Violences basées sur le genre : Les femmes de Côte d’Ivoire disent non !

Des milliers de femmes ont pris part à cette marche citoyenne. (Ph: Franck YEO)
Des milliers de femmes ont pris part à cette marche citoyenne. (Ph: Franck YEO)
Des milliers de femmes ont pris part à cette marche citoyenne. (Ph: Franck YEO)

Violences basées sur le genre : Les femmes de Côte d’Ivoire disent non !

Le 01/03/25 à 13:59
modifié 01/03/25 à 14:41
Le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant a organisé le samedi 1er mars 2025, à Abobo, une marche de sensibilisation aux violences faites aux femmes et aux féminicides.

La ministre Nassénéba Touré et Kandia Camara, maire de la commune d’Abobo, par ailleurs présidente du Sénat, entourées de plusieurs dizaines de femmes et d’hommes, ont marché du rond-point d’Abobo Kennedy à la place Hamed Bakayoko de la mairie.

« Cette marche citoyenne plus qu’un simple rassemblement, est le symbole d’une société qui refuse de détourner le regard face à l’injustice dans une nation qui s’élève pour protéger ses mères, ses filles, ses sœurs et ses épouses », a déclaré Nassénéba Touré, soulignant que les violences basées sur le genre ne sont pas de simples faits divers, ce sont des drames humains, des vies brisées, des rêves anéantis.

« Votre présence ici aujourd’hui témoigne de votre engagement collectif pour dire non à ces violences. Je voudrais demander à toutes les femmes de lever le carton rouge qui dit stop à toute forme de discrimination et de violence contre les femmes et les filles en Côte d’Ivoire. Non à la violence, non aux féminicides », a indiqué la ministre.

Les femmes de Côte d’Ivoire sont désormais engagées dans la lutte contre les violences basées sur le genre. (Ph: Franck YEO)
Les femmes de Côte d’Ivoire sont désormais engagées dans la lutte contre les violences basées sur le genre. (Ph: Franck YEO)



Selon elle, à l’échelle mondiale, ce sont 35% des femmes qui ont subi des violences physiques ou sexuelles au cours de leur vie et dans 75% des cas, ces violences sont commises par des partenaires intimes.

« En Côte d’Ivoire, une femme sur trois a été victime de violences basées sur le genre. En 2023, ce sont 8662 cas de violences signalées et pris en charge par nos services dont plus de 500 cas graves, notamment des féminicides c’est-à-dire des femmes qui ont été purement et simplement tuées », a-t-elle déploré.

A l’en croire, ces statistiques ne sont pas de simples données, ce sont des vies brisées, des familles qui souffrent en silence. « Face à cette situation, le gouvernement agit sous la conduite éclairée du Président de la République, Alassane Ouattara. Des mesures concrètes ont été prises : le renforcement du cadre juridique pour protéger les victimes et punir les coupables, des campagnes de sensibilisation à l’échelle nationale pour briser le silence, changer les mentalités », a rappelé Nassénéba Touré.

Elle a exprimé sa gratitude à la Première dame Dominique Ouattara à travers sa fondation Children of Africa qui œuvre sans relâche pour soutenir les plus vulnérables et combattre les violences basées sur le genre.

Par son combat quotidien, dit-elle, la Première dame rappelle que chaque femme sauvée, chaque vie reconstruite est une victoire pour toute la nation. « A toutes les victimes, je vous dis ceci : vous n’êtes pas seules, l’Etat est vos côtés, nos partenaires sont aussi avec nous à vos côtés. Nous vous soutiendrons dans ce combat pour retrouver votre dignité, votre liberté. A tous les bourreaux, je veux être claire : vous n’échapperez pas à la justice. Vous serez traqués, arrêtés et jugés », a-t-elle prévenu.

« Aujourd’hui, nous marchons pour dire stop à l’impunité, stop à la banalisation des violences, stop aux Vbg. Mais cette marche n’est pas qu’un événement, elle doit marquer le début d’un mouvement collectif, un engagement renouvelé. Face à ces actes odieux qui brisent des vies, le silence n’est plus une option, les règlements à l’amiable ne sont pas une solution. Quand bien même le bourreau est un conjoint, un compagnon ou un proche, nous devons avoir le courage de dénoncer », a insisté Nassénba Touré.

Les femmes ont brandi le carton rouge pour dire non aux violences basées sur le genre. (Ph: Franck YEO)
Les femmes ont brandi le carton rouge pour dire non aux violences basées sur le genre. (Ph: Franck YEO)



A sa suite, le maire Kandia Camara, par ailleurs présidente du Sénat, a indiqué que cette marche était nécessaire. « L’événement qui nous réunit ici, ne touche pas que les femmes, cela touche tous les Ivoiriens. Parce que toutes les femmes victimes sont nées d’un père et d’une mère. Donc les hommes sont aussi concernés », a justifié Kandia Camara.

Le Sénat, la haute chambre du parlement ivoirien, dit-elle, se tient aux côtés de toutes les victimes de violence basée sur le genre. « Je voudrais dire à la ministre qu’elle peut compter sur le Sénat. Toutes les lois en faveur de la protection des femmes, des hommes et des enfants qui nous parviendront au Sénat, seront votées. Et tous les projets de loi qui nous parviendront pour condamner avec la dernière énergie tout acte de violences basées sur le genre, seront transformés en loi », a promis la présidente de la chambre haute du parlement ivoirien.

A l’occasion, Kandia Camara a demandé aux parents de s’occuper davantage de l’éducation et de l’encadrement de leurs progénitures. « Un enfant de 13 ans qui tente d’assassiner une personne, cela veut dire que cet enfant n’a pas reçu d’éducation. Ne laissez pas les enfants faire ce qu’ils veulent », a-t-elle exhorté.

Mme Danitza Tonga a lu la motion de soutien à la marche et l’engagement des femmes à œuvrer pour une Côte d’Ivoire sans violences basées sur le genre.



Le 01/03/25 à 13:59
modifié 01/03/25 à 14:41