Micro-trottoir : Un an déjà que la Côte d'Ivoire devenait championne d’Afrique
« Le premier fait marquant pour moi, c'est la cérémonie d'ouverture. Riche en couleurs, un premier élément de fierté. Ensuite, ce sont les différents rebondissements au niveau sportif et enfin la communion entre les peuples. Cette Can sera difficile à égaler parce qu'elle était unique. »
Zoom Diakité, journaliste sportif (Radio Treichville) : « Nous sommes passés par toutes les émotions »
« Cette Can jouée en terre ivoirienne, fut riche en émotions. Couvrir une Can est un élément essentiel dans la carrière d'un journaliste sportif. Nous sommes passés par toutes les émotions. Nous avons côtoyé la chaleur humaine, les frissons des stades. Ce sont des moments qui renforcent notre passion pour le métier. Il fallait être endurant, avoir rapidement les informations pour les livrer à ma rédaction. L'interaction avec les confrères venus des autres pays nous ont apporté beaucoup. Nous avons acquis beaucoup d’expériences. »
Zran Ange, professeur d’anglais et de marketing : « Tout a commencé après le miracle de Yamoussoukro »
« Moi, le match qui m’a le plus marqué, c’était le match Côte d'Ivoire vs Sénégal à Yamoussoukro. Cette rencontre m’a vraiment plu. On n’était pas favori. On a fini par "manger" la chair des lions de la Terranga aux tirs au but et on a regagné confiance après un départ catastrophique. Un miracle ! ».
Youssouf Soro, agent de santé : « La finale face au Nigeria nous enseigne l'humilité »
« Notre belle entrée dans la compétition, battant l'équipe de la Guinée-Bissau avec un grand Krasso, je n'oublierai pas. La défaite en phase de poule face aux Équato-guinéens, nous ne pouvons de sitôt l'oublier, car ce n'était pas simple, je le dis. Le match où le Maroc bat la Zambie pour nous ressusciter et qui nous permet d'être en 8ᵉ de finale face au Sénégal, pour moi, était le match le plus attendu. Notre qualification contre le Sénégal, c'était superbe ! En dehors des rectangles verts, le peuple ivoirien a défini son l'hymne national aux yeux du monde entier. Nous pouvons être une fois de plus fiers de nous-mêmes. La finale face au Nigeria nous enseigne l'humilité. La fin d'une chose qui fera pleurer commence par faire rire. »
Gbamélé Kouamé Messie Israël, agent des finances : « Ce sacre signifie que le découragement n’est pas ivoirien »
« Lors de la finale, j'étais découragé au vu de la prestation des Pachydermes à la première mi-temps. Dans ma pensée, je me demandais "si c'est pour perdre en finale, pourquoi on n'est pas resté dans ‘’la tombe'’ (l’humiliation dès la phase de poule). En deuxième mi-temps, malgré l'égalisation, je doutais encore et puis on a marqué le deuxième but. Même avec le deuxième but je doutais toujours (rires), car j'attendais le coup de sifflet final. Et au coup de sifflet final, j'étais en joie. J'ai été motivé par le scénario du tournoi. Ce qui veut dire quelle que soit ta situation, il faut avoir la foi et il ne faut pas se décourager. »
Bernard Gourmelen, coach français et auteur du livre "Football, passion ivoirienne" : « Les choix tactiques du sélectionneur Emerse Faé m’ont vraiment marqué »
« Concernant la Can gagnée par les Eléphants, ce qui m'a le plus marqué est l'invraisemblable renversement de situation quand cette sélection au bord du gouffre de l’élimination change d'entraîneur, en passant d'un "vieux marabout" européen (Français) à un jeune entraîneur du pays, ancien joueur professionnel et beaucoup plus proche des joueurs "générationnellement" parlant. Il a su positionner son équipe offensivement pour non plus jouer pour ne pas perdre (voir les options défensives de Gasset ! Ce qui n'est pas le cas dans le football issu des quartiers dont sont issus beaucoup des joueurs de la sélection des Éléphants), mais pour attaquer et jouer pour gagner. Ces changements dans les options de jeu ont entraîné des changements dans les attitudes des joueurs mis devant l'obligation nationale de ne pas disparaître dès le 1ᵉʳ tour éliminatoire. Ainsi, certains joueurs ont pu exprimer leurs talents comme l'ailier gauche Adingra et l'excellent milieu de terrain, Séri Jean Mickael, puis le retour d'Haller a été déterminant, même sur une jambe ! Emerse Faé a montré qu'un coach du "pays" pouvait très bien manager la sélection nationale de son pays, comme avant lui, celui du Sénégal ou du Cameroun. »