10e édition des "Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye"/Barthélémy Kouamé: "Un prix spécial pour Ouattara et Adesina"

Barthélémy Kouamé, commissaire général des « Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye ». (Ph: Joséphine Kouadio)
Barthélémy Kouamé, commissaire général des « Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye ». (Ph: Joséphine Kouadio)
Barthélémy Kouamé, commissaire général des « Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye ». (Ph: Joséphine Kouadio)

10e édition des "Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye"/Barthélémy Kouamé: "Un prix spécial pour Ouattara et Adesina"

Le 22/03/25 à 09:34
modifié 22/03/25 à 15:08
Vous êtes le directeur général d’Acturoutes et commissaire général des conférences dénommées « The Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye » dont la 10e édition est prévue du 23 au 27 avril, à Dubaï. Pouvez-vous revenir sur les enjeux de ces conférences ?

« The Africa Road Builders-Trophée Babacar Ndiaye », ce sont deux conférences organisées chaque année pour promouvoir le développement de la route et des transports en Afrique. L’enjeu, c’est le développement et la promotion de la route et des transports en Afrique. Nous sommes parti du constat que l’Afrique a un vrai déficit en matière de route et de transport. Il faut donc faire quelque chose. Cet événement est une contribution pour combler ce déficit.

Nous serons, cette année, à la 10e édition de ces conférences. Peut-on avoir un bilan des éditions précédentes et leur impact sur le développement des routes en Afrique ?

Au moment où nous nous apprêtons à réaliser la 10e édition, nous pouvons dire que du chemin a été parcouru. C’est un challenge qui a été relevé. En termes de bilan, il faut dire qu’on a planté le décor, établi la base. Parce que c’est un événement qui n’existait pas. Il fallait le créer et l’événement jouit aujourd’hui d’une grande reconnaissance à travers le continent. Les médias, parties prenantes, se mobilisent chaque année. La conférence finale se tient chaque année aux Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (Bad), notre partenaire institutionnel. Tout cela est une excellente chose. En ce qui concerne l’impact sur le développement de la route et des transports en Afrique, le moment viendra où nous allons quantifier cela. Mais l’impact est certain. L’événement contribue chaque année à imposer les thématiques liées à la route et aux transports aux Assemblées annuelles de la Bad et dans nos pays. Après 10 ans, nous souhaitons que l’impact soit plus visible, plus concret. Cette initiative doit contribuer à mobiliser davantage les bailleurs de fonds qui participent d’ailleurs à l’événement. Il faut plus de financement pour la route et les transport.

Comment les Chefs d’État africains accueillent-ils ces conférences ?

La plus prestigieuse distinction, le Trophée Babacar Ndiaye, est décernée aux Chefs d’Etat. L’événement vise à les sensibiliser pour davantage de route et des transports plus développés. « La route précède le développement », dit-on, et c’est vrai. Si nous avons des routes et des transports développés, le développement du reste de la société ne sera qu’à un pas. Nous sommes très satisfaits de la réaction des Chefs d’Etat vis-à-vis de « The Africa Road Builders – Trophée Babacar Ndiaye ». Depuis la première édition dont la conférence finale s’est tenue à Lusaka en Zambie, les Chefs d’État accueillent très bien cet événement. Chaque fois, cela fait l’objet de communications en Conseil des ministres ou au Parlement et il y a toujours eu un discours d’acceptation du Président lauréat. Par exemple, en 2016, le ministre ivoirien de l’Économie et des Finances de l’époque, M. Adama Koné, a lu le discours d’acceptation au nom du Président Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, lauréat du Trophée Babacar Ndiaye. Le ministre nous a surtout transmis la satisfaction du Président quand il a réceptionné en mains propres le trophée. En 2023, la Présidente de la République unie de Tanzanie est venue en personne réceptionner le sien à Accra, au Ghana. En 2024, le Président Obiang Nguema de la Guinée équatoriale qui n’avait pas pu se déplacer à Nairobi (Kenya) a organisé une conférence spéciale au Palais présidentiel de Malabo où il a reçu le trophée en mains propres. Il nous a aussi fait l’honneur de nous recevoir à deux reprises, pour montrer son attachement à cette initiative continentale.

Cette 10e édition est placée sous le haut patronage du Président Obiang Nguema. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

C’est un choix naturel parce que le Président Obiang Nguema est lauréat du Trophée Babacar Ndiaye en 2024. Selon la tradition, le Président lauréat est mis en avant l’année suivante, dans ce qu’il fait de grand en matière de route et de transport. Nous lui avons donc demandé d’accorder son haut patronage à l’édition 2025. Ce qu’il a accepté tout de suite et il est même allé plus loin, en acceptant d’accueillir aussi le premier sommet des Chefs d’État consacré exclusivement au développement de la route et des transports. Ce sommet est baptisé : « Le Sommet des grands bâtisseurs ». L’évènement va réunir, en septembre, à Malabo, à l’invitation du Président Obiang Nguema, les Chefs d’État qui ont déjà reçu le Trophée Babacar Ndiaye, depuis la première édition. Heureux hasard : ils seront 10. C’est parfait comme symbole pour célébrer les 10 éditions de l’événement.

Qui peut être désigné lauréat de ce trophée ?

