Mali, Burkina Faso et Niger quittent l’Oif: Une nouvelle rupture avec les institutions occidentales

La carte de l'AES
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Mali, Burkina Faso et Niger quittent l’Oif: Une nouvelle rupture avec les institutions occidentales

Le 20/03/25 à 06:02
modifié 20/03/25 à 06:04
L’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger, a officialisé son retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Cette décision, annoncée les 17 et 18 mars 2025, s’inscrit dans une dynamique de rupture avec certaines institutions internationales jugées trop influencées par l’Occident.

Une décision souveraine et assumée

Les autorités de transition de ces trois pays, ayant déjà acté leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) en janvier dernier, justifient cette nouvelle décision par leur volonté de préserver leur souveraineté. Elles dénoncent une OIF qui, selon elles, s’éloigne de ses objectifs initiaux et se positionne comme un instrument d’ingérence politique.

Le Niger a été le premier à officialiser son départ, suivi du Burkina Faso et du Mali. Dans un communiqué, Bamako a dénoncé une organisation qui ne « respecte pas la souveraineté des États membres et qui se permet de juger des choix politiques internes ».

Une nouvelle fracture avec la France et l’Occident

Cette annonce s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre ces États sahéliens et les puissances occidentales, notamment la France. Depuis la prise de pouvoir par des juntes militaires dans ces trois pays, un processus de réorientation stratégique est en cours. Les relations avec l’Hexagone et les institutions francophones se sont considérablement détériorées, tandis que de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie, se développent.

La Francophonie, perçue par ces gouvernements comme un héritage du passé colonial, est ainsi remise en question. Déjà suspendus des instances de l’OIF après les coups d’État militaires successifs, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont donc préféré couper définitivement les ponts.

L’OIF fragilisée

L’Organisation internationale de la Francophonie, fondée en 1970 pour promouvoir la langue française et renforcer la coopération entre les pays francophones, se retrouve affaiblie par ces retraits successifs. La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, a exprimé son « profond regret » face à cette décision et appelé au dialogue.

Cependant, pour l’AES, cette rupture est définitive. Les gouvernements des trois pays assurent que cette décision ne remet pas en cause l’usage du français sur leurs territoires, mais marque un rejet des institutions perçues comme « paternalistes ».

Vers un nouveau positionnement international ?

Ce retrait marque un pas de plus dans l’émancipation des États du Sahel vis-à-vis des structures occidentales. Après la CEDEAO et maintenant l’OIF, ces pays affichent leur volonté de redéfinir leur place sur la scène internationale en privilégiant des alliances alternatives.

Cette décision, qui suscite diverses réactions sur le continent africain et au sein du monde francophone, pourrait inciter d’autres nations à revoir leur position vis-à-vis de l’OIF et d’autres organisations multilatérales.



Le 20/03/25 à 06:02
modifié 20/03/25 à 06:04