
Sommet d’action sur l’IA/Méthodologie d’évaluation: Kalil Konaté présente le plan de la Côte d’Ivoire
En effet, l’Unesco a demandé aux États d’appliquer (« à titre volontaire ») cette recommandation en prenant des mesures appropriées, législatives « conformes aux pratiques constitutionnelles et aux structures de gouvernance de chaque nation ».
En d’autres termes, l’Unesco a recommandé aux États de prendre en compte l’éthique dans la pratique de l’Ia. La Côte d’Ivoire s’est donc engagée dans cette démarche en adoptant la méthodologie d’évaluation de l’état de préparation (RAM, sigle en anglais "Readiness Assessment Methodology") pour une Intelligence artificielle éthique et inclusive.
« Le 13 septembre 2023, à Abidjan, la Côte d’Ivoire a réaffirmé son engagement en faveur de la mise en œuvre de la recommandation sur l’éthique de l’Intelligence artificielle de l’Unesco, adoptée en novembre 2021 aux côtés de 193 autres États membres. Cette initiative mondiale fournit un cadre normatif essentiel pour encadrer le développement et l’utilisation de l’Ia, tout en maximisant ses opportunités et en atténuant ses risques. Dans cette dynamique, la Côte d’Ivoire a opté pour la méthodologie d’évaluation de l’état de préparation, une approche inclusive et participative permettant d’évaluer son niveau de préparation et d’identifier les actions prioritaires pour une gouvernance éthique de l’Ia adaptée à ses réalités nationales », a expliqué le ministre Kalil Konaté.
Ayant intégré l’Ia dans sa transformation numérique, la Côte d’Ivoire, sous l’impulsion du Président Ouattara, a réaffirmé son engagement envers la recommandation sur l’éthique de l’Ia de l’Unesco, le 13 septembre 2023. Avec à la clé, plusieurs activités lancées en faveur de l’IA.
Concrètement, un écosystème d’acteurs clés a été mobilisé pour adopter une approche collaborative, une lettre d’intention a été signée entre la Haute autorité de la bonne gouvernance, le ministère de la Transition numérique et de la Digitalisation et l’Unesco, le 30 septembre 2024 ; les travaux sur les stratégies nationales d’Ia ont été lancés ; un consultant international a évalué la RAM, identifiant les forces et défis du pays ; les stratégies nationales ont été finalisées avec l’appui de l’Unesco et la remise officielle des stratégies et du rapport RAM, dans les prochains jours.
En somme, l’expérience ivoirienne, à en croire le ministre Kalil Konaté, montre l’importance de la collaboration pour une gouvernance éthique et inclusive de l’IA. « L’expérience ivoirienne démontre que la mise en œuvre de la Ram est un processus structurant nécessitant une collaboration étroite entre acteurs nationaux et internationaux. Si des défis subsistent en matière de gouvernance et d’infrastructures, notre engagement est total pour faire face à ces enjeux avec une approche concertée et des investissements adaptés... Ensemble, nous bâtirons un écosystème numérique éthique, inclusif et au service du progrès humain », a-t-il conclu.
Il a exprimé sa gratitude aux responsables de l’Unesco et à tous les partenaires pour leur soutien indéfectible à la Côte d’Ivoire sur le chemin du numérique, de la digitalisation et de l’IA. Par ailleurs, le ministre Kalil Konaté était accompagné de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, Maurice Bandaman et de la représentante permanente de la Côte d’Ivoire près de l’Unesco, Prof. Ramata Ly-Bakayoko ainsi que des membres de son cabinet.
envoyée spéciale à Paris
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Intelligence artificielle inclusive et durable : Les priorités des Chefs d’État
Co-présidé par la France et l’Inde, le Sommet des Chefs d’État de l’action sur l’IA a pris fin le 11 février 2025, par l’adoption de la Déclaration de Paris, contenant des recommandations, mais aussi des priorités pour développer durablement cette nouvelle technologie.

Des participants d’une vingtaine de pays, dont des dirigeants gouvernementaux, des organisations internationales, des représentants de la société civile, du secteur privé et des communautés universitaires et de recherche se sont donc réunis à Paris, les 10 et 11 février 2025, pour organiser le Sommet d’action sur l’Ia.
Bien conscients que le développement rapide des technologies d’IA représente un changement de paradigme majeur, impactant les populations et les économies.
Ainsi, conformément au Pacte de Paris pour les personnes et la planète et aux principes selon lesquels les pays doivent s’approprier leurs stratégies de transition numérique, les participants ont identifié des priorités et lancé des actions concrètes « pour faire progresser l’intérêt public et réduire la fracture numérique en accélérant les progrès vers les Odd. Nos actions reposent sur trois grands principes scientifiques, des solutions - axées sur des modèles d’Ia ouverts conformes aux cadres nationaux - et des normes politiques conformes aux cadres internationaux », lit-on dans la déclaration finale issue du sommet.
Ainsi, les principales priorités sont, entre autres, la promotion de l’accessibilité de l’IA pour réduire la fracture numérique ; l’option d’une IA ouverte, inclusive, transparente, éthique, sûre et digne de confiance, en tenant compte des cadres internationaux pour tous ; l’accélération de l’innovation dans l’Ia en favorisant « les conditions de son développement et en évitant la concentration du marché qui favorise la reprise et le développement industriels ».
Les Chefs d’État ont aussi encouragé le déploiement de l’IA qui façonne positivement l’avenir du travail et des marchés du travail et offre des opportunités de croissance durable ; le renforcement de la coopération internationale pour promouvoir la coordination dans la gouvernance internationale de l’IA.
Pour répondre à ces priorités, les dirigeants du monde ont lancé une importante plateforme et incubateur d’IA d’intérêt public, pour soutenir, amplifier et réduire la fragmentation entre les initiatives publiques et privées existantes sur l’IA d’intérêt public et réduire la fracture numérique.
Ce qui passe par de grands investissements dans la formation, les infrastructures et surtout la mise en place d’un cadre de discussion internationale sur l’IA et l’environnement ainsi que par la création d’un observatoire sur l’impact énergétique de l’IA avec l’Agence internationale de l’énergie.
Emmanuel Macron et ses pairs promettent « des projets de biens publics numériques, d’assistance technique et de renforcement des capacités en matière de données, de développement de modèles, d’ouverture et de transparence, d’audit, de calcul, de talent, de financement et de collaboration pour soutenir et cocréer un écosystème d’IA digne de confiance faisant progresser l’intérêt public de tous, pour tous et par tous ».