Au lendemain de la présidentielle et des législatives, Accra, la capitale de la République du Ghana, est assez calme. Finie la période bouillante des campagnes électorales marquée par des bruits assourdissants et toutes sortes de tintamarres : musique, vuvuzela, tam-tam, grelots, danses...

Même si le dimanche 8 décembre, un jour après le scrutin, le vice-Président ghanéen, Mahamudu Bawumia, candidat du New Patriotic Party (NPP), a concédé sa défaite, il n’en demeure pas moins que tout le monde a les yeux rivés sur la Commission électorale qui dispose de trois jours francs pour proclamer les résultats. Tout Accra s’impatiente ! C’est sans doute cette attente qui explique le calme qui règne dans la capitale.

Nous profitons de ce calme de ce lundi 9 décembre, pour honorer un important rendez-vous à Accra : la visite du nouveau chantier de la chancellerie de Côte d'Ivoire dans ce pays. Très curieux, nous avons hâte de la découvrir.

Avant de découvrir la nouvelle ambassade en construction, nous avons rencontré l'ambassadeur de Côte d'Ivoire au Ghana sur l'actuel site qui abrite la chancellerie construite dans les années 1970. Elle se trouve à OSU.

Ce quartier est l’une des zones les plus chaudes de la capitale. Il grouille de monde en permanence. Visiblement, c’est une zone qui bouillonne à tout moment ! Ici, rivalisent d’ardeur des hôtels de différents standings, des boutiques de toutes sortes, des banques, des restaurants, des maquis et bars à l’ivoirienne.

Le comble, ce sont les bruits stridents des taxis, des camions et les décibels qui frisent la nuisance sonore. Naturellement, dans un tel environnement, il est difficile de se concentrer pour travailler. Pire, c’est que la nuit tombée, l’endroit se trouve envahi par des sirènes de beauté abonnées au commerce du sexe.

Quant au bâtiment qui abrite les services de l’ambassade actuelle de Côte d’Ivoire au Ghana, très modeste, il est aujourd’hui loin de refléter l’image d’une Côte d’Ivoire dont l’offensive diplomatique gagne du terrain, en permanence, dans le monde entier. « En son temps, au début des années 1970, où la Côte d’Ivoire avait acquis cet édifice, il n’était pas si mal. Mais, aujourd’hui, avouons honnêtement qu’il est dépassé », déplore S.K., un Ivoirien rencontré au sein de cette chancellerie.

Ce sont les difficultés que vit la chancellerie de la Côte d’Ivoire quand bien même elle se serait barricadée entre quatre murs étanches.

L'équivalent du quartier Ambassade

Quittant le quartier OSU, notre cortège avec gyrophare s’ébranle vers une autre localité de la ville d’Accra. La circulation est assez fluide. Loin des nombreux bouchons, comme il est de coutume. En moins d’une quinzaine de minutes, nous voilà au quartier Cantonments, le contraste est saisissant, un endroit huppé, équivalant au quartier Ambassade d' Abidjan-Cocody.

Il y règne un calme plat. Les villas cossues, alignées les unes après les autres, se dressent de façon majestueuse. Au sein de ces habitations, la verdure occupe une place de choix : partout il y a des arbres. On entend ça et là, des oiseaux qui gazouillent.

Quant aux artères qui serpentent le quartier, elles sont impeccablement entretenues, sans aucun nid -de- poule. « Ce quartier est vraiment très chic », lance un membre de notre équipe fasciné par l’endroit. « Ce quartier abrite les plus grandes ambassades du monde. Notre nouvelle chancellerie n’est pas loin de celles des Etats-Unis et de la France », fait savoir plus tard, avec beaucoup de fierté, Son Excellence Monsieur Assiélou Félix Tanon, chef de la diplomatie ivoirienne au Ghana.

Les véhicules qui forment notre cortège s’immobilisent devant un grand portail. La clôture est immense. Le gardien s’empresse de nous ouvrir ! Nos véhicules font leur entrée dans l’enceinte d’un vaste domaine en chantier. Le bâtiment principal qui a fière allure se dresse sur presque la moitié du vaste terrain qui va abriter la nouvelle chancellerie de la Côte d’Ivoire à Accra.

« Welcome » (bienvenue), lance un responsable du chantier, tandis que quelques ouvriers s’activent à la tâche. On nous équipe rapidement de casques blancs et de chasubles orange et vert aux couleurs nationales. À l’instar du diplomate ivoirien qui nous accompagne, nous les enfilons aussitôt. En sécurité, nous pouvons à présent entamer la visite guidée.

« La Côte d’Ivoire et le Ghana sont deux nations qui ont décidé de hisser haut leur niveau de coopération, à travers l’Accord de Partenariat Stratégique qui a vu le jour en 2017. Mais les conditions de travail que nous avons dans l’ancienne chancellerie ne reflètent pas l’image d’une Côte d’Ivoire qui gagne sous le leadership de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara. Aujourd’hui, la nouvelle chancellerie qui se dresse de façon majestueuse illustre bien l’image et la qualité des relations entre nos deux pays », justifie le diplomate ivoirien.

En mesure de tout boucler

Il nous fait, ensuite, savoir que le bâtiment principal comporte plusieurs niveaux : un sous-sol, un rez-de-chaussée, un premier niveau et un deuxième. Le tout surmonté par une grande mezzanine.

Le représentant diplomatique de la Côte d’Ivoire parle également de nombreux bureaux dont disposera la nouvelle chancellerie à la fin des travaux.

« Le rez-de-chaussée abritera les services consulaires, véritables vitrines de notre chancellerie. Ici seront confectionnés les passeports, visas et autres documents administratifs », précise-t-il.

D’un palier à un autre, nous nous rendons compte de l’état d’avancement des travaux : l’ascenseur est déjà installé, il est quasiment prêt. Au troisième niveau, des ouvriers sont au travail. Ils installent la tuyauterie pour la conduite d’eau. A quel niveau se situe, en réalité, l’état d’avancement des travaux ?

SEM. Tanon a souligné que: « Un comité de suivi et d’évaluation vient d’effectuer une visite pour faire l’état des lieux. Ce comité a relevé que nous sommes aujourd’hui autour de 46,15% au niveau de l’état d’avancement des travaux. Ce comité nous a également notifié que l’entrepreneur a pris l’engagement de livrer le chantier dans les délais ».

En réalité, les travaux débutés en mars 2023 doivent prendre fin, courant mars 2025. C’est-à-dire, dans trois mois. L’ambassadeur a ajouté : « Il est certain que plusieurs étapes restent à finaliser, mais nous veillons à ce qu’elles progressent conformément aux termes convenus, tout en essayant de respecter les meilleurs délais. »

ENVOYE SPECIAL A ACCRA