CEI : Laurent Gbagbo annonce la suspension de son parti

 Laurent Gbagbo annonce la suspension de son parti. (Ph:DR)
Laurent Gbagbo annonce la suspension de son parti. (Ph:DR)
Laurent Gbagbo annonce la suspension de son parti. (Ph:DR)

CEI : Laurent Gbagbo annonce la suspension de son parti

L'ancien Président de la Côte d’Ivoire et président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (Ppa-Ci) a annoncé le vendredi 11 avril 2025, la suspension de la participation de son parti à la Commission électorale indépendante (Cei). Dans un communiqué officiel, il a justifié cette décision par des inquiétudes concernant le fonctionnement de l’institution en charge des élections.

Les motifs du retrait

Dans sa déclaration, Laurent Gbagbo affirme que la Cei aurait perdu son indépendance et serait devenue, selon lui, un « instrument docile » au service du pouvoir en place. Il accuse la commission de favoriser un « refus de l’alternance, de la transparence et de l’inclusion » et d’ignorer les réclamations de l’opposition. Parmi les griefs évoqués figurent :

• Des tentatives présumées d’exclure des leaders de l’opposition de la course présidentielle.

• Le refus d’auditer les listes électorales, malgré des allégations d’irrégularités « massives ».

• L’adoption de nouvelles règles électorales jugées contraires au code en vigueur.

Gbagbo a déclaré : « Nous ne voulons plus être complices d’un processus électoral marqué par l’exclusion, la fraude et la manipulation ». Il a également ordonné au représentant du Ppa-CI au sein de la Cei de suspendre immédiatement ses activités au sein de l’institution.

Contexte historique et craintes de crise

Cette annonce intervient dans un climat politique tendu, alors que le pays prépare une élection présidentielle prévue fin 2025. Laurent Gbagbo a rappelé la crise post-électorale de 2010-2011, marquée par des violences ayant fait plus de 3 000 morts à la suite d’un différend sur les résultats de la présidentielle.

Il établit un parallèle entre la situation actuelle et celle de 2010, soulignant que la Cei était alors perçue comme « partiale et instrumentalisée ».

Le communiqué appelle à un « dialogue politique sincère » entre le pouvoir, l’opposition et la société civile pour garantir des élections « crédibles, inclusives et apaisées ». Il avertit que sans cela le pays risquerait de replonger dans l’instabilité.

À ce stade, ni la Cei ni le gouvernement ivoirien n’ont réagi publiquement à ces accusations. Cependant, cette décision du Ppa-Ci pourrait compliquer le processus électoral en cours, notamment en affaiblissant la représentativité de l’opposition au sein de la Commission.

Des observateurs internationaux suivent de près la situation. alors que la Côte d’Ivoire cherche à consolider sa stabilité après des décennies de crises politiques. La crédibilité des institutions électorales reste un enjeu clé pour éviter de répéter les erreurs du passé.

Laurent Gbagbo, figure influente de la politique ivoirienne, maintient que son geste vise à « protéger la Côte d’Ivoire de l’abîme ».

La pression monte désormais sur les autorités pour ouvrir des négociations ou apporter des réponses concrètes aux allégations de partialité. L’absence de réaction risquerait d’alimenter les critiques sur la transparence du processus électoral.

Malone Diaby (Stagiaire)