« Nous ne sommes pas réunis ici par simple convenance, ni pour nous contenter d’un exercice académique. Nous sommes ici pour bâtir, structurer et léguer aux générations futures une Afrique capable d’écrire sa propre trajectoire technologique, avec ses propres visions, ses propres outils et ses propres paradigmes. » C’est ainsi que le Dr Malik Morris Mouzou, Pdg de Liksoft, président du Conseil international de l’intelligence artificielle (Coniia), et initiateur des Journées de l’intelligence artificielle (Jia), a planté le décor à l’ouverture desdites journées. Qui se tiennent du mardi 25 au jeudi 27 février 2025, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire d’Abidjan-Cocody.

Pour ce spécialiste africain de renommée mondiale, le choix de l’Ia comme vecteur stratégique de la transformation économique et sociale résulte d’une « analyse fine » des dynamiques mondiales : l’avenir appartient aux nations qui maîtriseront les technologies de rupture et celles qui sauront anticiper les mutations, innover sans relâche et achever leur souveraineté numérique. C’est pourquoi, il a pris son bâton de pèlerin pour engager les jeunes africains à épouser résolument cette technologie qui révolutionne tous les secteurs d’activité.

« Nous vivons une époque où les lignes du progrès se redessinent avec une rapidité fulgurante. L’Ia n’est pas une simple innovation, elle est une révolution civilisationnelle, un bouleversement systémique qui impacte profondément toutes les sphères de nos sociétés. Elle est à la fois instrument de puissance et levier de prospérité. Elle transforme l’économie, reconfigure le marché du travail, redéfinit la gouvernance et interroge même nos valeurs éthiques et philosophiques », a-t-il dit.

Fort de ce constat, le conseiller spécial du Président de la République togolaise a recommandé aux jeunes de ne pas être de simples consommateurs, mais de s’affirmer plutôt comme des producteurs de technologies, des bâtisseurs de solutions adaptées aux réalités et aux défis africains. « Nous devons en être les architectes, les concepteurs et les maîtres d’ouvrage », a-t-il conseillé.

Pour donner le ton, Malik Morris Mouzou dévoilera le 3 mars 2025, journée qu’il consacre à l’Ia africaine, la première voiture intelligente 100% électrique, 100% africaine. L’initiateur des Jia 2025 a conclu en lançant un appel à l’endroit des différents acteurs de la société. « Aux jeunes, armez-vous de savoir et osez entreprendre. Vous êtes les architectes de notre futur numérique. Aux entrepreneurs et innovateurs, développez les solutions locales. Vous êtes les catalyseurs de notre indépendance technologique. Aux décideurs politiques, créez les conditions favorables à cette avancée. Vous êtes les garants de notre souveraineté numérique. »

Au nom du ministre Ibrahim Khalil Konaté, Stéphane Coulibaly, directeur des startups, de l’innovation et du secteur privé en charge de la stratégie nationale de l’Ia et de la gouvernance des données, a apporté le soutien du ministère aux organisateurs des Jia 2025. Tout en annonçant que le gouvernement travaille sur une stratégie nationale de l’Ia de la gestion des données qu’il compte divulguer au mois de mars 2025.

Jessica Davis Ba, ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, a affirmé que son pays est déterminé à collaborer avec les partenaires qui partagent leur vision de l’Ia, en particulier la Côte d’Ivoire. « En travaillant ensemble, nous pouvons libérer l’innovation, favoriser la prospérité et défendre nos valeurs démocratiques communes », a-t-elle souligné, avant de préciser que la Côte d’Ivoire est un partenaire important pour les Etats-Unis dans cette aventure transformatrice.

Jerôme Ribiero, fondateur de Human AI et co-organisateur des Jia, a indiqué que sa présence à la cérémonie traduit un engagement, une volonté d’agir pour transformer l’avenir, mais surtout elle traduit une prise de conscience collective. « L’Ia n’est pas une option, elle est un levier stratégique de notre croissance, de notre compétitivité et de notre rayonnement international », a-t-il conclu.

Firmin NDri Bonfils