Éditorial d'Adama Koné/Indiscipline des deux roues : La mort en vitesse
Sur la route du développement, la Côte d'Ivoire enregistre un bond spectaculaire en matière d'infrastructures routières. Le pays peut se vanter de disposer d'un réseau moderne, mais ce n'est pas tout : il est en chantier. Et ce ne sont surtout pas les Abidjannais qui diront le contraire. Seulement, ce développement des infrastructures doit s'accompagner d'un changement de mentalité. Car le constat est souvent regrettable sur les voies ivoiriennes.
Bonne arrivée, c’est mieux que bonne guérison ». Mais aussi par cascades, « bonne guérison, c’est mieux que repose en paix ». Le dimanche 16 février dernier, à la descente de l’échangeur en face de Fraternité Matin, le spectacle était affectant. Vers 16h, un corps couvert de sac de jute gît sur la chaussée. Un motocycliste percuté par un car de transport interurbain. Encore une moto impliquée dans un accident mortel.
Depuis quelque temps, les motos foisonnent dans la capitale économique. Oui, ces engins sont nombreux. On les voit partout. Là n’est pas le problème. Ce qui les caractérise, c’est le grand mépris des règles de la circulation que les utilisateurs de ces deux roues affichent. Ils ne portent pas de casque. Ils sont toujours pressés. Ils n’observent pas les feux tricolores. Ils effectuent les manœuvres les plus dangereuses.
Dépassant sans prendre le soin de s’assurer qu’il n’y a pas de danger. C’est aussi eux qui font du slalom entre les voitures en toute inconscience. Sans compter ceux qui se mettent à trois sur un siège de deux places. Si la moto permet d’aller vite en cas d’embouteillage, il convient de rappeler cet adage qui dit qu’il vaut mieux arriver en retard à un rendez-vous que d’aller dans l’au-delà en avance. L’âge des occupants des deux roues fait penser aussi à une immaturité coupable.
Ces engins sont devenus un des dangers les plus permanents sur les routes abidjanaises. En cas d’accrochage, les occupants sont immédiatement en contact avec la chaussée, même s’ils portent des casques. En fin de semaine, on peut les voir, en groupe, sur la route de Grand-Bassam, s’adonner à des scènes de cascades mortelles, en sens inverse.
Il est temps que les autorités concernées se penchent sérieusement sur le sujet. Il a été décidé de leur interdire le boulevard Giscard d’Estaing. C’est bien. Mais il faut aller plus loin. Avoir, par exemple, des brigades mobiles pour mettre de l’ordre. Car les deux roues n’hésitent pas à faire demi-tour, à la vue des forces de l’ordre ou même de foncer sans s’arrêter alors qu’elles ont été sifflées.
Le nombre de motocyclistes prend des proportions qu’il faut, dès maintenant, arriver à maîtriser. Le ministère a réussi à imposer le port de la ceinture aux automobilistes et à leurs passagers. C’est un véritable succès. La même rigueur peut être de mise pour obliger les motocyclistes à respecter le code de la route.
Quant aux autres usagers de la route, les automobilistes, l’impatience et le manque de courtoisie sur les routes amplifient les embouteillages. Avec un peu de discipline, tout le monde peut arriver à bon port. Il vaut mieux perdre une minute dans la vie que de perdre la vie en une minute. En effet, les statistiques sur les accidents en Côte d’Ivoire montrent la dangerosité des routes.
En 2023, la route a fait plus de mille morts. Pour la même année, on a dénombré 37 accidents par jour. Tout récemment, en 2024, le dernier trimestre a été très meurtrier, avec une hausse de 14% des accidents. En 2022, les accidents de la circulation ont été estimés à 16 790.
De manière générale, on observe une augmentation des accidents de la route entre 2000 et 2020, avec un pic de 14 084 accidents, dont 1614 tués et 21 201 blessés en 2021 contre 12 874 en 2020. Il y a eu 12 553 accidents en 2018 et 10 718 en 2016. Selon le ministre des Transports, Amadou Koné, les accidents de la route causent des pertes de plus de 300 milliards de FCfa à l’économie nationale. Sur la période 2011-2021, près de 200 milliards de FCfa ont été consacrés à la prise en charge médicale des blessés.
À en croire les experts, la Côte d’Ivoire perd une part considérable de son Produit intérieur brut (Pib) chaque année, du fait des accidents de la circulation.
Le ministre des Transports, Amadou Koné, a donc décidé de mettre fin à la mort en vitesse. Il veut tirer le frein à main. Le 14 février dernier, il était à Adjamé, à la gare routière. Deux jours après, il s’est retrouvé à Yamoussoukro. Le ministre est ainsi engagé dans une campagne contre les fléaux de la route qui endeuillent les familles.
Face aux transporteurs, il a tenu chaque fois un langage de vérité. Morceau choisi : « On va durcir les mesures sur les véhicules qui tuent les Ivoiriens. Il faut se mettre en règle. Il faut qu’on se parle franchement. Il ne faut pas penser que, comme tu as porté bague, ça va te protéger. Comme tu as lavé quelque chose contre accident, ça va te protéger. Que celui qui est mort, son féticheur n’était pas bon, et que c’est pour toi qui est bon. Il ne faut pas croire que tout ce qui vous arrive, c’est la volonté de Dieu. On est tous croyant. Mais Dieu dit de ne pas se suicider. Si tu prends une moto que tu ne portes pas de casque et tu te dis si je meurs, c’est la volonté de Dieu, mais si tu es mort, c’est que tu t’es suicidé, car on t’a dit si tu ne portes pas de casque et que tu fais un accident, tu peux mourir. Dieu n’a pas créé quelqu’un pour qu’il se suicide. Il faut laisser tout ça, il faut être prudent sur les routes ». Bonne route à chacun.
