Un centre de santé bien équipé doté d’un laboratoire d’analyses médicales, trois écoles primaires, un collège moderne, un centre culturel, une usine de transformation agricole, des institutions de microfinance, les rues bitumées, l’électricité et l’eau courante, une radio de proximité... Yacolidabouo a tout d’une petite ville. Ces infrastructures modernes positionnent ce village du département de Soubré en tant vitrine de toute la Nawa (centre-ouest ivoirien), mais surtout comme l’exemple le plus abouti du développement participatif réussi en Côte d’Ivoire.

Le modèle de développement de Yacolidabouo a fait l’objet d’une conférence publique, le 3 avril, à l’ouverture de la 6^e édition du Didiga Festval qui s’est tenue dans ce village jusqu’au 6 avril. Cette conférence a été prononcée par Albert Boté Dagou, fils du village, qui a retracé les étapes ayant permis à Yacolidabouo de se doter de nombreuses infrastructures qui font sa fierté. Il a salué le « rôle crucial » joué par feu Marcel Zadi Kessy (1936-2020), ancien Président-directeur général du groupe Cie-Sodeci, le qualifiant d’« architecte du développement de Yacolidabouo ».

« Du vivant de Marcel Zadi Kessy, on parlait de Yacolidabouo. Aujourd’hui encore, le Didiga Festival perpétue l’œuvre et le nom de ce grand homme. Il fut le moteur du développement local ici et tout le monde s’est impliqué dans cette dynamique, aussi bien les cadres que les simples résidents du village. Chacun y a mis du sien pour faire de Yacolidabouo l’un des plus beaux villages de Côte d’Ivoire. Ce modèle de développement doit inspirer d’autres régions de la Côte d’Ivoire », estime Albert Boté Dagou.

C’est pourquoi il s’est félicité de la perpétuation du Didiga Festival qui, non seulement valorise la culture bhété mais constitue un élément attractif contribuant au rayonnement de Yacolidabouo.

En effet, placée sous le thème « Tous unis par la culture », cette 6ᵉ édition du Didiga Festival, de retour à Yacolidabouo après deux éditions délocalisées dans la ville de Soubré, vise à promouvoir le riche patrimoine culturel bhété. Le festival, qui s’étale sur quatre jours, a débuté le 3 avril par une campagne sensibilisation et de dépistage gratuit sur les maladies chroniques telles que l’hypertension artérielle et les hépatites virales.

La conférence inaugurale a donné le ton à une série d’activités culturelles, avec en prime la prestation de deux groupes spécialisés dans le Tohourou, une poésie chantée traditionnellement sur les places publiques dans les villages voisins d’Ourebabré et de Yacolo.

Le point d’orgue du festival sera le grand concert du groupe Zouglou Révolution, prévu le samedi 5 avril. Des artistes locaux assureront la première partie de ce spectacle très attendu à Yacolidabouo.