RDC: Le «contrat du siècle» sino-congolais dénoncé par l'ONG «Le Congo n'est pas à vendre»

Une mine de cuivre et de cobalt dans le sud-est de la RDC, le 19 juin 2023 (photo d'illustration). AFP - EMMET LIVINGSTONE
Une mine de cuivre et de cobalt dans le sud-est de la RDC, le 19 juin 2023 (photo d'illustration). AFP - EMMET LIVINGSTONE
Une mine de cuivre et de cobalt dans le sud-est de la RDC, le 19 juin 2023 (photo d'illustration). AFP - EMMET LIVINGSTONE

RDC: Le «contrat du siècle» sino-congolais dénoncé par l'ONG «Le Congo n'est pas à vendre»

Par (RFI)
Le 06/03/25 à 15:32
modifié 06/03/25 à 15:38
Le « contrat du siècle » négocié entre la RDC et un consortium d’entreprises chinoises, n’est toujours pas à l’avantage de l’État congolais. Conclu en 2008 sous Joseph Kabila, il a été renégocié l’an dernier. Le gain devait être de près de 4 milliards de dollars supplémentaires. Mais la société civile estime que cette renégociation bénéficie davantage à la partie chinoise qu’à l’État congolais qui aurait enregistré 132 millions USD de manque à gagner. Les autorités congolaises se sont-elles faites avoir une nouvelle fois ? La coalition de la société civile «Le Congo n'est pas à vendre», qui regroupe des ONGs anti-corruption, appelle à reprendre les négociations pour un rééquilibrage des gains.

Négocié en 2008 sous la présidence de Joseph Kabila, le contrat entre la RDC et des entreprises chinoises qui consacre l’accès aux mines de cuivre et cobalt moyennant la construction d'infrastructures, appelé « contrat du siècle », a été renégocié l'an dernier.

Selon ce deal vanté par le gouvernement de la RDC, l’État doit percevoir 324 millions USD chaque année en termes d’infrastructures routières et cela pendant près de vingt ans. Mais ces décaissements sont incertains, car il y a une condition : il faut que le prix de la tonne du cuivre soit au minimum de 8000 USD. Sinon « l’État recevra moins, voire rien du tout », selon la coalition de la société civile « Le Congo n'est pas à vendre ».

Autre problème souligné par l'ONG : si le prix du cuivre passe à 12 000 USD la tonne, la partie congolaise percevra toujours la même somme, c’est-à-dire 324 millions USD. Pour que l’État en tire quelque 30 % supplémentaires, il faudrait que la tonne de cuivre dépasse 12 000 USD, ce qui ne s'est jamais produit. La coalition évalue à 132 millions USD le manque à gagner pour la seule année 2024.

Le contrat n’offre aucune garantie, selon Baby Matabishi, coordonnateur au Centre Carter-RDC et membre de l'association Le Congo n’est pas à vendre, interrogé par notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa. « Tout est fonction du prix du cuivre. Il y a cette volatilité et cette incertitude du prix qui ne garantit pas forcément que les 324 millions USD constituent un acquis. » Lire la suite...

Par (RFI)
Le 06/03/25 à 15:32
modifié 06/03/25 à 15:38