Sécurité routière : Amadou Koné va en guerre contre "les illusions des gris-gris protecteurs"

Le ministre des Transports, Amadou Koné, en compagnie de quelques acteurs du Comité régional de sécurité routière. (Ph: Dr)
Le ministre des Transports, Amadou Koné, en compagnie de quelques acteurs du Comité régional de sécurité routière. (Ph: Dr)
Le ministre des Transports, Amadou Koné, en compagnie de quelques acteurs du Comité régional de sécurité routière. (Ph: Dr)

Sécurité routière : Amadou Koné va en guerre contre "les illusions des gris-gris protecteurs"

Le 21/03/25 à 12:03
modifié 21/03/25 à 12:25
En visite dans la région des Grands-ponts, le ministre des Transports, Amadou Koné, mobilise les acteurs locaux pour enrayer l'insécurité routière.
En pleine croisade contre les accidents de la route, le ministre des Transports, Amadou Koné, a posé un acte fort à Dabou. Le 20 mars 2025, dans le cadre de sa tournée nationale de sensibilisation, il a officiellement confié aux comités locaux et régionaux de sécurité routière la mission de réduire drastiquement le nombre d’accidents et de victimes sur les routes ivoiriennes.

Dans un appel appuyé, il a exhorté les leaders religieux et communautaires à éduquer leurs membres et à se détourner des croyances à une protection mystique (les gris-gris) contre les accidents.

Depuis le lancement de cette vaste campagne, à Adjamé, le 14 février dernier, Amadou Koné sillonne le pays, multipliant rencontres et concertations. De Yamoussoukro à Adzopé, en passant par Dabou, chaque étape s’est avérée décisive.

Dans la région des Grands Ponts (Dabou, Jacqueville, Grand-Lahou), l’heure était à l’officialisation des activités du comité régional de sécurité routière, sous la houlette du préfet de région, N’Zi Kanga Rémi. Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique de responsabilisation accrue des acteurs locaux.

« Loin de se limiter à des directives venues d’Abidjan, la sécurité routière doit être une préoccupation partagée, avec des solutions adaptées aux réalités du terrain », a insisté le ministre.

Institués par l’arrêté ministériel du 2 août 2021, les comités réunissent une mosaïque d’acteurs : administration, transporteurs, forces de l’ordre, leaders religieux et communautaires, représentants de la société civile. Leur feuille de route est ambitieuse : surveiller le réseau routier, ajuster les plans de circulation, identifier les zones dangereuses et proposer des mesures correctives.

Le ministre des Transports, Amadou Koné. (Ph: Dr)
Le ministre des Transports, Amadou Koné. (Ph: Dr)



Amadou Koné a réaffirmé la nécessité de faire respecter les réformes déjà en vigueur. Notamment l’obligation du port du casque pour les motocyclistes, le respect de la limitation de vitesse et le renforcement des contrôles grâce à des technologies de pointe.

Conscient que la volonté politique seule ne suffit pas, le ministre a accompagné ses discours d’actions tangibles. Deux radars mobiles ont été remis aux autorités locales pour sanctionner en temps réel les excès de vitesse. De plus, des systèmes d’alerte et de prévention via le téléphone portable verront bientôt le jour pour mieux sensibiliser les usagers.

Face aux transporteurs, il a été plus clair : « Nous sommes là pour vous accompagner, pas pour vous brimer. Cependant, les lois doivent être respectées. Le port du casque et le respect de la limitation de vitesse ne sont pas des suggestions, mais des obligations vitales ».

Le vaste programme de sensibilisation, conduit par Amadou Koné, s’inscrit dans le cadre de la Stratégie nationale de sécurité routière 2021-2025. Il vise à réduire de 25% les accidents mortels d’ici fin 2025 et de 50% à l’horizon 2030. Un défi de taille, mais indispensable.

Les statistiques de l’Office de sécurité routière (Oser) indiquent une légère baisse du taux de mortalité : entre 2021 et 2024, il est passé de 25 à 22 décès pour 1 000 habitants. Pourtant, les chiffres restent alarmants. Rien qu’à Dabou, 304 accidents ont été recensés, entre janvier 2024 et mars 2025, faisant 30 morts et 455 blessés.

À l’en croire, la sécurité routière ne peut reposer uniquement sur l’administration centrale. « Nous sommes tous concernés, en tant que conducteurs, passagers ou piétons. La lutte contre l’insécurité routière doit être un effort collectif », a conclu le ministre.



Le 21/03/25 à 12:03
modifié 21/03/25 à 12:25