Colloque Fespaco 2025/L’IA au service du cinéma africain : Un outil à adapter aux réalités culturelles

Dr Valentine Palm/Sanou, coordonnatrice scientifique du colloque
Dr Valentine Palm/Sanou, coordonnatrice scientifique du colloque
Dr Valentine Palm/Sanou, coordonnatrice scientifique du colloque

Colloque Fespaco 2025/L’IA au service du cinéma africain : Un outil à adapter aux réalités culturelles

Le 01/03/25 à 09:17
modifié 05/03/25 à 08:21
Le deuxième jour du colloque organisé par le comité d’organisation du FESPACO et l’Université Joseph-Ki-Zerbo, le mardi 25 février 2025 à Ouagadougou, a été marqué par des discussions autour de l’intelligence artificielle (IA) et son impact sur la création cinématographique en Afrique. Parmi les intervenants, Marie Nadège Tsogo, doctorante à l’Université de Bayreuth en Allemagne, a exposé les avantages et les risques liés à l’usage de cette technologie dans l’industrie du cinéma.

Sous le thème « Forger l’avenir du cinéma africain – Formation des cinéastes à l’ère de l’intelligence artificielle », elle a souligné l’apport de l’IA dans la formation des jeunes cinéastes africains, en particulier dans les domaines de l’écriture de scénarios, de la production et de la distribution des œuvres. Selon elle, les algorithmes peuvent constituer des outils précieux pour affiner les scénarii, améliorer la caractérisation des personnages et enrichir le contenu des films.

Cependant, si l’IA ouvre de nouvelles perspectives, elle comporte aussi des risques, notamment pour l’authenticité des récits africains. La chercheuse a mis en garde contre une dépendance excessive à cette technologie, qui pourrait entraîner une standardisation des productions au modèle occidental, au détriment des spécificités culturelles africaines.

« Il est essentiel de croiser l’IA avec l’intelligence africaine et les savoirs ancestraux afin de préserver l’identité culturelle de nos œuvres », a-t-elle plaidé. Une opinion partagée par Vivien Emmanuel Tomi, producteur togolais et promoteur du Festival international du film et des arts du développement (FIFARD), qui a souligné que l’IA, en l’état actuel, dispose de peu de données sur la culture africaine. Pour lui, si les nouvelles générations de cinéastes s’appuient exclusivement sur cet outil, elles risquent de s’éloigner des réalités et des valeurs propres au continent.

Ces échanges ont permis de poser les bases d’une réflexion approfondie sur l’intégration de l’IA dans le cinéma africain, en veillant à ce qu’elle serve l’authenticité et la diversité des récits plutôt que de les uniformiser.

Envoyé spécial, à Ouagadougou



Le 01/03/25 à 09:17
modifié 05/03/25 à 08:21