Côte d'Ivoire : Les médias en ligne adoptent une charte sur l'usage de l'Intelligence artificielle

Photo de famille des acteurs de la presse en ligne. (Ph: Dr)
Photo de famille des acteurs de la presse en ligne. (Ph: Dr)
Photo de famille des acteurs de la presse en ligne. (Ph: Dr)

Côte d'Ivoire : Les médias en ligne adoptent une charte sur l'usage de l'Intelligence artificielle

Le 24/03/25 à 13:21
modifié 24/03/25 à 15:40
Une charte sur l'usage de l'Intelligence artificielle a été adoptée à l'unanimité par les acteurs de la presse en ligne en Côte d’Ivoire, le 22 mars 2025, à Dabou. Cette adoption est survenue à la suite d’un atelier de formation organisé par le Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d'Ivoire (Repprelci) avec le soutien financier du Forum information et démocratie, du 21 au 23 mars 2025, à Dabou.

Autour du thème "Soutenabilité des médias numériques à l'ère de l'Intelligence artificielle", la rencontre a réuni des experts, professionnels des médias, chercheurs et décideurs.

Pour ces derniers, l'évolution rapide de l'Intelligence artificielle représente une opportunité majeure pour le journalisme en Côte d’Ivoire, permettant d’améliorer la production, la vérification et la diffusion de l’information. D’où la nécessité de l’adoption d’une charte. Ainsi, cette charte de 10 articles vise à encadrer l’usage de l’Ia afin de garantir une information fiable, éthique et conforme aux valeurs du journalisme. Ce, pour le respect des principes éthiques et déontologiques fondamentaux du métier de journaliste.

Le texte engage le journaliste à ne pas publier d’informations générées ou modifiées par une Ia sans une vérification rigoureuse. Elle met en garde, entre autres, contre l'utilisation de fausses informations. Selon le texte adopté, tout contenu produit et assisté par l'Ia doit être clairement identifié pour garantir la transparence et la traçabilité de l'information à mettre à disposition du public. Aussi le journaliste est-il tenu d'informer son audience du pourcentage d’Ia utilisé dans la production ou l’analyse des contenus, recommande le texte. Par ailleurs, l'Ia ne saurait se substituer à la responsabilité éditoriale du journaliste.

Les journalistes ont échangé sur les questions de l'IA. (DR)
Les journalistes ont échangé sur les questions de l'IA. (DR)



Le journaliste demeure le seul responsable des contenus publiés, qu’ils soient générés manuellement ou assistés par une Ia. À la question de la protection des sources et des données, l'utilisation de l’Ia ne doit pas compromettre la confidentialité des sources journalistiques.

À cet effet, ''le journaliste s’engage à protéger les données personnelles et sensibles en conformité avec les réglementations en vigueur'', note la charte. L’auteur doit être conscient des erreurs potentielles inhérentes aux outils d’Ia et s’assurer qu’elles ne conduisent pas à la discrimination, à la manipulation ou à la propagation de stéréotypes.

En outre, les deepfakes et autres contenus générés par l'Ia, ''ne doivent être utilisés qu’à des fins journalistiques clairement identifiées (enquêtes, analyses, reportages) et non pour tromper le public''. À cet effet, les journalistes, les rédactions et organisations professionnelles sont encouragés à la formation des outils d’Ia et au bon usage.

Pour le respect ''du pluralisme et de la diversité'', l’Ia ne doit pas être utilisée ''pour renforcer la polarisation de l’information'', mais à ''contribuer à la diversité des sources et des points de vue''. Selon la charte, les médias utilisant l’Ia doivent ''mettre en place des mécanismes internes de régulation et d’évaluation des outils d’Ia'' avec la mise en place d'un comité éthique pour veiller à la conformité des pratiques.

Elle mentionne également que tout manquement aux principes peut faire l’objet de sanctions éthiques et professionnelles conformément aux règlements en vigueur dans la profession journalistique en Côte d’Ivoire.

Faîtière des médias numériques ivoiriens qui s’est donné pour mission d’organiser, structurer et promouvoir la liberté de la presse et de l’écosystème de la presse numérique en Côte d’Ivoire, le Repprelci a été créé en 2006. Ce, pour le respect des principes éthiques et déontologiques fondamentaux du métier de journaliste.



Le 24/03/25 à 13:21
modifié 24/03/25 à 15:40