Tidjane Thiam, président du Pdci-Rda. (Ph: Dr)
L'éditorial d'Adama Koné : Thiam, la politique et Dieu
Bien cher cousin, nous sommes vraiment dans le mois du raffermissement de la foi, de l'adoration pure. Aussi bien chez les musulmans que chez les chrétiens, depuis respectivement le 1er mars pour les premiers et le 5 mars pour les seconds.
Partout, c'est l'appel à Dieu pour tous les actes que nous posons. Et la religion s'est invitée ou, du moins, les hommes ont invité la religion en politique. C'est que c'est assurément chaud.
Cousin, je regardais avec beaucoup de retenue le débat politique de ces dernières semaines. Tu avais souhaité que je te donne des nouvelles depuis l’annonce du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), Tidjane Thiam, sur sa demande de renonciation à la nationalité française, le vendredi 7 février.
Il y a eu des sorties de route dans plusieurs camps, y compris le sien, sur la question générale des origines des noms. Ce qui est vraiment dommage.
Quand on sait que le rattachement d’un nom à une sphère géographique n’est plus un critère suffisant pour repérer l’origine d’un citoyen. Encore moins pour identifier exactement sa nationalité dans ce monde en mouvement, d’ouverture et d’universalité.
Le débat est plutôt ailleurs. Il a lieu sur le plan purement juridico- technique. Dans la rigueur de l’application de la Constitution au sommet. N’oublie pas qu’il s’agit de l’élection du premier magistrat ivoirien, du Président de la République. Donc du poste le plus élevé, avec une haute responsabilité de celui qui doit l’occuper.
En la matière, tous les détails sont importants et tout le monde donne son avis. Tu vois, c’est un peu comme le métier que je pratique, le journalisme. Tu écris seul, bien sûr avec l’orientation éditoriale de ton journal et l’œil d’inspection de ton rédacteur en chef et de ton directeur de publication, mais ce sont les lecteurs qui jugent ta production. Et donc, ton travail est soumis à l’appréciation de tous.
Tout le monde te juge et peut te sanctionner. Alors que, toi, par exemple, quand tu remets ton rapport à ton chef, ses observations et recommandations et même récriminations se passent dans l’intimité de son bureau. Passons.
Pour revenir à ce que je disais au début. C’est qu’il y a une dizaine de jours, le président du Pdci-Rda, Tidjane Thiam, s’en est remis à Dieu face au personnel politique de sa formation, en ces termes : « Si Dieu le veut, je serai candidat pour compétir... » Une phrase qui suscite beaucoup de réactions.
La première est que Dieu existe pour tout le monde. Aussi bien pour ses adversaires que pour ses partisans. Néanmoins, à la réflexion, sans affirmer comme le voisin que Dieu n’existe pas en politique, je peux te dire que la politique n’est pas un jeu d’enfants de cœur.
Le voisin m’a fait remarquer que c’est la première fois qu’un politicien fait appel à Dieu dans le processus actuel. Pour lui, c’est un aveu de ce que Thiam n’a pas de solution à l’équation à laquelle il doit faire face, malgré sa qualité de polytechnicien.
Cousin, la deuxième réflexion est que Thiam a certainement fait une grosse erreur en politique : faire la passe à l’adversaire. Il s’est lui-même exposé. Dans les rues d’Abidjan, tu connais l’expression. On dit « qu’il s’est vendu ».
Le 7 février 2025, en effet, en conviant sa télévision et quelques journalistes, dans une campagne de communication, à couvrir le dépôt de son dossier pour renoncer à la nationalité française, il admettait de fait qu’il y avait un facteur limitant à son parcours vers la Présidence ivoirienne. Il a mis les projecteurs sur l’obstacle à son éligibilité.
La mauvaise foi étant la chose la mieux partagée dans le milieu, le flou et la confusion lui auraient peut-être servi. Mais, il a montré solennellement à la justice, le bâton qui peut se retourner contre lui.
