
Innovation agri-technologique : le programme TAAT pour nourrir l’Afrique et répondre au changement climatique
En recevant le Prix mondial de l’alimentation à Des Moines, aux États-Unis, en octobre 2017, le président de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina, annonce une initiative emblématique pour nourrir l’Afrique : le programme Technologies pour la transformation de l’agriculture en Afrique (TAAT) se veut « une réponse qui mise sur le savoir et l’innovation pour déployer à grande échelle les technologies éprouvées à travers l’Afrique ».
Lancé en 2018, ce programme est destiné à renforcer l’un des cinq piliers stratégiques de la Banque, les « High 5 », à savoir « Nourrir l’Afrique ».
Le TAAT a démontré, sept ans après sa mise en œuvre, l’importance d’une démarche d’innovation à travers l'agriculture climato-intelligente, utilisant des technologies à fort impact pour stimuler la production.
Il est parvenu à accroître la productivité agricole et à atténuer les risques par la diversification et la transformation dans plusieurs chaînes de valeur agricoles.
La sécurité alimentaire est un enjeu crucial en Afrique et sera au centre des discussions lors des Assemblées annuelles 2025 du Groupe de la Banque africaine de développement dont le thème est : « Tirer le meilleur parti du capital de l'Afrique pour favoriser son développement ».
Continent aux ressources naturelles abondantes, l’Afrique dispose de 65 % des terres arables non exploitées dans le monde, mais importe la majeure partie de ses denrées alimentaires et où plus de 220 millions de personnes souffrent de sous-alimentation chronique.
Ce constat permet de mesurer les enjeux immenses de ce programme d’innovation agricole, dont les résultats feront l’objet d’un partage de connaissances lors de ces Assemblées. L’innovation étant une donnée essentielle des politiques de développement, elle permet de créer une plus grande adaptabilité à l’environnement et aux besoins, tout en stimulant la croissance économique.
Les innovations du TAAT portent leurs fruits
Le programme a intensifié la diffusion de variétés de blé résistantes à la chaleur, de maïs résistant à la sécheresse, de riz à haut rendement, de manioc, de haricots à haute teneur en fer, de sorgho, de mil, de patate douce à chair orange et de races de bétail de haute qualité et productrices de lait, ainsi que d’alevins auprès de plus de 12 millions d’agriculteurs, augmentant ainsi la production agricole d’environ 25 millions de tonnes.
Grâce à ces efforts d’innovation, le TAAT a changé la donne dans le paysage semencier du continent avec une augmentation de la qualité et de la production alimentaire dans plusieurs pays, dont l’Éthiopie, la Zambie, le Zimbabwe et le Soudan. Le programme de la Banque a intégré avec succès 236 technologies basées sur les semences dans 46 projets d’investissement à grande échelle répartis dans 34 pays africains, permettant de produire des aliments pour une valeur marchande totale de 2,8 milliards de dollars.
Avec le TAAT, les exploitants agricoles ont pu augmenter leurs rendements et améliorer leurs moyens de subsistance grâce à des techniques de gestion plus efficaces de l'eau et des traitements contre les parasites tels que la redoutée chenille légionnaire d'automne.
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