Litiges fonciers : Akandjé appelle à une indemnisation et à la reconnaissance de ses droits

Mobio Franck (1er notable d'Akandjé), Djadja Emmanuel (chef du village d'Akandjé), Adja Hervé (chef du village d'Akouai Santai) et le sachant Guidy Édouard. (Ph: Dr)
Mobio Franck (1er notable d'Akandjé), Djadja Emmanuel (chef du village d'Akandjé), Adja Hervé (chef du village d'Akouai Santai) et le sachant Guidy Édouard. (Ph: Dr)
Mobio Franck (1er notable d'Akandjé), Djadja Emmanuel (chef du village d'Akandjé), Adja Hervé (chef du village d'Akouai Santai) et le sachant Guidy Édouard. (Ph: Dr)

Litiges fonciers : Akandjé appelle à une indemnisation et à la reconnaissance de ses droits

Les problèmes de terre continuent d'inquiéter les Ivoiriens. Cette fois, c'est le village Akandjé situé dans la commune de Bingerville, à l'Est d'Abidjan, qui couve un conflit foncier opposant le village d'Akandjé aux campements de Djorogobité 1, Djorogobité 2 et Béssikoi. Cette affaire continue de faire grincer les dents.

Pour ce faire, la chefferie d’Akandjé a organisé au sein dudit village une conférence de presse le vendredi 21 mars 2025, pour mieux expliquer la situation et lancer un appel à l’État.

Au cours de cette rencontre, Guidy Édouard et les autorités villageoises d'Akandjé ont fait l’historique de cette situation, puis lancé un appel à l’État pour que le village soit indemnisé.

Selon Hervé Adjé, le chef du village d’Akouê Santai, cette rencontre a eu lieu à la suite d'une vidéo publiée sur les réseaux sociaux il y a une semaine.

Dans son exposé, Édouard Guidy, facilitateur foncier, a fait l’historique des territoires cités. Il a ensuite évoqué les terres dont le peuple Ebrié a cédé aux campements aujourd’hui érigés en village. Un problème qui crée des litiges fonciers.

« Nous voulons donner notre point de vue sur ce qui se passe à Djorogobité 1, Djorogobité 2 et Béssikoi. J'ai entendu l'intervenant de Djorogobité 1 dire que tout cet espace appartient aux blancs. C'est son point de vue. Mais nous n’avons pas de véritables preuves qui défendent sa thèse. Les documents que j'ai en ma possession font dire que les 1840 hectares, titre foncier 358, sont la propriété du seul village d’Akandjé », a expliqué le sachant.

Et de poursuivre : « Djorogobité 1 et 2 se trouvent sur cet espace, des campements qui sont par exception devenus villages. Voilà le problème. Ils ont signé des arrêtés de nomination de chefs à ces campements qui sont devenus des villages administrativement. Ils ont vendu les lots, des gens les ont achetés et ont construit. Mais moi, en tant que doyen, je ne peux pas demander au village de dire à l'administration de raser toutes ces maisons pour leur donner leur terre. Ce que je suggère, que l'administration tienne compte qu'il y a la prise des droits coutumiers sur les 1840 hectares à faire. Cela concerne l'administration qui a donné l'arrêté de nomination à ces chefs-là. Donc, je suis convaincu que l'administration appellera les villages pour qu'on indemnise le village d’Akandjé sur ces 1840 hectares. »

Le sachant de 80 ans a terminé son intervention en lançant un appel afin de rencontrer le Chef de l’État pour que le village soit indemnisé.

Il faut savoir qu’un traité a été signé entre le village d’Akandjé et les administrateurs colons depuis le 13 décembre 1886. Un traité qui réaffirme la propriété légitime et complète du village d’Akandjé sur les 1840 ha, sur lesquels les campements Djorogobité et Béssikoi se sont érigés injustement en village sans l’accord d’Akandjé.

JAURÈS DROHGBA (Stagiaire)