
Production de mangue : Bientôt une unité de transformation de 10 000 tonnes par an
10 000 tonnes de mangues fraîches par an.
Démarré en 2018, le Padfa prendra fin en 2026, après avoir bénéficié d’une année supplémentaire. Financé à hauteur de 43 milliards de FCfa, le programme intervient sur trois chaînes de valeur : le riz, la mangue et le maraîchage. Avec pour mission essentielle d’accompagner la production, la transformation et la commercialisation de ces trois spéculations.
Dans le cadre du présent projet, le Programme d’appui au développement des filières agricoles apporte une plus-value à ces actions dans la transformation de la mangue. Il a à son actif, l’accompagnement des unités de transformation de la mangue séchée. Or les pertes se chiffrent toujours à plusieurs tonnes.
L’on indique que sur les 100 000 tonnes de mangues fraîches produites chaque année dans les cinq principales régions de production qui sont le Gbêkê, le Hambol, la Bagoué, le Poro et le Tchologo, environ 30 à 35 000 tonnes sont exportées. Un taux de 30 à 40 % de pertes post-récolte est également enregistré. Ce qui, de l’avis des spécialistes, est énorme et représente un manque à gagner pour les producteurs.

D’où la nécessité d’apporter une réponse forte et durable, à travers la construction de l’usine de transformation de la mangue en jus. « Nous avons commencé par les unités de séchage, mais le volume demeure assez modeste. Nous nous sommes dit qu’avec une unité de transformation de mangue en jus et purée, ceci pourrait représenter une réponse forte. Les études menées en 2022, avec les cabinets Ernst & Young et 2M Invest, ont démontré que le projet est faisable, viable et rentable, avec un coût estimé à 14 milliards d’investissement pour un traitement de 10 000 tonnes de mangues fraîches par an », confie Edja Messou, coordonnateur du Pafda.
Mobilisation des acteurs
Pour se donner les moyens d’atteindre les objectifs à travers la mise en œuvre effective du projet, le Padfa a entrepris un certain nombre d’actions, pour la mobilisation des acteurs. Un premier atelier organisé en 2023 a permis de restituer l’étude de faisabilité de l’usine de transformation de la mangue aux acteurs de la filière et au ministère de tutelle.
Le Padfa ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Les partenaires techniques qui connaissent le métier de transformation et des partenaires financiers ont été également sollicités. Ainsi, il s’est tenu en décembre 2024, avec la participation de la Chambre de commerce et d’Industrie, le patronat ivoirien, des acteurs privés venus d’Italie, du Burkina Faso, du Mali. En plus de nombreux acteurs privés locaux mobilisés par la Chambre de commerce ivoirienne.
L’occasion a été mise à profit pour présenter la viabilité, la rentabilité du projet, afin de bénéficier de plusieurs investissements. Sur le plan local, le conseil régional du Tchologo s’est fermement engagé à accompagner le projet.
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Edja Messou, coordonnateur du Pafda : « Le choix de la ville de Ferké est stratégique »

Qu’est-ce qui a motivé le choix de la ville de Ferké ?
Le choix de Ferké est stratégique parce que les études ont démontré que les cinq régions que nous couvrons produisent 100 000 tonnes de mangue fraîche. Et la région de Tchologo, à laquelle appartient Ferké, est la deuxième région de production après le Poro. Donc c’est autant de quantité de mangues qui peuvent être captées par cette unité de transformation. Je pense que le choix relève de la capacité de Ferké à approvisionner l’unité de transformation en matière première. Il y a aussi le potentiel de développement de Ferké avec le Port sec qui arrive, qui va littéralement développer la zone. Sans oublier la mobilisation des acteurs autour de cette unité, le conseil régional, les acteurs de production et aussi le leadership de la Chambre de commerce qui veut fédérer autour d’elle les potentiels investisseurs. Ce sont de nombreux atouts que présente ce projet pour Ferké, le district des Savanes et je dirais même pour la Côte d’Ivoire.
Quelles sont les retombées de ce projet pour les communautés locales et au-delà, pour la Côte d’Ivoire ?
La première retombée, c’est la création d’emplois. Quand vous créez une unité de transformation moderne, vous créez énormément d’emplois : ce sont plus de 300 emplois directs qui seront créés et qui permettront d’employer les jeunes de la région. C’est aussi l’amélioration des revenus des petits producteurs parce que quand vous avez une unité de transformation de mangue, c’est un débouché que vous créez. Donc, les gens savent où vendre désormais leurs produits. C’est une source de motivation pour les petits producteurs d’améliorer leurs productions puisqu’ils savent où ils peuvent vendre à des prix intéressants.
Avec l’implantation de l’usine dans la région, il y aura l’accompagnement des producteurs en termes de bonnes pratiques de production, d’appui conseil pour pouvoir disposer du produit régulièrement. Ce sont donc des retombées, en termes d’amélioration des revenus de la population et de création de richesse pour les potentiels investisseurs. L’étude a démontré que le projet est totalement rentable. En moins de cinq ans, les investisseurs pourront avoir le retour sur leurs investissements, ce qui est souvent rare pour de tels projets. Par conséquent, c’est une invite aux investisseurs à s’activer pour intégrer rapidement la mise en œuvre de ce projet à travers la Chambre de commerce.
Propos recueillis par