"Pâquinou" en pays Baoulé : Temps d’affluence record dans les gares routières
Il y avait, en effet, une grosse affluence de voyageurs ce vendredi, veille du week-end pascal, à la gare Utb de Yopougon Bae. Le nombre impressionnant de passagers et le ballet incessant de cars ont considérablement ralenti la circulation sur la voie reliant le troisième pont de l’Autoroute du nord au ‘‘carrefour zone’’.

Dans la foule des usagers attendant de rejoindre leur village, Yao Akissi Hélène semblait moins stressée. « J’ai un ticket pour le départ de 14 heures sur Bouaké. J’espère qu’on partira à l’heure. Même si je constate que des gens qui ont des tickets pour des départs de 9 heures et de 10 heures sont encore là. Parfois, tous les cars viennent au même moment. Donc, j’ai espoir », lâche la jeune demoiselle.
Gabriel Assalé, également dans l’attente, a quant à lui, pris un ticket pour Dimbokro. « Je ne vais pas pour la fête, mais plutôt à des funérailles. J’ai pris mon ticket à 5 heures 30. Il est presque 11 heures, toujours rien. On est dans le flou », dénonce-t-il.
Le client d’Utb dit regretter d’avoir choisi la gare de Bae. « Habituellement, je vais ailleurs. Aujourd’hui, je voulais arriver un peu plus tôt. Je constate malheureusement que je risque de durer en chemin », se désole notre interlocuteur.
Plus rassurant sur la capacité de la compagnie à transporter toutes les personnes qui lui renouvellent leur confiance tous les ans en période de ‘‘Pâquinou’’, le chef de la gare Utb de Yopougon Bae, Ferdinand Lia, déclare que toutes les dispositions ont été prises pour tenir le pari.
« Nous avons renforcé le parc auto constitué de plus de 80 bus, dont une vingtaine en classe affaires, équipés d’écrans personnalisés comme dans les avions. Nous avons également renforcé notre équipe en personnel afin de gagner en célérité », fait savoir le chef de gare.
Avant d’ajouter que plus de 3500 usagers ont été transportés le jeudi 28 mars. « Pour ce vendredi, nous mettons le cap sur plus de 5000 passagers, et un peu moins le samedi », indique Ferdinand Lia.

Des attentes parfois longues et épuisantes
Souleymane Traoré, le chef de la gare Sbta Bae, juste en face de celle d’Utb, affirme également que des cars ont été envoyés en renfort pour répondre à l’afflux de passagers ce week-end de Pâques. « Nous gérons cette période avec sérénité. Nous n’aurons pas de soucis majeurs pour transporter tous nos passagers », rassure-t-il.
A la gare Utb d’Adjamé, l’effervescence des départs pour Paquinou était toujours forte en début d’après-midi, ce vendredi. Des centaines de passagers, patientaient; les uns, assis près de leurs bagages, les autres, dans des files d’attente. La chaleur suffocante en rajoutant à la fatigue et au désespoir de ces usagers. Qui, pour la plupart, avaient déjà leur ticket.
Présent à la gare depuis 6 heures et en partance pour Béoumi, Konan Kouassi Mathieu dit avoir acheté son ticket à 8 heures pour le départ de 10 heures. A notre passage, à 14 heures 40, Mathieu n’avait pas encore l’assurance d’embarquer dans un car. « Mon car n’est pas encore venu. Ça m’inquiète », souffle-t-il.
Olivier Bohoussou, qui a un ticket pour Toumodi depuis 10 heures, partage les inquiétudes de son prédécesseur. « On va à la fête, mes sœurs et moi. Il est presque 15 heures. On est dans le rang, sous le soleil. On souffre, mais rien. On espère démarrer avant 18 heures pour ne pas arriver très tard », se console-t-il.
Le chef de gare Utb d’Adjamé, Honoré Yao Kouamé, est plutôt convaincu que, malgré les attentes qui peuvent être longues, tous les usagers, détenteurs d’un ticket de voyage, seront conduits à bon port.
« Nous sommes mobilisés et prêts pour transporter tous nos parents qui vont fêter Pâquinou à Toumodi, Yamoussoukro, Tiébissou, Sakassou, Béoumi, Botro, Dimbokro, etc. (...). Nous sommes déjà, à la mi-journée, au 18e départ sur Bouaké. Il y a eu cinq départs sur Yamoussoukro, quatre départs sur Dimbokro, trois départs sur Toumodi et bien d’autres », a énuméré le chef de gare.
Il explique que le retard de certains départs est essentiellement dû aux embouteillages qui font que les cars ne reviennent pas en gare dans le temps prévu. « Nous attendons le retour des cars lancés un peu plus tôt, depuis 4 heures du matin pour d’autres, pour transporter les passagers qui attendent », justifie Honoré Kouamé.
« Nous présentons des excuses aux mécontents. Aucun passager ne restera sur le carreau en cette période de Pâques (...). Les cars vont tourner toute la nuit et jusqu’à samedi pour transporter tout le monde », promet-il.
Contrairement aux années antérieures, les convois de Pâquinou, organisés par des associations ou des mutuelles de village, n’ont pas prospéré cette année. Nous avons fait ce constat à la place Ficgayo de Yopougon et sur des sites à Adjamé qui, par le passé, ont servi de points de rassemblement.