Litige foncier entre Kpoussoussou et Logbakro: Le chef du village de Kpoussoussou rétablit les faits

Une vue de l’une des parcelles morcelées et vendu à un acquéreur pour construire une morgue à l’entrée du village à la lisière de la rivière Kpoussou. (Ph: Dr)
Une vue de l’une des parcelles morcelées et vendu à un acquéreur pour construire une morgue à l’entrée du village à la lisière de la rivière Kpoussou. (Ph: Dr)
Une vue de l’une des parcelles morcelées et vendu à un acquéreur pour construire une morgue à l’entrée du village à la lisière de la rivière Kpoussou. (Ph: Dr)

Litige foncier entre Kpoussoussou et Logbakro: Le chef du village de Kpoussoussou rétablit les faits

Le 14/03/25 à 12:28
modifié 14/03/25 à 12:50
Au cours d'une rencontre, le gardien des us et coutume de Kpoussoussou a fait la genèse des faits et lancé un appel au respect de la justice.
Face aux nombreuses déformations de la vérité circulant sur les réseaux sociaux, Nanan Kakou Konan, chef du village de Kpoussoussou et descendant de Nanan Yah Wé Kouadja, a pris la parole le 13 mars 2025, dans son village, pour éclairer l’opinion publique sur le litige foncier qui oppose Kpoussoussou à Logbakro. Un conflit, qui s’étire sur plusieurs décennies, et qui trouve son origine dans un geste d’hospitalité aujourd’hui détourné.

Selon la tradition baoulé, au dire du chef de Kpoussoussou, l’hospitalité est sacrée. Nanan Yah Wé Kouadja, ancêtre de la lignée de Kpoussoussou, avait recueilli dame Adjoua Eman, chassée de son village pour des accusations de sorcellerie. Par humanisme, il lui avait permis de s’installer sur une parcelle de sa terre, formant ainsi le campement Kouéklèbo, nommé ainsi en mémoire du rônier sous lequel elle avait déposé ses bagages.

Avec le regroupement administratif, les habitants de Kouéklèbo ont, soutient-il, été intégrés à Logbakro, un village appartenant historiquement aux Fahafouê, mais inclu dans le canton Akpouè. Cependant, cette intégration n’a jamais modifié la propriété de la terre d’origine, qui reste celle des descendants de Nanan Yah Wé Kouadja.

Des tentatives d’appropriation sans fondement

Malgré cette réalité historique, certains individus, dont Kakou Konan Martin et N’Guessan Kouadio, revendiquent aujourd’hui la propriété des terres et les cèdent à des tiers sans droit ni titre. La situation s’est aggravée lors de la délimitation des terrains en 2004, quand ces derniers ont rejeté les propositions établies par les chefs traditionnels et l’administration préfectorale.

Ces actes ont entraîné, poursuit-il, des ventes multiples de parcelles, y compris la construction d’une morgue à l’entrée de Kpoussoussou, freinant l’expansion naturelle du village. « Face à cette situation, nous les descendants de Nanan Yah Wé Kouadja avons été contraints de saisir la justice », dit-il.

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La justice a parlé : les droits de Kpoussoussou confirmés

Après de multiples enquêtes, dont un procès-verbal d’enquête agricole daté du 13 juin 2007, et des témoignages concordants des rois et chefs traditionnels, la Cour d’Appel de Bouaké, puis la Cour suprême, ont tranché en faveur de Kpoussoussou, rétablissant la lignée dans ses droits légitimes.

Malgré cette décision judiciaire définitive, les ventes illicites continuent, accompagnées d’une campagne de désinformation visant à faire passer Kpoussoussou pour le fauteur de troubles. « Logbakro a son site et Kpoussoussou a le sien », rappelle fermement Nanan Kakou Konan, précisant que le litige ne concerne qu’une minorité de personnes animées par des intérêts privés.

Un appel à la sagesse et à l’intervention des autorités

Fidèles aux valeurs de tolérance et d’hospitalité transmises par leurs ancêtres, les habitants de Kpoussoussou ont, malgré tout, proposé une concession d’une partie des terres pour permettre à la population de Logbakro de subsister. Cette main tendue a été rejetée, au profit d’une stratégie de contournement judiciaire et de manipulation de l’opinion publique.

Face à cette situation, Nanan Kakou Konan lance un appel solennel aux autorités administratives et judiciaires pour veiller à l’application stricte des décisions de justice et mettre fin aux abus constatés. « L’ingratitude se paye sur cette terre, et la vérité triomphe toujours du mensonge », conclut-il, convaincu que seule la vérité historique permettra d’apaiser définitivement les tensions.

Dans un État de droit, le respect des décisions de justice est un impératif républicain. Ce respect est aujourd’hui le seul chemin pour restaurer la paix et préserver l’héritage des ancêtres de Kpoussoussou.



Le 14/03/25 à 12:28
modifié 14/03/25 à 12:50