Le trophée récompense un Chef d’État pour les travaux remarquables que son pays a effectués en matière de route et de transport. Chaque année, des journalistes, réunis en comité de sélection, désignent le ou les lauréat(s). Le choix est fait à l’issue d’un processus rigoureux qui passe très souvent par un vote. Parmi les critères, il y a le thème central de l’année. Cette année, le thème est : « Les transports en Afrique : services et développement ». Ce thème traduit une idée, une vision. Cette année, il s’agit de promouvoir les services basés sur la route et le transport pour le développement en Afrique, le développement dans chaque pays.

Pour en revenir à la 10e édition, à quoi doit-on s’attendre ?

En termes de participants, nous attendons les acteurs de la route et des transports. Mais aussi le monde économique et tous ceux qui ont des intérêts économiques et sociaux en Afrique. L’idée est de discuter, de réfléchir, de présenter la situation en matière de route et de transport, avec un focus sur tous les services liés à ces deux questions sur le continent. Vous savez que la route et les transports sont des secteurs transversaux. Donc tous les secteurs sont concernés. Toutes les couches de la société qui ont des intérêts à défendre sont invitées parce que si vous ne vous intéressez pas la route, vous serez contraints de la subir. Nous invitons donc tout le monde, professionnels comme particuliers, à nous rejoindre. Le programme prévoit des présentations, des communications autour du thème central, mais aussi autour des sous-thèmes choisis par les intervenants.

Combien de participants sont attendus ?

C’est un événement de haut niveau qui est dimensionné pour environ 100 participants. Mais cela peut évoluer, selon l’engouement. Il y a des aspects très techniques, mais aussi des aspects de politique générale et d’expérience utilisateur. Nous attendons des institutions, mais aussi le privé, des opérateurs économiques. Cette initiative est partie de la Côte d’Ivoire et chaque année, elle nous fait l’honneur d’y participer. Cela est à saluer. La Côte d’Ivoire donne le bon exemple. Nous avons déjà reçu, notamment, comme participants : le Bnetd, l’Ageroute, le Fonds d’entretien routier, Quipux Afrique, Porteo Btp, le ministère des Transports, le ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier, le ministère de l’Economie et des Finances, le ministère du Plan, la Brvm (institution internationale basée à Abidjan). Nous les invitons tous à nous rejoindre cette année encore.

Après la conférence inaugurale à Dubaï, l’évènement se poursuivra à Abidjan avec la conférence finale. Ce sera en marge des Assemblées annuelles de la Bad, prévue du 26 au 30 mai. Pourquoi le choix d’Abidjan ?

Tout simplement parce que depuis 10 ans, la Conférence finale a lieu aux Assemblées annuelles de la Bad. C’est l’un des événements parallèles reconnus par l’institution lors de ses Assemblées annuelles. Je tiens encore à dire merci à la Bad et à son président, Dr Akinwumi Adesina, qui est aussi le parrain de cet événement depuis 10 ans. En mai, la Côte d’Ivoire accueillera les Assemblées annuelles de la Bad.

Combien de jours dure la conférence finale ?

Une journée. Elle aura lieu le 28 mai. Donc dans le courant des Assemblées annuelles de la Bad.

Quel sera le contenu de la conférence finale ?

Le temps fort sera la remise du trophée Babacar Ndiaye qui aura été décerné à Dubaï. Ce trophée sera remis à un Chef d’Etat lors de la Conférence finale à Abidjan. Mais il y a aussi des trophées qu’on appelle des « trophées bâtisseurs » qui sont remis aux institutions et aux acteurs privés qui contribuent à promouvoir et à développer la route et les transports en Afrique. Par ailleurs, il est prévu un prix spécial qui sera remis au Président Alassane Ouattara pour l’œuvre gigantesque de construction qu’il mène en matière de route et de transport. C’est un prix spécial qui va être proposé au comité de sélection à Dubaï et je peux dire dès maintenant que le comité va le valider, vu le caractère concret et visible de l’œuvre du Président. Un autre prix spécial sera attribué au président de la Bad, Dr Akinwumi Adesina, pour toute son œuvre à la tête de l’institution en matière de route et de transport. Il a érigé la question de la route et des transports au rang de priorité des priorités durant ses deux mandats, à travers son plan baptisé « High Five » où l’on peut lire « intégrer l’Afrique ». Sous ce concept fort, la Bad a financé et soutenu de très nombreux projets de route et de transport à travers tout le continent. Ce Prix spécial est, pour nous, une façon de célébrer le passage du Dr Akinwumi Adesina dont le mandat va s’achever à tête de la Bad.

Qui sont les membres du comité de sélection ?

Le comité de sélection est composé d’une vingtaine de journalistes issus des cinq régions du continent : l’Afrique du Nord, de l’Ouest, de l’Est, l’Afrique australe et l’Afrique centrale. Ce sont des journalistes issus de tous les médias, qui ont pour spécialité ou intérêt la route et les transports. Le travail des membres du comité de sélection se fait sur la base d’un rapport interne, lui-même issu des rapports des institutions internationales sur les questions évoquées.

Interview réalisée par


Le 22/03/25 à 09:34
modifié 22/03/25 à 15:08