Fake news et risques en période électorale: La société civile l’Africanisme analyse et fait des propositions

Les panélistes ont apporté leur savoir pour solutionner la désinformation. (Ph: Dr)
Les panélistes ont apporté leur savoir pour solutionner la désinformation. (Ph: Dr)
Les panélistes ont apporté leur savoir pour solutionner la désinformation. (Ph: Dr)

Fake news et risques en période électorale: La société civile l’Africanisme analyse et fait des propositions

Le 11/03/25 à 15:31
modifié 11/03/25 à 17:59
La thématique « Désinformation : Fake news et risques en période électorale, stratégies d’influence et propagande étrangère », a fait l'objet d’échange au cours d'un panel organisé par la Société civile l’Africanisme (Scla) le 10 mars 2025, pour alerter l’opinion sur le danger que constitue ce fléau.

Cette rencontre d’échange en ligne qui intervient avant la célébration des deux ans d’existence de la Scla, a permis à Koné Boubacar, modérateur du panel ; Christian Gambotti ; François Somda tous deux experts et Alafé Wakili, président de la Scla, d’analyser les dangers de la désinformation qui gagne du terrain sur le continent africain et surtout pendant les élections. Dans leurs différentes interventions, chacun des experts a proposé ses solutions face à ce fléau.

Christian Gambotti, président du Centre d’étude et de recherche sur l’Afrique de demain (Cirad), par ailleurs directeur général de l’Université Atlantique d’Abidjan, a fait savoir qu’aujourd’hui, outre la guerre que l’on connaît avec des armes, d’autres armes utilisées sont la désinformation, les cyberattaques et l'influence politique. Toutes ces armes sont autant déstabilisatrices que les fusils.

Selon lui, la désinformation, les cyberattaques et l’influence politique prennent surtout forme en période électorale. Et elles se font par des campagnes de manipulation de l’opinion via la diffusion de fausses informations sur les candidats et les scrutins. Elles sont, dit-il, des méthodes de déstabilisation des institutions. Car elles créent la méfiance envers les autorités, l’exacerbation des tensions communautaires et idéologiques. Elles entraînent la division au sein des sociétés.

Contre ce fléau, il tient à mettre en garde les acteurs étrangers qui exploitent les vulnérabilités des pays africains pour imposer leurs intérêts géopolitiques.

Des études récentes montrent que la Côte d’Ivoire n’est pas épargnée par la montée de la désinformation. Selon l’Africa center for strategic studies (Acss), le volume des fake news a quadruplé en Afrique en deux ans. Ces campagnes sont souvent orchestrées depuis l’étranger et diffusées de manière coordonnée pour influencer l’opinion publique.

Aussi, l’expert dans son intervention n’a pas manqué de mettre le doigt sur les pratiques des puissances étrangères qui, selon lui, exploitent la désinformation pour influencer les processus politiques africains.

En Afrique de l’ouest, explique-t-il, la propagande russe a contribué à alimenter un sentiment anti-français, menant au départ des troupes françaises du Mali, Niger et Burkina Faso.

Ajoutant qu’en Côte d’Ivoire, des opérations de désinformation ont également été signalées, comme en mai 2024, lorsqu’un faux document attribué à l’ambassade d’Ukraine prétendait que des jeunes ivoiriens étaient recrutés pour combattre contre la Russie.

« Ces stratégies sont souvent renforcées par des influenceurs locaux rémunérés qui amplifient les narratifs de ces campagnes de manipulation », a-t-il argumenté, avant de soutenir qu’avec l’essor des réseaux sociaux, certains influenceurs deviennent des relais majeurs de la désinformation.

Solutions pour contrer la désinformation

Face à la menace grandissante des fake news, plusieurs initiatives ont été mises en place pour protéger l’information. En Côte d’Ivoire, l’on note, entre autres, la campagne « En ligne, tous responsables » lancée en 2024. Une campagne qui vise la sensibilisation du public aux dangers de la désinformation et formation des journalistes au fact-checking. Il y a eu également le renforcement des lois sur les influenceurs numériques pour encadrer la diffusion d’informations sur les plateformes sociales.

La désinformation, ont-ils fait remarquer, représente un danger majeur pour la stabilité politique en Afrique. Les intervenants ont unanimement souligné l’urgence d’une prise de conscience collective et d’une action coordonnée pour protéger les processus démocratiques.

Notons que deux autres panels en Zoom sont prévus pour approfondir et débattre de deux autres sujets, les 16 et 20 mars 2025. Enfin, pour marquer la célébration de l'an 2, un cocktail-débat se tiendra le 22 mars 2025, à Cocody Deux-Plateaux.


Le 11/03/25 à 15:31
modifié 11/03/25 à 17:59