Depuis quelque temps, les motos foisonnent dans la capitale économique. Oui, ces engins sont nombreux. On les voit partout. Là n’est pas le problème. Ce qui les caractérise, c’est le grand mépris des règles de la circulation que les utilisateurs de ces deux roues affichent. Ils ne portent pas de casque. Ils sont toujours pressés. Ils n’observent pas les feux tricolores. Ils effectuent les manœuvres les plus dangereuses.
Dépassant sans prendre le soin de s’assurer qu’il n’y a pas de danger. C’est aussi eux qui font du slalom entre les voitures en toute inconscience. Sans compter ceux qui se mettent à trois sur un siège de deux places. Si la moto permet d’aller vite en cas d’embouteillage, il convient de rappeler cet adage qui dit qu’il vaut mieux arriver en retard à un rendez-vous que d’aller dans l’au-delà en avance. L’âge des occupants des deux roues fait penser aussi à une immaturité coupable.
Ces engins sont devenus un des dangers les plus permanents sur les routes abidjanaises. En cas d’accrochage, les occupants sont immédiatement en contact avec la chaussée, même s’ils portent des casques. En fin de semaine, on peut les voir, en groupe, sur la route de Grand-Bassam, s’adonner à des scènes de cascades mortelles, en sens inverse.
Il est temps que les autorités concernées se penchent sérieusement sur le sujet. Il a été décidé de leur interdire le boulevard Giscard d’Estaing. C’est bien. Mais il faut aller plus loin. Avoir, par exemple, des brigades mobiles pour mettre de l’ordre. Car les deux roues n’hésitent pas à faire demi-tour, à la vue des forces de l’ordre ou même de foncer sans s’arrêter alors qu’elles ont été sifflées.
Le nombre de motocyclistes prend des proportions qu’il faut, dès maintenant, arriver à maîtriser. Le ministère a réussi à imposer le port de la ceinture aux automobilistes et à leurs passagers. C’est un véritable succès. La même rigueur peut être de mise pour obliger les motocyclistes à respecter le code de la route.
Quant aux autres usagers de la route, les automobilistes, l’impatience et le manque de courtoisie sur les routes amplifient les embouteillages. Avec un peu de discipline, tout le monde peut arriver à bon port. Il vaut mieux perdre une minute dans la vie que de perdre la vie en une minute. En effet, les statistiques sur les accidents en Côte d’Ivoire montrent la dangerosité des routes.
En 2023, la route a fait plus de mille morts. Pour la même année, on a dénombré 37 accidents par jour. Tout récemment, en 2024, le dernier trimestre a été très meurtrier, avec une hausse de 14% des accidents. En 2022, les accidents de la circulation ont été estimés à 16 790.
De manière générale, on observe une augmentation des accidents de la route entre 2000 et 2020, avec un pic de 14 084 accidents, dont 1614 tués et 21 201 blessés en 2021 contre 12 874 en 2020. Il y a eu 12 553 accidents en 2018 et 10 718 en 2016. Selon le ministre des Transports, Amadou Koné, les accidents de la route causent des pertes de plus de 300 milliards de FCfa à l’économie nationale. Sur la période 2011-2021, près de 200 milliards de FCfa ont été consacrés à la prise en charge médicale des blessés.
À en croire les experts, la Côte d’Ivoire perd une part considérable de son Produit intérieur brut (Pib) chaque année, du fait des accidents de la circulation.
Le ministre des Transports, Amadou Koné, a donc décidé de mettre fin à la mort en vitesse. Il veut tirer le frein à main. Le 14 février dernier, il était à Adjamé, à la gare routière. Deux jours après, il s’est retrouvé à Yamoussoukro. Le ministre est ainsi engagé dans une campagne contre les fléaux de la route qui endeuillent les familles.
Face aux transporteurs, il a tenu chaque fois un langage de vérité. Morceau choisi : « On va durcir les mesures sur les véhicules qui tuent les Ivoiriens. Il faut se mettre en règle. Il faut qu’on se parle franchement. Il ne faut pas penser que, comme tu as porté bague, ça va te protéger. Comme tu as lavé quelque chose contre accident, ça va te protéger. Que celui qui est mort, son féticheur n’était pas bon, et que c’est pour toi qui est bon. Il ne faut pas croire que tout ce qui vous arrive, c’est la volonté de Dieu. On est tous croyant. Mais Dieu dit de ne pas se suicider. Si tu prends une moto que tu ne portes pas de casque et tu te dis si je meurs, c’est la volonté de Dieu, mais si tu es mort, c’est que tu t’es suicidé, car on t’a dit si tu ne portes pas de casque et que tu fais un accident, tu peux mourir. Dieu n’a pas créé quelqu’un pour qu’il se suicide. Il faut laisser tout ça, il faut être prudent sur les routes ». Bonne route à chacun.