L'éditorial d'Adama Koné : La lune de Bondoukou

Une vue de la lune. (Ph: Dr)
Une vue de la lune. (Ph: Dr)
Une vue de la lune. (Ph: Dr)

L'éditorial d'Adama Koné : La lune de Bondoukou

Le 01/04/25 à 12:08
modifié 01/04/25 à 12:36
Un peu de détente. La ville de Bondoukou est en train de se "spécialiser" en matière de religion musulmane. C'est désormais vers la cité des mille mosquées que tous les regards se tournent quand il s'agit d'observer l'apparition de la lune, au début et à la fin du Ramadan.

Et les commentaires les plus drôles ne manquent pas sur ce sujet. En tout cas, samedi dernier, c'est encore là-bas et à Worofla que le croissant lunaire a été observé. Et la fête a eu lieu le dimanche 30 mars.

C’est devenu un peu amusant. Il est demandé aux fidèles musulmans d’observer la sortie de la lune dans le ciel, au début et à la fin du Ramadan. Mais en Côte d’Ivoire, cette verticalité fait de plus en plus place à une horizontalité. De quoi s’agit-il ?

Les années passant, les populations regardent plutôt vers Bondoukou (horizontalité). Et Bondoukou regarde vers le ciel (verticalité). Formant un repère orthogonal où se combinent les attentes des populations, car ce ne sont pas les seuls musulmans que ça intéresse.

Cette ville est celle qui situe, depuis quelques saisons, les fidèles musulmans sur le calendrier lunaire. C’est à Bondoukou que la lune a été vue, le vendredi 28 février.

Le jeûne a donc débuté le samedi 1er mars. C’est aussi à Bondoukou que le croissant lunaire est apparu, le samedi 29 mars, ainsi qu’à Worofla, cette fois-ci. Fixant la date de la fête de Ramadan au dimanche 30 mars. Bondoukou justifie son qualificatif de ville aux mille mosquées. Il est remarquable de noter que de plus en plus, il y a moins d’incertitudes sur les dates du mois saint de l’Islam.

Les précisions des prévisions scientifiques et les faveurs météorologiques convergent vers la réalité du terrain. La Côte d’Ivoire a fêté l’Aïd el-Fitr en même temps que la France, l’Arabie saoudite, le Mali, le Cameroun, pour ne citer que ces pays. Au Burkina Faso, comme en Algérie, c’est hier lundi que la fête a eu lieu.

La célébration de la fin du Ramadan, dimanche, est encore un signe de Dieu. On se souvient que le jeûne et le carême ont commencé en mars, à quatre jours d’intervalle. Dimanche, les deux communautés ont pris le chemin de la mosquée et de l’église, confirmant l’unicité de Dieu.

Dans les différents lieux de culte, les croyants ont formulé des intentions de paix, de santé, de réussite et de prospérité. Un serment a attiré notre attention. Celui de l’imam Mohamad Traoré de l’une des grandes mosquées du Remblai. Il a porté sur l’éducation des enfants, conformément au thème central du Cosim.

En Côte d’Ivoire, les moins de 35 ans représentent 75% de la population. Il est bon de donner le bon pli à cette jeunesse. Premier axe à développer, les langues traditionnelles. Combien d’enfants parlent-ils correctement aujourd’hui leur ethnie ?

Dans ce pays, tout le monde parle le français. Comparativement aux autres pays africains, le petit Ivoirien est très doué dans le langage verbal en français. Il n’a pas besoin d’aller à l’école pour le faire. Ce sont les premiers mots qui bercent ses oreilles et ce sont ces mots qu’il emploie. A l’écrit, c’est un autre débat. Il revient de valoriser nos langues, même si les couples sont, de nos jours, d’origines diverses.

En matière de langue traditionnelle, la maman est dominante. La volonté doit être de mise. Pour l’imam Traoré, c’est un retour aux sources, car il ne faut jamais oublier ses origines. Et quand on sait d’où on vient, l’orientation à partir de la boussole est plus facile. En plus de la langue, il faut également éduquer les enfants aux valeurs religieuses.

Tôt, chaque famille gagnerait à inculquer à sa progéniture, les enseignements des livres saints. Des livres qui sont en réalité le mode d’emploi de la vie des humains. En effet, en créant l’Homme, Allah a défini dans les livres saints son cadre d’évolution. Tout comme le laboratoire définit les conditions d’utilisation et la posologie d’un médicament.

L’observation de ces préceptes encadre la vie ici-bas. Evitant tout débordement et éloignant des vilains sentiments comme la méchanceté, la jalousie, la médisance. L’éducation financière, pour sa part, est aussi un axe d’amélioration important.

En ces temps de course à grande vitesse sans précaution vers l’argent. Il est nécessaire, dans ce cas, de donner aux enfants le juste revenu pour leur quotidien. Accompagné d’enseignements sur l’utilisation rationnelle de l’argent et contre la tentation et l’envie. L’éducation, c’est aussi de faire prendre conscience aux enfants qu’ils ont leur avenir entre les mains. L’enfant est le père de l’Homme.

Toute son action doit concourir à un devenir meilleur. Cela n’est possible qu’avec les bénédictions. Autant les parents sont appelés à bénir leur progéniture, autant les descendants se doivent de prier pour leurs père et mère. C’est à ce prix que la société garantira une perpétuité des valeurs humaines et sociales vertueuses.

Faut-il le rappeler, la fin du mois de jeûne n’est pas la fin des actes d’adoration et de dévotion. Bien au contraire, c’est un stage spirituel de renforcement de la foi. Il a le mérite de faire de chaque citoyen, un fidèle accompli au service du Seigneur, donc au service de l’Homme.

Plaise au Tout- Puissant de raffermir la croyance de chaque fidèle et, partant, de toute la population ivoirienne, pour une vie pleine de grâces divines ! Amina yarabi !.


Le 01/04/25 à 12:08
modifié 01/04/25 à 12:36