Côte d’Ivoire/Dialogue électoral : Le message fort du guide de la communauté musulmane aux acteurs politiques

Cheick Aïma Ousmane Diakité, président du COSIM
Cheick Aïma Ousmane Diakité, président du COSIM
Cheick Aïma Ousmane Diakité, président du COSIM

Côte d’Ivoire/Dialogue électoral : Le message fort du guide de la communauté musulmane aux acteurs politiques

Le 18/04/25 à 10:43
modifié 18/04/25 à 10:48
À l’heure où la tension politique monte à l’approche des échéances électorales, le Cheick Aïma Ousmane Diakité appelle à la raison et à la paix.

Lors de la rencontre entre la Commission électorale indépendante (CEI) et les confessions religieuses, tenue le 16 avril 2025 à Abidjan, le président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et des affaires islamiques (COSIM), Cheick Aïma Ousmane Diakité, a livré un message empreint de sagesse, de lucidité et de responsabilité, à l’endroit de la classe politique ivoirienne.

Sans détour, le guide religieux a questionné la composition actuelle de la CEI, s’interrogeant sur la pertinence de la présence de représentants de partis politiques en son sein :

« Comment peut-on mettre en place une commission électorale dite indépendante et y intégrer des représentants de partis politiques, alors que ceux-ci sont, par essence, partisans ? », a-t-il lancé, dénonçant ce qu’il qualifie de « péché originel » dans l’architecture électorale du pays.

Poursuivant son propos, le Cheick Aïma a mis en garde contre la tentation de certains leaders politiques de s’ériger en propriétaires de la Côte d’Ivoire : « Il y en a qui pensent que, parce qu’ils ont créé un parti politique, ils détiennent un titre foncier sur le pays. La Côte d’Ivoire n’appartient pas seulement aux politiciens. Elle est à nous tous. »

Fort de son expérience au sein de la CEI, où il a siégé pendant plusieurs années, l’imam a toutefois reconnu les efforts de nombreux commissaires, y compris ceux issus des partis, qui ont su faire preuve d’objectivité et d’intégrité. Mais il n’en demeure pas moins que les calculs politiques, les manipulations et les crispations nourrissent un climat propice aux crises récurrentes.

Prenant l’exemple du Sénégal, où le ministère de l’Intérieur organise les élections sans que cela ne suscite de vives contestations, il a appelé à un dépassement des clivages politiciens pour privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. « La Côte d’Ivoire ne doit pas devenir l’otage des ambitions personnelles. »

Face aux risques d’embrasement, le Cheick Aïma Ousmane Diakité a tenu à tracer une ligne rouge claire : « Pas de violence. Les Ivoiriens sont fatigués. Quelles que soient les divergences, discutons, débattons, mais ne brûlons pas ce que nous avons construit. »

Il a enfin exhorté chaque citoyen à devenir « promoteur et gardien de la paix et de la sécurité », rappelant l’enseignement du Coran qui incite à prévenir les malheurs collectifs : « Quand le malheur frappe, il ne choisit pas ses victimes. »

Son appel sonne comme une alerte solennelle et une invitation urgente à préserver l’essentiel : la paix, la stabilité et l’unité nationale. À la veille d’échéances électorales cruciales, ce message mérite d’être entendu et médité.



Le 18/04/25 à 10:43
modifié 18/04/25 à 10:48