À Malicounda, une ville dynamique de 15 000 habitants située à 85 kilomètres au sud-est de Dakar, dans la région sénégalaise de Thiès, une nouvelle ère d’énergie fiable s’est ouverte avec le Projet de centrale électrique à double combustible de Malicounda de la Banque africaine de développement.

Approuvée le 27 novembre 2018, avec un prêt de 51 millions d’euros signé le 29 juin 2022, la centrale électrique de 135 mégawatts, construite en partenariat avec Melec PowerGen, Africa50 et Senelec, est devenue opérationnelle en août 2022.

Fruit d’un partenariat de 159 millions d’euros incluant un financement de la Banque arabe de développement économique en Afrique (BADEA), du Fonds de l’OPEP pour le développement international (Fonds de l’OPEP) et de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la centrale de Malicounda injecte désormais 956 gigawattheures par an dans le réseau électrique national sénégalais, ce qui représente une hausse de 17 % de l’approvisionnement énergétique.

Pendant des années, un approvisionnement en électricité peu fiable, qui ne couvrait que 70 % des 18 millions d’habitants du Sénégal en 2018 (Banque mondiale), a freiné le développement de Malicounda, malgré sa proximité avec les marchés florissants de Mbour. Aujourd’hui, l’accès à une électricité stable alimente le progrès.

« Depuis la création du site, nous aidons la communauté du mieux que nous pouvons sur le plan social », déclare Pape Daouda Conte, chargé des affaires administratives et sociales chez Malicounda Power Sénégal.

« Au début, nous nous sommes concentrés sur les écoles, en soutenant financièrement les étudiants pour les examens et les déplacements. Cependant, nous avons vite réalisé que les besoins étaient plus importants dans le domaine des soins de santé. Nous avons aidé à installer un échographe pour les soins prénataux. »

Cet échographe a transformé les soins de santé maternelle, offrant aux femmes enceintes des services essentiels sans avoir à parcourir plus de dix kilomètres pour se rendre à Mbour.

Khady Sène, infirmière en chef au poste de santé de Malicounda, constate son impact sur le terrain : « Auparavant, les femmes parcouraient de longues distances pour des échographies. Maintenant, elles peuvent en bénéficier ici même. C’est une amélioration incroyable », salue-t-elle.

Le soutien de la centrale électrique va encore plus loin : elle finance des consultations médicales annuelles gratuites pour les personnes âgées et les enfants, organise des collectes de sang pour approvisionner les hôpitaux de Mbour et construit même un logement pour une sage-femme, afin d’assurer des soins maternels 24 heures sur 24.

« Ce sont vraiment des actes majeurs qui méritent d’être applaudis », ajoute Mme Sène.

Au-delà de la santé, le projet a généré des retombées économiques plus larges. La construction de la centrale a créé 429 emplois, tandis que Thiès a connu une baisse de 30 % des coupures de courant (estimations de 2024).

Le réseau national amélioré du Sénégal renforce désormais le pool énergétique régional de l’Afrique de l’Ouest, aidant des pays voisins comme le Mali.

L’investissement de 51 millions d’euros de la Banque africaine de développement jette un pont entre le capital financier (le financement), le capital naturel (les ressources gazières du Sénégal) et le capital humain (des personnes comme Pape et Khady), un écho moderne des projets transformateurs de la Banque depuis les années 1970, tels que l’investissement de 2,8 millions de dollars du Nigéria dans l’aéroport de Calabar.

Avec une énergie moins chère et plus fiable et un investissement communautaire important, le projet énergétique de Malicounda est non seulement une infrastructure, mais il représente aussi un catalyseur de progrès durable au Sénégal et au-delà.

Les premiers contretemps, comme une plainte relative à la poussière en 2021, ont été résolus grâce à une meilleure surveillance, garantissant ainsi la pérennité des avantages. « Nous faisons de notre mieux », assure Pape Daouda Conte.

Malicounda est le moteur d’un avenir plus brillant et plus audacieux en Afrique.

La mise en œuvre du Plan d’action de réinstallation (PAR) se poursuit avec l’achèvement du plan d’action sur les activités de soutien social et économique.

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