi 7 février, qui laissent entrevoir des joutes juridiques à l’horizon. Toujours dans mon sommeil, les Ivoiriens ont constaté que la catégorie des prisonniers pour lesquels les responsables politiques se battent sont les personnages connus, populaires et proches d’eux.

Le tournant du songe a été la prise de conscience que la population électorale est d’environ neuf millions d’électeurs. Dans le rêve, les Ivoiriens ont compris qu’un gouvernement ne compte en moyenne qu’une quarantaine de membres. Que les postes de responsabilité étatique, exclusivement nominatifs, ajoutés au gouvernement, sont en réalité une goutte d’eau dans la mer (neuf millions d’électeurs).

Par conséquent, ces dirigeants ne peuvent pas s’élire eux-mêmes, de par leur nombre, électoralement insignifiant. Conclusion, le vrai pouvoir, c’est dans la main du peuple, sous la bienveillance du Tout-Puissant, le Seigneur. C’est cette masse laborieuse, par son effectif, et c’est la loi du grand nombre, confie la puissance au pouvoir.

C’est ainsi que le peuple ivoirien a pris la résolution, dans ce rêve, de préserver sa vie et de démontrer que la minorité ne peut en imposer à l’écrasante majorité qu’il représente. Puisqu’en définitive, c’est lui, en masse, qui donne l’opportunité aux dirigeants de conduire sa destinée.

L’élection étant le seul moment où il exerce en toute responsabilité ce pouvoir. Les Ivoiriens ont donc choisi d’aller, le 25 octobre 2025, aux urnes, en chantant, avec des fleurs à la main, la joie dans le cœur. En transposant l’esprit d’union, de solidarité et de convivialité de la Can sur le terrain politique.

Avec dans la tête, comme sur les vêtements, ce slogan qui nous rassemble, le concept « La paix, mon combat ! ».

Surprenant agréablement, aussi bien les hommes politiques que les partenaires internationaux. J’ai voulu partager ce rêve prémonitoire, pour qu’en face de la « digba » crainte que développent certaines chapelles politiques, se dresse une « doumgba » détermination à une consultation apaisée. Pour que chaque citoyen vive la joie et la bénédiction d’être en vie et de vivre en Côte d’Ivoire.


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modifié 10/02/25 à 16:07