BTP : Les ouvriers mettent sur pied une faîtière pour professionnaliser leur secteur d’activité

Les ouvriers du secteur du bâtiment et des travaux publics se mettent ensemble pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. (Ph: Dr)
Les ouvriers du secteur du bâtiment et des travaux publics se mettent ensemble pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. (Ph: Dr)
Les ouvriers du secteur du bâtiment et des travaux publics se mettent ensemble pour l'amélioration de leurs conditions de vie et de travail. (Ph: Dr)

BTP : Les ouvriers mettent sur pied une faîtière pour professionnaliser leur secteur d’activité

Comme une armée de fourmis, ils sont partout sur les routes, les chantiers de construction, donnant un nouveau visage à la Côte d’Ivoire émergente. Mais quid de leur avenir ? Qu’en est-il de leur sécurité au travail, leurs conditions de vie et de travail, de leurs familles, de leur retraite ? De leur santé ? C’est pour adresser toutes ces questions que les ouvriers du secteur du bâtiment et des travaux publics se sont mis ensemble pour porter sur les fonts baptismaux l’Ong Assistance aux ouvriers du Btp (Aobtp).

Pour lancer officiellement les activités de cette organisation, le président Hubert Kouadio, entourés de ses plus proches collaborateurs et partenaires, a organisé une conférence de presse le samedi 15 mars 2025, à Songon, commune située à l’ouest d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

Pour Hubert Kouadio, il n’est pas normal que ceux qui bâtissent la Côte d’Ivoire au quotidien soient eux-mêmes des laissés-pour-compte. « Ce sont les ouvriers qui construisent le pays, mais eux-mêmes n’en profitent pas. Par exemple, ils réalisent les projets immobiliers, mais aucun ouvrier n’a bénéficié d’un toit jusqu’à présent. Nous travaillons toute notre vie à construire pour les autres. Et quand viendra le jour où la force va nous manquer, quel sera notre sort ? », a-t-il plaint sa corporation.

Pour remédier à cela, Hubert Kouadio préconise le regroupement de tous les ouvriers, afin de porter leurs préoccupations aux plus hautes autorités du pays pour que quelque chose soit faite pour leur corporation. D’ores et déjà, il compte, après mobilisation de ses congénères à se joindre à l'Aobtp, arrimer son organisation aux formations pour l’obtention du Certificat de qualification professionnelle (Cqp) mises en place par le ministère de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage.

Objectif, permettre aux milliers d’ouvriers sans parchemin d’acquérir ce précieux sésame qui leur donnera l’opportunité de mieux se vendre. L’initiative bénéficie du soutien de Danilo Faggioni, délégué de la Chambre de commerce d’Italie en Côte d’Ivoire, par ailleurs président de l’association Euraf (Europe-Afrique). Pour ce dernier, il faut aider les jeunes ivoiriens à acquérir les compétences sur place et monnayer celles-ci dans leur pays.

Certes, il y a des milliers d’emplois en Italie, mais en plus de la barrière linguistique, des modes de vie aux antipodes et surtout le fossé des modèles de formation, il est quasi impossible pour les ouvriers qui tentent l’aventure outre-Atlantique de trouver l’eldorado dont ils rêvent en Europe. C’est pourquoi, a-t-il dit, son pays est disposé à aider à la formation des ouvriers sur place en Côte d'Ivoire, afin de valoriser leurs savoir-faire sur place. Pour y parvenir, il compte mettre l’association ivoirienne en relation avec les institutions similaires dans son pays pour un partenariat gagnant-gagnant.

Me Marcel Séa, agent d’affaires judiciaires, a pris l’engagement d’encadrer ces jeunes qui, pour la plupart, ne savent pas grand-chose de leurs droits.

Quant au secrétaire exécutif de l’Ong, Franck Mah, il a indiqué que la naissance de l’association est partie de la prise de conscience des ouvriers sur les potentialités que ceux-ci peuvent développer ensemble. Dans cette dynamique, ils ont déjà entrepris d’inscrire ces travailleurs infatigables aux différents régimes de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps).

La cérémonie s’est tenue en présence des délégués départementaux d’Agnibilékrou et d’Adzopé.

Firmin NDri Bonfils