Chaque année, à l’occasion du week-end de Pâques, les villages baoulé de Côte d’Ivoire se transforment en lieux de festivités pour célébrer « Paquinou ». Cette fête, profondément enracinée dans la tradition, est marquée par des retrouvailles familiales, des rituels culturels et des moments d’échange entre membres de la communauté.

Mais au-delà de son caractère festif et culturel, « Paquinou » joue aussi un rôle moteur dans l’économie locale et nationale en boostant plusieurs secteurs clés comme le transport, l’agriculture, l’agro-industrie ou encore les services financiers.

Le retour massif des Baoulé dans leurs villages d’origine à cette période entraîne une forte hausse de la demande en moyens de transport, en particulier depuis Abidjan. Cette affluence crée un contexte favorable pour les compagnies de transport, les petits commerçants, ainsi que les vendeurs ambulants, donnant un véritable coup de fouet à l’économie informelle et aux échanges locaux.

« Paquinou » constitue également un moment stratégique pour mettre en avant les produits agricoles locaux. Des initiatives comme la campagne « Paquinou en cajou », suggérée par le Projet de Promotion de la Compétitivité de la Chaîne de valeur de l’Anacarde (Ppca), cherchent à encourager la consommation de produits dérivés de la noix de cajou — un pilier de l’exportation agricole ivoirienne après le cacao.

Cette opération inclut des stands d’exposition, des démonstrations culinaires et des dégustations, afin de faire découvrir au grand public le potentiel de la filière anacarde.

Durant « Paquinou », on observe également une recrudescence des flux financiers, notamment grâce aux solutions proposées par les fintechs.

Ces technologies, en plein essor dans le pays, facilitent les transferts d’argent et les paiements électroniques, permettant ainsi aux populations rurales d’accéder plus facilement aux services financiers, tout en contribuant à dynamiser l’économie locale.

Mais « Paquinou » ne se limite pas aux réjouissances. C’est aussi une période privilégiée pour aborder des enjeux de développement rural. Les réunions de village qui ont lieu à cette occasion permettent d’évoquer des sujets cruciaux comme l’amélioration des infrastructures, la gestion durable des ressources naturelles ou encore le renforcement du système éducatif.

Ces échanges nourrissent la cohésion sociale et favorisent l’émergence de projets collectifs bénéfiques à long terme.