
Transport terrestre : L’application de la Tva imposée au secteur fait grincer des dents
La mesure (application de la Tva) est entrée en vigueur depuis le 6 janvier 2024, au grand dam des patrons d’entreprises de transport terrestre regroupés au sein de l’Association du patronat des entreprises de transport terrestre de Côte d'Ivoire (Apett-CI). Qui, depuis lors, a demandé au gouvernement, soit de suspendre, soit d'annuler ou d’expliquer (sensibiliser les populations) via un comité comprenant le service des impôts et les transporteurs.
Une demande qui, selon Assemian Blanche Hortense, secrétaire à l’information de l’Apett-CI, présentant la situation à la presse, n’a trouvé aucune réponse jusqu’à présent. « Nos entreprises sont assujetties à partir de janvier 2024 au paiement de la Tva de 18%. Et comme nous savons que la Tva est un impôt supporté par le consommateur final, il va sans dire que le coût du transport d’une ville à une autre devrait avoir une augmentation de 18% », a-t-elle exposé.
Et d’ajouter que les 18% devraient être payés par le client. Du coup, le titre du transport devrait avoir une augmentation de 18% qui constituerait la Tva que les entreprises de transport devraient reverser aux impôts.

« Il va sans dire que le titre de transport d’Abidjan à Odienné qui est de 12 000 Fcfa, passerait à 14 160 Fcfa. Et on pourrait avoir des soucis de monnaie. Et sur les 14 160 Fcfa, nous n’avons pas encore ajouté le timbre d’Etat qui est de 100 Fcfa. Pour les lignes de Bouaké à Abidjan dont le tarif est de 7000 Fcfa, on passerait à 8260 Fcfa. Abidjan-Daloa qui coûte 6000 Fcfa passerait à 7080 Fcfa. Le tarif de Yamoussoukro-Abidjan qui initialement était de 4000 Fcfa avec l’application de la Tva, l’on se retrouverait à 4720 Fcfa. Abidjan-Danané qui est de 10 000 Fcfa passerait à 11 800 Fcfa. Abidjan-Bouaflé qui est de 5000 Fcfa va passer à 5900 », a-t-elle indiqué à titre d’exemple.
Toutefois, elle a expliqué que par exemple Odienné où le titre de transport est fixé à 12 000 Fcfa et qui passerait à 14 160 Fcfa, les transporteurs ont l’obligation de reverser les 2160 qui constituent les 18% aux impôts. « Pour dire que si l’application de la Tva est effective, aucun fonds des 18% ne reviendrait aux transporteurs », a répété la chargée de l’information de l’Apett-CI.
Elle a fait remarquer qu’avant l’application de la Tva, les charges d’exploitation du transporteur ont rencontré plusieurs augmentations ou modifications. Entre autres, une légère augmentation du prix du carburant, les péages et autres.
Le vice-président de l’association, Dembélé Brahima, pour appuyer la secrétaire à l’information, a affirmé que l’Apett-CI ne désespère pas quant à la poursuite du dialogue avec le gouvernement afin de trouver une solution. « Nous savons les enjeux économiques de cette décision. Nous voulons toujours plaider auprès de l’Etat à l’effet de mettre sur pied un comité composé du gouvernement (impôts) et nous pour sensibiliser les populations avant la mise en application de la mesure », a-t-il proposé.
Les conclusions du conclave des membres de l’Apett-CI qui prendra fin le 10 mars 2025, sont attendues. Il s’agira de dégager des pistes de solutions pour préserver le climat, préserver des milliers d’emplois, préserver la viabilité des entreprises de transport de marchandises et de personnes.