Quand le poisson devient luxe en terre de pêcheurs d’Adiaké (Reportage)

Une vendeuse de poissons à Adiaké. (Ph:DR)
Une vendeuse de poissons à Adiaké. (Ph:DR)
Une vendeuse de poissons à Adiaké. (Ph:DR)

Quand le poisson devient luxe en terre de pêcheurs d’Adiaké (Reportage)

Par (AIP)
Le 09/04/25 à 20:11
modifié 09/04/25 à 20:20

À Adiaké, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, la lagune Aby fait partie intégrante du paysage et de l’identité locale.

Ses eaux autrefois poissonneuses ont nourri des générations et fait prospérer toute une économie locale.

Pourtant, une réalité contradictoire frappe désormais ce territoire : le poisson, jadis aliment de base accessible à tous, devient progressivement un produit de luxe. Notre reporter a enquêté sur ce paradoxe qui bouleverse le quotidien des habitants.

Un marché sous tension

Mercredi, jour de grand marché à Adiaké. Dès les premières heures, une foule dense se presse entre les étals. Vendeuses et clientes venues des villages environnants s’activent dans une ambiance animée.

Devant un étalage de poissons, Victorine Wozan hésite, calcule, soupire. Cette mère de famille accepte finalement de partager sa frustration.

« Avant, avec 2 000 francs CFA, on pouvait bien nourrir sa famille. Aujourd’hui, ce n’est plus suffisant. On ne comprend pas pourquoi, alors qu’on est juste à côté de la lagune », déplore-t-elle en pointant du doigt la direction des eaux visibles depuis le marché.

Cette incompréhension résonne comme un leitmotiv parmi les clients qui déambulent entre les étals. Les visages tendus témoignent d’un pouvoir d’achat mis à rude épreuve.

Mais le malaise n’affecte pas que les consommateurs. De l’autre côté des tables de vente, les commerçantes expriment également leur désarroi.

« Ce n’est pas nous qui fixons les prix. Les pêcheurs nous vendent le poisson très cher. On ne peut pas le brader, sinon on perd de l’argent », explique Jeanne Bomo, vendeuse de poisson depuis plus d’une décennie.

À ses côtés, Henriette Kouamé, visiblement contrariée, précise le mécanisme qui conduit à cette inflation. « Nous achetons auprès d’intermédiaires qui s’approvisionnent directement auprès des pêcheurs. À chaque étape, le prix augmente. Pour maintenir notre commerce, nous n’avons pas d’autre choix que de répercuter ces hausses », se justifie-t-elle.

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Par (AIP)
Le 09/04/25 à 20:11
modifié 09/04/25 à 20:20