
Tiébissou/Gestion des ordures et eaux usées: Des étudiants en fin de cycle au Curat proposent des solutions géospatiales

Une trentaine d’étudiants en master 2 au Centre universitaire de recherche et d’application en télédétection (Curat) de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody, ont été appelés à la rescousse pour trouver des solutions techniques durables à ces défis environnementaux et sanitaires. Cinq jours durant, du 3 au 7 mars, ces futurs ingénieurs-géomaticiens ont effectué une mission de terrain intra-muros, qui devra se solder par des offres techniques selon l’approche géomatique.

Cet outil scientifique, notons-le, est à la croisée de la géographie et de l’informatique. Il englobe les techniques de collecte, d’analyse et de gestion des données d’observation de la terre les plus abouties et intègre des technologies comme les Sig (Système d’information géographique), la télédétection et les bases de données géospatiales pour une meilleure planification et un suivi efficace dans toute gestion territoriale.
Chasubles jaune fluo, casquettes et lunettes de soleil, bottes, Gps portatifs, bloc-notes et dictaphones en main, ces étudiants, répartis en trois cabinets, ont arpenté les coins et recoins de Tiébissou afin de collecter le maximum d’informations qui leur serviront à produire des livrables susceptibles d’éclairer la mairie dans ses décisions relatives à la gestion de l’assainissement. Quatre enseignants-chercheurs du Curat ont encadré cette mission : Dr Hyppolite Dibi, Dr Christian Adon, Dr Mathunaise Vano Sorokoby et Dr Noellie Yao.

Le délégué de la promotion, Ange Cédric Abo, dit être heureux d’avoir pris part à cette expérience qui le rapproche de la finalité de sa formation. « Les populations de Tiébissou se sont prêtées à l’exercice, ce qui nous a permis de collecter pas mal de données. Nous avons également pu nous entretenir avec la Direction technique de la mairie. De retour à l’université, nous entamerons sans perdre de temps le traitement de toutes ces données. Cette mission est une expérience enrichissante et nous permet de comprendre d’ores et déjà la réalité et la profondeur de ce que nous apprenons au Curat et du rôle qu’on devra jouer dans la société. Merci au Curat, à nos encadrants et à l’université pour cette opportunité », s’est-il réjoui.
L’appel du Curat aux collectivités
En effet, en organisant cette mission baptisée Ecole de terrain, le Curat n’entendait pas remplir seulement des obligations pédagogiques, mais transmettre à ses apprenants le goût de la recherche pour un engagement sociétal porteur et en faire de nouveaux membres du landerneau géomatique ivoirien. Le Curat, en effet, a pignon sur rue en ce qui concerne la recherche géospatiale. Le centre qui célèbre cette année ses noces de perles, a, au fil de ces 30 années d’existence, affiné sa pédagogie afin de se mettre totalement au service du développement. L’an dernier, ses étudiants de master 2 étaient encore à Tiébissou où ils ont étudié l’importance socio-économique et environnementale du lac Kan.
« Le Curat a un gros challenge à relever : adapter ses formations aux problèmes que vivent nos sociétés au quotidien. L’on a tendance à reprocher aux universités de ne dispenser que des connaissances théoriques, non adaptées aux réalités de notre société. Nous voulons contribuer à changer cette perception, en dimensionnant notre formation par rapport aux besoins de la société. Les résultats de l’étude sur le lac Kan, par exemple, seront présentés en conseil municipal et ça sera de même pour la présente étude », s’est-il félicité Dr Hyppolite Dibi, chef de la mission.
Pour lui, la commune de Tiébissou peut être le témoin de l’engagement sociétal du Curat. « Pour toutes les communes qui sont confrontées à des défis de ce type ou à tout autre problème socio-économique et environnemental, c’est l’occasion pour elles de nous saisir, de sorte que dans le cadre de la formation de nos étudiants, de pareilles études puissent être conduites et dont les résultats pourront servir, quitte à les approfondir après », a-t-il lancé.