Claudy Siar (animateur sur Rfi) : « Les 30 ans de Couleurs Tropicales seront célébrés au Femua »

Claudy Siar, animateur sur RFI. (Ph: Dr)
Claudy Siar, animateur sur RFI. (Ph: Dr)
Claudy Siar, animateur sur RFI. (Ph: Dr)

Claudy Siar (animateur sur Rfi) : « Les 30 ans de Couleurs Tropicales seront célébrés au Femua »

Le 17/04/25 à 09:41
modifié 17/04/25 à 10:35
L'animateur vedette a donné les grands axes de la célébration de l'anniversaire de l'émission culte de Rfi.
Votre présence au Femua 17 marque les 30 ans de votre émission «Couleurs Tropicales» diffusée sur Rfi. Pouvez-vous dévoiler le programme de cet anniversaire ?

Nous proposons 4 émissions. La première, ce 17 avril, est une émission publique des 30 ans de Couleurs Tropicales. Il y aura un grand show à l’Injs, à 19h. Sur la scène, on aura Didi B, Sindika, Josey, Insè, Nash, Ariel Sheney et Bebi Philip. Nous transformerons l’Injs en la plus grande discothèque d’Afrique avec aux platines Mulukuku DJ. La deuxième, une pléiade de stars nous parlera de son histoire avec Couleurs Tropicales. Je vous annonce que Rfi et Fréquence 2 s’associent pour ces 30 ans. C’est pourquoi, vendredi soir, à 20h10, Fréquence 2 et Rfi diffuseront simultanément la soirée guinéenne de l’Institut français, la Guinée étant le pays invité d’honneur du Femua. À mes côtés pour la présentation, Chekina Yatto et Raoul Emmanuel. Nous recevrons des personnalités politiques guinéennes et ivoiriennes, des artistes évidemment et des acteurs de la vie culturelle guinéenne.

On vous annonce également à l’intérieur du pays ?

En effet ! Ce sera le 19 avril. Toute l’équipe sera à Daloa, au Cafop, à 13h, pour l’enregistrement de deux émissions. Nous accueillerons les personnalités qui font bouger la ville culturellement. Nous donnerons aussi la parole à la jeunesse afin qu’elle s’exprime sur les sujets de son choix. Ce sera la séquence «Génération consciente». Ces deux dernières émissions seront diffusées, les 21 et 22 avril, à 20h10, sur Rfi.

Et si on revenait sur l’histoire de ce magazine emblématique de Rfi ?

Il convient de rappeler qu’il y a toujours eu un programme musical afro sur Rfi. À mon arrivée, j’ai voulu donner une dimension plus émancipatrice aux musiques afros. Elles sont le reflet de nos ambitions, de nos identités, de notre présence dans un monde dirigé par d’autres. Nos musiques sont parfois le visage d’un aspect moins reluisant. Mais elles sont des piliers de notre humanité. À mon arrivée, le 13 mars 1995, habité par mon panafricanisme/humanisme, j’ai tout de suite lancé l’esprit de la «Génération consciente». Je recevais des milliers de lettres par semaine. Être en prise directe avec l’Afrique était mon rêve. J’avais frappé à la porte d’Africa N°1, mais ça ne s’était pas fait, puis Rfi m’a appelé. En 1995, j’invente une expression reprise par tout le monde : « Toi-même tu sais ». La suite vous la connaissez.

Diffusion de musique afro et de thématiques parfois très controversées. C’était aussi la croix et la bannière ?

Ce fut un engagement indéfectible et pas toujours facile pour Africa et ses diasporas. Les chansons ont été le support de bien des problématiques que j’ai exposées à mes risques et périls, mais sans haine ni violence (le Cfa, le néocolonialisme, le népotisme, l’histoire, l’union, bâtir l’Afrique, la fin du complexe des afros, l’éducation, la force de l’identité, la fierté retrouvée...). L’essentiel pour nous est d’avoir réussi à passer un message et à révéler de nombreux artistes en 30 ans. L’exemple le plus flamboyant est Magic System découvert en octobre 1999.

Quel est votre lien avec le Femua que vous suivez depuis sa création ?

Je suis engagé pour le Femua depuis le début, l’époque où ce n’était qu’un «festival/bal poussière». Il est devenu l’un des grands rendez-vous culturels de la planète. Rfi est une radio dont la réalité est africaine. Le gros de notre auditoire est en Afrique. Dans tous les domaines, l’excellence africaine est toujours célébrée sur Rfi. Et c’est cette excellence que nous célébrons, nous aussi, avec le Femua. Je ne parlerais pas pour Rfi, mais dire que ce festival incarne ce que l’Afrique sait faire, sans la bénédiction des instances dites internationales, est essentiel pour construire un autre narratif en Afrique et pour tous les afros du monde.

Pensez-vous que le Femua a véritablement impacté la promotion de la culture africaine et de la musique afro urbaine ?

Un festival dont la longévité arrive à sa 17e édition témoigne de l’intérêt du monde artistique, du public mais surtout des institutions du pays et des partenaires privés. Tous comprennent le rôle joué par le Femua dans le rayonnement de la Côte-d’Ivoire. C’est pourquoi le festival est aussi un rendez-vous social au cœur du développement de la nation. A’salfo l’a bien compris. Il connaît et comprend les difficultés au quotidien des gens. Les membres de Magic System auraient pu vivre sur leur acquis et ne pas regarder là où il faut bâtir. Ils ont choisi une autre voie, celle du sens du partage et d’une autre forme de panafricanisme, tout aussi indispensable.

ENTRETIEN REALISE PAR


Le 17/04/25 à 09:41
modifié 17/04/25 à 10:35