L’enquête sur l’utilisation de faux diplômes dans les concours de promotion au sein des douanes ivoiriennes prend une nouvelle proportion. Après la découverte, l’année dernière, d’une centaine d’agents indûment admis, une nouvelle vague de fraudes vient d’être mise à jour.

Selon les dernières investigations de la direction générale de la Fonction publique, 30 agents relevant du ministère des Finances et du Budget auraient présenté de faux diplômes. Parmi eux, 15 appartiennent aux Douanes, dont 8 inspecteurs et 2 informaticiens nouvellement démasqués. Cette opération fait suite aux directives de la ministre d’État, Anne Ouloto, déterminée à assainir l’administration publique.

L’ampleur de la fraude soulève des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de vérification des diplômes. L’affaire s’inscrit dans un contexte plus large d’assainissement de la Fonction publique où plusieurs ministères, dont ceux de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, collaborent pour authentifier les certifications des fonctionnaires.

L’un des nouveaux faux diplômés démasqués, Gnapy Vincent, syndicaliste bien connu dans le secteur, figure parmi les 8 inspecteurs dont les documents ont été jugés non conformes. Si certains des mis en cause tentent d’exploiter la situation pour déstabiliser l’atmosphère de travail, les autorités restent fermes.

« Plus de faussaires de diplômes dans l’administration publique », martèle le directeur général des Douanes, Da Pierre Alphonse, en phase avec le ministère de la Fonction publique.

L’affaire, initialement révélée l’an dernier, a déjà conduit à l’ouverture d’un procès devant le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. La première audience s’est tenue le 21 février et la reprise des débats est fixée au 25 avril prochain.

Les investigations, menées sous l’autorité du procureur de la République, pourraient conduire à de nouvelles interpellations. La lutte contre la fraude aux concours administratifs s’intensifie et le gouvernement ivoirien semble résolu à faire prévaloir l’intégrité et l’équité dans l’accès à la Fonction publique.

Dès sa nomination à la tête des Douanes ivoiriennes, le général Da Pierre Alphonse a fait de la construction d’une administration douanière «moderne et vertueuse» son cheval de bataille.

Joignant l’acte à la parole, il a initié des campagnes de sensibilisation pour inciter ses agents à œuvrer à améliorer leur image et, partant, celle de leur corporation. Beaucoup ont perçu le bien-fondé de ce message et, par leur travail assidu et la qualité de leur formation, sont parvenus à positionner les Douanes ivoiriennes parmi les plus performantes du continent.

Hélas, des brebis galeuses existent toujours, mais elles savent désormais qu’elles doivent compter avec la détermination et la fermeté du gouvernement et de leur direction générale.