Aujourd’hui, tout le monde sait qu’il a un problème. Une gêne dont la résolution ne dépend pas de son propre agenda. Encore moins de la Côte d’Ivoire. Au point que la population ne serait nullement émue si cette situation contredisait sa candidature. Et j’ai entendu dire que la loi sur l’exclusivité d’être ivoirien pour briguer la magistrature suprême n’a jamais été appliquée.
Tu vois cousin, comme je t’ai dit, quand tout le monde est au courant de ton travail, tout le monde peut réagir. C’est ainsi que quelqu’un est allé sortir immédiatement une jurisprudence dénommée Tioté. Je me suis dit, qu’est-ce qu’on veut à l’âme du défunt footballeur ivoirien ?
Mais, il s’agit plutôt d’un personnage politique dont l’affaire est textuellement similaire à la situation du président du Pdci. Ce qui veut dire que le pays a connu une telle affaire et que la loi a été dite à ce propos. Cependant, avant même que cette jurisprudence ne soit portée à la connaissance du public, j’ai eu l’idée suivante.
Il arrive que dans une famille, le père fixe des règles. Par exemple, que tout le monde soit rentré à 21 heures. Et qu’au-delà, tu seras sanctionné. Tant que les enfants qui sont tous à l’internat, et qui de ce fait ont eu de bonnes habitudes, rentreront toujours à l’heure quand ils sont en vacances à la maison, il n’y aura aucun problème. Cela ne signifie pas que la règle et la sanction n’existent pas.
Toutefois, dès lors qu’un enfant transgressera cette exigence, il donnera l’occasion au père de famille de taper sur la table. Une loi ne s’appliquant que lorsque les évènements à l’origine de son existence se manifestent.
Bien cher cousin, je crois que le temps joue contre Thiam, quand j’ai appris que Jean-Louis Billon a mis dix mois pour se « libérer ». Je reste de plus en plus convaincu, comme l’avait dit Simplice Zinsou, alors président de l’Africa Sports, « les coupes africaines, ça brûle », que la politique aussi, ça brûle.
Je reste aussi convaincu que la place de Dieu dans tout ça, c’est dans nos petits cœurs de citoyen. En faisant en sorte que nos dévotions, nos prières en faveur d’un climat de paix et d’une élection apaisée, pour notre prospérité sociale, en ce mois de pénitence, montent au ciel.
Cousin, je regardais avec beaucoup de retenue le débat politique de ces dernières semaines. Tu avais souhaité que je te donne des nouvelles depuis l’annonce du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci-Rda), Tidjane Thiam, sur sa demande de renonciation à la nationalité française, le vendredi 7 février.
Il y a eu des sorties de route dans plusieurs camps, y compris le sien, sur la question générale des origines des noms. Ce qui est vraiment dommage.
Quand on sait que le rattachement d’un nom à une sphère géographique n’est plus un critère suffisant pour repérer l’origine d’un citoyen. Encore moins pour identifier exactement sa nationalité dans ce monde en mouvement, d’ouverture et d’universalité.
Le débat est plutôt ailleurs. Il a lieu sur le plan purement juridico- technique. Dans la rigueur de l’application de la Constitution au sommet. N’oublie pas qu’il s’agit de l’élection du premier magistrat ivoirien, du Président de la République. Donc du poste le plus élevé, avec une haute responsabilité de celui qui doit l’occuper.
En la matière, tous les détails sont importants et tout le monde donne son avis. Tu vois, c’est un peu comme le métier que je pratique, le journalisme. Tu écris seul, bien sûr avec l’orientation éditoriale de ton journal et l’œil d’inspection de ton rédacteur en chef et de ton directeur de publication, mais ce sont les lecteurs qui jugent ta production. Et donc, ton travail est soumis à l’appréciation de tous.
Tout le monde te juge et peut te sanctionner. Alors que, toi, par exemple, quand tu remets ton rapport à ton chef, ses observations et recommandations et même récriminations se passent dans l’intimité de son bureau. Passons.
Pour revenir à ce que je disais au début. C’est qu’il y a une dizaine de jours, le président du Pdci-Rda, Tidjane Thiam, s’en est remis à Dieu face au personnel politique de sa formation, en ces termes : « Si Dieu le veut, je serai candidat pour compétir... » Une phrase qui suscite beaucoup de réactions.
La première est que Dieu existe pour tout le monde. Aussi bien pour ses adversaires que pour ses partisans. Néanmoins, à la réflexion, sans affirmer comme le voisin que Dieu n’existe pas en politique, je peux te dire que la politique n’est pas un jeu d’enfants de cœur.
Le voisin m’a fait remarquer que c’est la première fois qu’un politicien fait appel à Dieu dans le processus actuel. Pour lui, c’est un aveu de ce que Thiam n’a pas de solution à l’équation à laquelle il doit faire face, malgré sa qualité de polytechnicien.
Cousin, la deuxième réflexion est que Thiam a certainement fait une grosse erreur en politique : faire la passe à l’adversaire. Il s’est lui-même exposé. Dans les rues d’Abidjan, tu connais l’expression. On dit « qu’il s’est vendu ».
Le 7 février 2025, en effet, en conviant sa télévision et quelques journalistes, dans une campagne de communication, à couvrir le dépôt de son dossier pour renoncer à la nationalité française, il admettait de fait qu’il y avait un facteur limitant à son parcours vers la Présidence ivoirienne. Il a mis les projecteurs sur l’obstacle à son éligibilité.
La mauvaise foi étant la chose la mieux partagée dans le milieu, le flou et la confusion lui auraient peut-être servi. Mais, il a montré solennellement à la justice, le bâton qui peut se retourner contre lui.
Aujourd’hui, tout le monde sait qu’il a un problème. Une gêne dont la résolution ne dépend pas de son propre agenda. Encore moins de la Côte d’Ivoire. Au point que la population ne serait nullement émue si cette situation contredisait sa candidature. Et j’ai entendu dire que la loi sur l’exclusivité d’être ivoirien pour briguer la magistrature suprême n’a jamais été appliquée.
Tu vois cousin, comme je t’ai dit, quand tout le monde est au courant de ton travail, tout le monde peut réagir. C’est ainsi que quelqu’un est allé sortir immédiatement une jurisprudence dénommée Tioté. Je me suis dit, qu’est-ce qu’on veut à l’âme du défunt footballeur ivoirien ?
Mais, il s’agit plutôt d’un personnage politique dont l’affaire est textuellement similaire à la situation du président du Pdci. Ce qui veut dire que le pays a connu une telle affaire et que la loi a été dite à ce propos. Cependant, avant même que cette jurisprudence ne soit portée à la connaissance du public, j’ai eu l’idée suivante.
Il arrive que dans une famille, le père fixe des règles. Par exemple, que tout le monde soit rentré à 21 heures. Et qu’au-delà, tu seras sanctionné. Tant que les enfants qui sont tous à l’internat, et qui de ce fait ont eu de bonnes habitudes, rentreront toujours à l’heure quand ils sont en vacances à la maison, il n’y aura aucun problème. Cela ne signifie pas que la règle et la sanction n’existent pas.
Toutefois, dès lors qu’un enfant transgressera cette exigence, il donnera l’occasion au père de famille de taper sur la table. Une loi ne s’appliquant que lorsque les évènements à l’origine de son existence se manifestent.
Bien cher cousin, je crois que le temps joue contre Thiam, quand j’ai appris que Jean-Louis Billon a mis dix mois pour se « libérer ». Je reste de plus en plus convaincu, comme l’avait dit Simplice Zinsou, alors président de l’Africa Sports, « les coupes africaines, ça brûle », que la politique aussi, ça brûle.
Je reste aussi convaincu que la place de Dieu dans tout ça, c’est dans nos petits cœurs de citoyen. En faisant en sorte que nos dévotions, nos prières en faveur d’un climat de paix et d’une élection apaisée, pour notre prospérité sociale, en ce mois de pénitence, montent au ciel.